Glenn Miller : le Buddy Holly du Swing

Glenn Miller : le Buddy Holly du Swing

6 juin 2023 0 Par Olivier - Ride Your Life
Temps de lecture estimé : 6 minutes
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Glenn Miller fait partie des très grands noms du jazz, et tout particulièrement de l’âge d’or de celui-ci : le Swing.

À l’image d’un Buddy Holly, il a connu une courte célébrité, de 1938 à 1944, et a a perdu la vie lors d’un accident d’avion, en décembre 1944.

En ce jour du 6 juin, 79 ans après le débarquement qui a marqué le début de la libération de l’Europe de l’Ouest, nous avons pensé qu’il représentait un important symbole d’engagement, en marge de son extraordinaire carrière de musicien.


SOMMAIRE :

1- Glenn Miller, le swing et l’âge d’or du jazz

2- Engagement durant la seconde guerre mondiale
Avant l’avènement de l’ère du buzz, du charity-business et de la punchline, il y eut l’ère de l’engagement.

3- L’héritage

4- Bonus track

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1- Glenn Miller, le swing et l’âge d’or du jazz


Avec quelques autres grands noms de la musique de l’entre-deux-guerres – dont Benny Goodman (AKA « The King of Swing » – qui fut l’un des premiers à intégrer des musiciens afro-américains au sein de ses formations), Django Reinhardt, Duke Ellington, Lionel Hampton… pour ne citer qu’eux – Glenn Miller a fait partie de cette incroyable génération (beaucoup sont nés à peu d’années d’intervalle) qui a participé à ce que beaucoup désignent comme l’âge d’or du jazz : la grande période du swing, du milieu des années 1930 à la fin de la seconde guerre mondiale.

Issu du jazz originel de la Nouvelle-Orléans, le swing s’en différencie notamment au niveau de la composition des orchestres, bien plus imposants ; il s’agit la naissance des fameux big bands.

Alton Glen Miller (il ajoutera un deuxième « n » à son second prénom à l’adolescence, et le conservera comme prénom d’usage) en 1904 dans l’Iowa, Glenn déménage ensuite avec sa famille dans le Missouri, puis dans le Colorado. Il intègre l’université à 19 ans, mais y est peu assidu, sa passion pour la musique l’amenant à courir les concerts plutôt qu’à siéger au sein des amphithéâtres.
Il s’est d’abord intéressé à la mandoline et au cornet, puis a finalement opté pour le trombone, bien qu’à ce que je sache, il n’ait jamais occupé un emploi administratif.
La suite de son histoire lui donnera amplement raison.

Glenn s’installe ensuite à New-York, où il prend des cours auprès de Joseph Schillinger (musicien passionné par la recherche musicale et qui fut notamment parmi les premiers musiciens à s’intéresser au theremin).
Rapidement, il acquiert une solide réputation qui lui permet d’intégrer diverses formations, et est notamment reconnu pour ses qualités d’arrangeur.
En 1937, après avoir acquis une solide expérience, il crée son premier orchestre, sans rencontrer le succès escompté. La formation est dissoute peu après son ultime concert.

C’est finalement en 1938 qu’il trouve la formule qui va faire sa renommée auprès du grand public : le Glenn Miller Orchestra. Il compose notamment « Moonlight Serenade » en 1939 ; ce titre obtient un immense succès, devenant son morceau signature.

À la fin de la même année, il obtient un deuxième immense succès avec le célèbre « In the Mood », arrangé et enregistré l’année précédente par Joe Garland (morceau largement inspiré – pour ne pas dire repompé – d’une composition de Wingy Manone – « Tar Paper Stomp »).

– Source : Youtube | Glenn Miller / In The Mood –

La version du « In the Mood » de Glenn Miller connaitra de nombreuses reprises, chantées ou non, dont celle de The Andrews Sisters :

– Source : Youtube | The Andrews Sisters / In The Mood –

2- Engagement de Glenn Miller durant la seconde guerre mondiale


En 1942, il rejoint les rangs de l’armée US, afin d’entretenir le moral des troupes et crée à cette occasion le « Major Glenn Miller Army Air Forces Orchestra », avec une évolution musicale notable : l’ajout d’une section cordes au sein de cet orchestre.

Il est ensuite affecté dans l’US Air Force. Sa formation militaire obtient un succès aussi retentissant que celui obtenu avec le Glenn Miller Orchestra, et beaucoup s’accordent à dire qu’il a façonné la musique militaire moderne, pour ce qui concerne les USA.


Missing In Action

En décembre 1944, l’avion à bord duquel il survolait la Manche en partance pour la France où son orchestre devait assurer un concert à l’occasion des fêtes de Noël, s’abime en mer, sans jamais avoir été retrouvé.
Glenn Miller est officiellement déclaré décédé un an et un jour plus tard, comme le veut la réglementation de l’US Air Force. Cependant, dès février 1945, sa dépouille n’ayant pas été retrouvée, une stèle commémorative est érigée en son honneur au sein du cimetière d’Arlington.
Sa veuve Helen reçoit la Bronze Star Medal qui a été décernée à Glenn à titre posthume, pour services exceptionnels rendus à l’US Airforce au travers de son engagement en faveur du soutien musical apporté aux troupes.

Pour l’anecdote : c’est l’acteur britannique David Niven, une autre célébrité engagée durant cette guerre (du côté de l’armée britannique) et ayant participé au débarquement du 6 juin 1944 (il servait alors au sein des commandos britanniques), qui avait signé son ordre de transfert à Versailles (désigné comme nouveau quartier général de la SHAEFSupreme Headquarters Allied Expeditionary Force) et lui avait ordonné de remplacer son second, le Lieutenant Donald Haynes, et de prendre un vol séparé du reste de l’orchestre afin de pouvoir préparer la venue de celui-ci.
David Niven ne pouvait pas le savoir, mais il a ainsi fait mentir son propos « As long as [the Miller Luck] stays with us, we have nothing to worry about » prononcé quelques mois plus tôt.

Tel un Buddy Holly, Glenn Miller, avec son air sage et ses lunettes, incarnait une musique porteuse de joie populaire, et a connu une fin prématurée lors d’un tragique accident, embarquant – en raison d’un concours de circonstances défavorablesdans un avion qu’il n’aurait pas dû prendre.


3- L’héritage de Glenn Miller


Malgré une courte carrière en tant que célébrité, Glenn Miller a laissé un héritage considérable et marqué de nombreux musiciens par ses arrangements novateurs.

Durant les quatre années qu’il a passées au sommet des charts, Glenn et son orchestre ont classé pas moins de 16 de leurs titres à la première place et 69 dans le top 10, un record que même The Beatles ou Elvis Presley n’ont pas égalé.
En outre, il a été récompensé à l’occasion des Grammy Hall of Fame Awards à trois reprises.

Sur le plan militaire, il a notamment été honoré de la Bronze Star Medal à titre posthume, de la Médaille de la victoire de la seconde guerre mondiale, de la Médaille de la Campagne Américaine, de la Médaille de la campagne EMEA (Europe, Middle-East & Africa) et du badge Marksmanship (médaille de tir).


4- Bonus track


– Source : Youtube | Rina Ketty / J’attendrai –

Adaptation en Français de la chanson italienne « Tornerai », « J’attendrai » – texte adapté par Louis Poterat – est publiée en 1938 par Rina Ketty, chanteuse franco-italienne tombée sous le charme du quartier Montmartre à Paris.

À sa sortie, la chanson connait un immense succès populaire et fera ultérieurement l’objet de reprises par d’autres artistes très célèbres (dont Dalida, avec sa version de 1975 qui a également connu un très grand succès). Ce succès de l’adaptation de Rina arrive même au-delà des frontières françaises, et sa version devient un standard de l’époque, associé à un appel au pacifisme.
Durant la libération, elle connait un regain de popularité et symbolise la joie des retrouvailles au sein des familles déchirées par la détention de soldats français (et autres) détenus en Allemagne.

Curieux et triste destin que celui de Rina Ketty

Si son accent italien lui valut l’affection du public, c’est cette même origine italienne qui l’amena à rester discrète durant l’occupation (pour des raisons évidentes et bien indépendantes de sa volonté).

Malgré son très grand succès d’avant-guerre et malgré le statut d’hymne de la libération de « J’attendrai », elle ne parviendra jamais à retrouver le succès qui fut le sien, malgré une réelle détermination.
Les chanteuses Gloria Lasso et – ultérieurement Dalida – occuperont le créneau durablement.


Souvenons-nous, souvenons-nous…

Voilà 79 ans qu’une vaste coalition menée par les USA a opéré en Normandie ce qui reste le plus grand débarquement militaire jamais organisé à ce jour ; c’était le 6 juin 1944.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, de nombreux artistes ont rejoint les rangs de l’armée, principalement celle des USA, soit pour participer directement aux combats (comme ce fut le cas pour l’immense Jean Gabin, par exemple) soit afin de soutenir le moral des troupes.
Certains y ont laissé leur vie, notamment Glenn Miller, ou encore, par exemple l’actrice Carole Lombard, également disparue à l’occasion d’un autre accident d’avion alors qu’elle effectuait une tournée de levée de fonds pour soutenir l’effort de guerre, laissant un Clark Gable dévasté, qui rejoindra l’US Airforce.

La seconde guerre mondiale a modifié à jamais le sort de notre monde, créant de nouveaux blocs, affirmant l’hyperpuissance militaire des USA et l’émergence d’un bloc alternatif incarné par l’URSS, la mise au pas du Japon et de l’Allemagne (qui s’en sont – relativement – bien remis depuis) et laissant une Europe – terre des conflits millénaires – dévastée.

Mais il y a eu des jours heureux, et le 6 juin 1944 fut le point de départ de la reprise de l’espoir, musicalement porté par les jazzmen US – dont Glenn Miller, et puis, à sa façon, par Rina Ketty l’oubliée.


Bisous mes chéris 🙂

Olivier


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