This City Never Sleeps de Eurythmics

This City Never Sleeps de Eurythmics

15 février 2023 2 Par Olivier - Ride Your Life
Temps de lecture estimé : 9 minutes
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Si le titre « This City Never Sleeps » de Eurythmics figure sur le second album studio du groupe – « Sweet Dreams (are Made of This) » (sorti en 1983) – c’est le film « 9 semaines ½ », sorti quant à lui en 1986, qui a braqué la lumière (nocturne) de son projecteur sur cette pépite passée relativement inaperçue au moment de la sortie de l’album, sans doute effacée par le succès écrasant du chiantique (malgré lui) titre phare – « Sweet Dreams ».

Fin’ bref, passons la chanson en revue, ainsi que le film érotico-intello et sa B.O. (très vite fait) …


SOMMAIRE :


1- La Chanson

2- Le film et sa B.O.
Parce qu’il y en a des choses à dire. Et à écrire…

3- Eurythmics, un groupe façon one-hit wonder ?
Bien sûr que non, mais…

4- Bonus track
Parce que le saxophone, ben c’est un très bel instrument.

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1- La Chanson « This City Never Sleeps »


– Source : Youtube | Eurythmics / This City Never Sleeps –

Ça sonne plutôt industriel, surtout durant l’intro.

Dans le film 9 semaines ½, la chanson colle parfaitement à l’ambiance assez glauque de cette histoire.

À l’occasion du chapitre suivant, je reviens sur le film et sa B.O., précisément.


De quoi qu’ça cause ?

Ah ben de New-York, et le titre est probablement un clin d’œil à l’un des surnoms de la grosse pomme, popularisé par Franck Sinatra.

Où / quand / comment ?

Magnéto Will !

C’est dans sa chanson… « New-York, New-York » que Franckie les-yeux-bleus-The-Voice chante notamment :

« I want to wake up in a city
That never sleeps
»

Sa fille Nancy chantera d’ailleurs « The City Never Sleeps at Night », face B de son super méga hit « These Boots are Made for Walking », les 2 chansons étant composées par celui qui l’aidera à devenir une star : Lee Hazlewood.

Tout cela pour te dire qu’il y a tout de même un clin d’œil appuyé à la famille Sinatra.
Mais je sais, l’objectif est de te dire de quoi la chanson cause… J’y viens.

Les premiers vers font mention des « underground trains » (les métros, en somme) dont le bruit évoque un tonnerre lointain. Ceci explique l’ambiance sonore indus’ du tout début.

Ensuite, sur fond d’une musique lancinante, la belle Annie évoque le paradoxe des grandes métropoles : anonymat (You know there’s so many people / Living in this house / And don’t even know their namesTu sais qu’il y a tant de gens / Qui vivent dans cette grande « maison » / Et je ne connais même pas leurs noms), promiscuité (Walls so thin / I can almost / Hear them breathingLes murs sont si fins / Que je peux presque / Les entendre [les voisins inconnus] respirer) et finalement solitude malgré tout ce vacarme (And if I listen in / I feel my own heart beatingEt si j’écoute attentivement / Je peux sentir mon propre coeur battre).

P’tain c’est beau n’empêche, on dirait presque du Paul Simon dans « The Sound of Silence »…

N’empêche, je persiste, ce titre passé presque inaperçu lors de la sortie de l’album « Sweet Dreams… » est une pépite, et le choix effectué par Adrian Lyne est juste brillant, tellement cette chanson mélancolique colle bien à la tristesse de la pôv’ Elizabeth qui finit par réaliser que dans la vie, ben plus y a de monde, plus tu es seul, tiens. Et si en plus, tu tombes sur un beau salaud qui te fait vivre tes fantasmes les plus osés et puis qu’après tu regrettes, ben là c’est carrément la lose. Et le pire, c’est que le beau salaud te manque, une fois que c’est terminé.


2- Le film « 9 semaines ½ » et sa B.O.


Le film 9 semaines ½ : entre un érotisme osé (pour l’époque) et une copie édulcorée du roman

Que tu sois un homme ou une femme, si le film t’a mis(e) en émoi, lis le livre.
Le film est en effet bien plus soft que le livre, qui comprend des passages qui feraient rougir Rocco Siffredi himself (nan j’déconne, lui il est grillé d’la tête).

Cette softitude est liée à 2 facteurs principaux : la censure (aux USA) de la MPAA (l’organe qui attribue les classements des films, genre interdit au moins de 88 ans quand il y a un bout de fesses, et tout public si ça flingue à tout va), et puis le fait que le réalisateur – Adrian Lyne – est un cinéaste esthète plus qu’un provocateur et amateur de porno sous l’manteau.

Au niveau esthétique, c’est d’ailleurs très réussi : Mickey Rourke est au sommet de sa beau-gossitude, et Kim Bassinger est belle à faire damner un type pas très sain(t).
Leurs jeux sexuels osés (pour l’époque) feraient sourire n’importe quel adolescent qui a passé 10 minutes sur un site porno. Et vas-y que j’te fais une onction au miel, tu vas voir ce que tu vas voir, petite bourgeoise sans culotte.

Côté scénario, enfin histoire, le beau Mickey joue un certain John Gray, et il se met en tête de faire vivre 50 nuances de Gray (oui, le film qui porte un nom à s’y méprendre – mais c’est Grey au lieu de Gray – est un genre de copie du concept) à la belle Kim, qui incarne de son côté Elizabeth McGraw, une jolie (donc) petite bourgeoise, galeriste de sa profession (dans le livre, elle doit être employée de bureau ou un truc du genre), en quête inconsciente d’un encanaillement sexuel visant à lui faire vivre des ébats plus exaltants que la position du missionnaire. Le Gray va lui réveiller sa conscience et elle va s’en mordre les doigts, mais aussi en mordre son polochon, pas vrai Serge Benamou ?

Alors que retenir de ce film ?

Ce que tu veux, hein.

Pour ma part, j’en ai le vague souvenir d’un truc un peu chiant et tellement convenu façon « j’ai envie de faire des trucs salaces mais j’ose pas trop… Oh, viens par là, bel inconnu, je sens que c’est toi qu’il me faut pour enfin devenir feeeeeeeemme. Et finalement, avec du recul, t’es rien qu’un (très) beau salaud, même si j’ai pris mon pied, t’as abusé de ma candeur et m’as fait faire des trucs que je n’oserai jamais confier à des millions de lecteurs ».

Alors oui, la scène du strip-tease m’a fourré la chanson « You Can Leave your Hat on » version Joe Cocker dans le crâne et j’te mentirais si je te disais que lorsque je l’entends, je ne repense pas à Kim qui – bien avant de faire de la publicité pour des collants – avait provoqué en moi un certain émoi. Oui ils sont beaux tous les deux, oui c’est presque aussi sulfureux qu’une publicité pour gel douche et presque aussi scabreux que certaines publicités pour les produits laitiers dans les années 1990), oui, oui oui. Mais bon, hein, voilà quoi.

Parce que si livre – je ne l’ai pas lu (déjà parce que j’sais pas lire), mais ma dulcinée chérie d’amour de l’époque m’en avait lu quelques passages) – est une autobiographie publiée sous pseudonyme et déroule une histoire de cul bien corsée avec un dominant, et ben le film… il raconte sensiblement la même chose. Mais le livre est bien plus hardcore et cru.
Les deux nous amènent cette réflexion : « tous les fantasmes valent-ils d’être vécus ? » et pose également la question du consentement « sous influence » (je parle donc d’une relation entre adultes en pleine possession de leurs moyens, sinon il n’y a aucun consentement). C’est à dire du rapport de domination de l’un envers l’autre, phénomène qui prévaut à plus ou moins grande échelle dans la très grande majorité des relations amoureuses.
Nan ? Si si, tout de même. Y en a quasiment tout le temps un qui tire la corde de son côté, et au bout d’un moment, le tiré dresse le bilan comptable et il n’est pas content.

Bien, j’avais écrit plus haut que la partie consacrée au film serait brève, je cesse donc là et je passe à la musique. Vu que le sujet principal de l’article, c’est tout de même la chanson de Eurythmics.

Enfin, tel un lieutenant Colombo, je glisse encore un dernier mot à son sujet…

Et sinon, au niveau du box-office, de la critique, toussa toussa ?

Flop aux USA, carton en Europe. Les USA n’étaient pas encore prêts, alors que nous aut’s du vieux continent, nous avions déjà été émoustillés par Emmanuelle et autres productions érotiques grand public (sans parler de tous ces films avec Élisa Servier).

La critique avait plutôt boudé le film ; certains grincheux l’avaient même carrément laminé.
Nan mais j’te jure, jamais contents, ceux-là…


La musique du film

En réalisateur avisé qu’il est, Adrian Lyne confie la création de la musique à Jack Nitzsche (nan nan, rien à voir avec le célèbre footballeur auteur de « Le Gai Savoir » ou encore « Par delà bien et mal » ; en plus, leurs blazes ne s’écrivent pas tout à fait de manière identique).

Si le Jack est un musicien génial, c’est aussi un gros salaud, un criminel, alcoloo et camé (en fait, c’est pareil) au dernier degré, qui a quasiment piqué le premier grand amour de son copain et employeur Neil Young, à savoir Carrie Snodgress. La belle en question venait à peine de quitter Neil – le lit était encore chaud – qu’elle allait batifoler avec le Jack, tout cela probablement sous les yeux de Daniel’s. Le même Jack le cinglé criminel qui, quelques années plus tard, la violera et la tabassera sous la menace d’un flingue. Quand je te dis que c’est un gros salaud, tu comprends maintenant que je ne parle pas de peccadille mais bien d’un mec capable d’actes de barbarie, et qu’en conséquence, « gros salaud », ça frise l’euphémisme, dans son cas.

Cela dit, pour composer la B.O. d’un film qui était sulfureux pour son époque, c’était le client idéal. Forcément.

Eh bien le truc (presque) drôle, c’est que sur l’album édité – t’sais, l’Original Motion Picture Soundtrack – y a pas un morceau du cinglé. Kedale. Nib. Peau d’zob. Y a rien que les chansons non nitzschiennes.

Et il se trouve que la sélection est ma foi fort sympathique, avec une alternance d’ambiances qui collent très bien à l’ambiguïté du film, et pour le coup, on en reviendrait presque au titre d’une des œuvres de Friedrich – « Par delà bien et mal ».
Parce que oui, on alterne entre chanson festive (« You Can Leave… »), chanson décrivant la soumission et l’addiction (« Slave to Love » de Brian Ferry – casting musical parfait par rapport à la fameuse réflexion sur le consentement malgré soi) et donc, notre fameux « This City Never Sleeps » et son ambiance assez glauque. Franchement, c’est de la bonne came.

Puis je kiffe « Eurasian Eyes » de Corey Hart, ça c’est rapport à des souvenirs personnels sur lesquels je ne m’étendrai pas parce que voilà.

Si tu veux connaître l’intégralité des titres, clique donc par ici, mon chéri >>


Causons maintenant un instant de Eurythmics, duo formé de la sublime Annie Lennox et du génial Dave Stewart.


3- Eurythmics, un groupe façon one-hit wonder ?


Bien entendu que non, mais si je me fiais uniquement aux diffusions radio du groupe, la question aurait pu se poser…

En introduction, j’évoquais le côté « chiant / pénible » de la chanson « Sweet Dreams ».
Ça n’est pas qu’il s’agisse pas d’une mauvaise chanson, mais trop c’est trop.

Car oui, cette chanson – pourtant de qualité – me gonfle, notamment parce que faute d’imagination ou par manque patenté de culture musicale, 8 fois sur 10 d’après mes statistiques (tout à fait fiables), c’est ce titre du groupe que de très nombreux programmateurs radio choisissent de diffuser quand vient le tour du duo magique.
Heureusement, certains savent que ce groupe mythique qu’est Eurythmics a produit bien d’autres chansons, mais trop rares sont les diffusions de « Sex Crimes », « Would I Lie to You » pour ne citer qu’elles, et plus encore de « This City Never Sleeps ».

Voilà, c’est tout ce que j’ai à déclarer sur le sujet.


4- Bonus track


Si Adrian Lyne est un esthète, Dave Stewart également en est un, et il a un goût tout à fait exquis en matière de femmes.

Pour rappel, il a tout de même fait des câlins à la belle Annie Lennox durant pas moins de 4 ans, et est ensuite parti se consoler dans les bras de Siobhan Fahey (membre du groupe Bananarama)… et il a enregistré ce duo, objet du bonus track de cet article :

– Source : Youtube | David A. Stewart & Candy Dulfer / Lily Was Here –

J’me permets de te parler de mon goût prononcé pour le saxophone ?
Oui, hein.

Bercé que j’ai été par de la saine musique comportant des passages au saxophone (Al Stewart et son « Year of the Cat », Gerry Rafferty et son « Baker Street » – que tu peux entendre au sein du même article, Supertramp, Yvette Horner… Oups…), ce clip a conforté mon admiration pour ce bel instrument.
Et j’te parle pas de Jorja Chalmers tout de suite, parce que je t’en parlerai une autre fois au sein de la série « Saturday Night Cover » (tu peux cliquer sans attendre, il y a déjà plein de supers covers).

Et si tu apprécies Dave Stewart, remémorons-nous ensemble son premier succès avec The Spirtual Cowboys, ici-même >>


Bisous mes chéris 🙂

Olivier



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Wikipedia
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Far Out / https://faroutmagazine.co.uk/tumultuous-relationship-jack-nitzsche-neil-young/


Notes rédactionnelles & mises à jour :

Article mis à jour le 13/03/2023 (ALPC).


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