Aventure en Moto : on s’en fout de la distance

Aventure en Moto : on s’en fout de la distance

20 juin 2022 2 Par Olivier - Ride Your Life
Temps de lecture estimé : 7 minutes
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« Aventure en Moto : on s’en fout de la distance » : c’est en substance ce que m’a dit Mick, il y a quelques années, dans un havre de fraîcheur fort bien venu en été,.


C’était effectivement il y a 3 ans environ, alors que je chevauchais encore ma Mash Seventy.


Ma Mash Seventy in the dirt
Ceci est une route légèrement boueuse :p

Once upon a time in Burgondy…
Près d’un vieux castel en ruines…

Mick et sa belle anglaise
Je suis assez incertain quand à la marque…

10 000 kilomètres en Europe à 20 ans
C’est pas moi, c’est Mick…

De l’aventure
« L’Aventure, c’est l’aventure »

Bonus tracks
Eh oui, double bonus !

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Once upon a time in Burgondy…


J’avais fait un tour dans le coin, en Saône-et-Loire, et m’étais arrêté à la terrasse d’un café, du côté de Brancion, un bien joli village.

Il faisait une chaleur qui avait transformé mon cuir en sauna ; le ressenti de l’air était chaud, même en roulant.
J’avais soif et le cul quelque peu tanné par une selle qui m’avait fait comprendre qu’elle aussi avait besoin d’une pause.

Miracle, j’avais trouvé une terrasse ombragée, ce qui n’était clairement pas un luxe.
Par bonheur, un léger vent presque rafraichissant soufflait, sans excès, juste de quoi me faire sentir dans un petit coin de paradis. Que j’avais encore amélioré en commandant un chocolat liégeois. Manquait plus que la noix de coco et quelques jolies filles en bikini, et c’était la pub’ parfaite pour les Bounty.


Le Château de Brancion en Saône-et-Loire

Aventure en Moto : on s'en fout de la distance
– Source : Dominique Robert, CC BY-SA 3.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0, via Wikimedia Commons –

Si tu as l’occasion de passer en Saône-et-Loire, je te recommande – chaudement 😀 – d’aller visiter le village de Martailly-lès-Brancion et son château, enfin pour être précis, ce qu’il en reste, car il est comme qui dirait légèrement en ruines, mais certaines parties ont été restaurées.

Il y a également une superbe église, et au bout du chemin, une vue imprenable sur les alentours.

Ce village a été l’un des premiers au sein duquel les fils électriques ont été enterrés (de leur vivant), ce qui lui permet – ainsi que les bâtisses anciennes – de lui valoir le titre non usurpé de village médiéval (mais tu peux tout de même avoir l’électricité, la télévision et l’eau courante).

Pour plus d’infos, tu peux visiter le site officiel en cliquant ici >>


Mick et sa belle anglaise


Pas longtemps après mon arrivée, j’ai entendu un bruit fort sympathique.

Un autre motard en quête de fraîcheur venait d’arriver.

Il a garé sa moto – une vieille anglaise qui m’a laissé une incertitude quant à la marque (Norton ou Triumph, en tout cas, pas assez ancienne pour être une BSA) – à côté de la mienne, et l’a regardée.

C’était un truc assez saisissant avec ma Mash. Toute pétrolette qu’elle était, elle avait un pouvoir de séduction manifeste et me valait la sympathie des autres motards, quelle que soit la cylindrée de leurs bécanes.

Comme il s’était assis près de moi – après le salut de la tête qui va bien, genre « nous sommes tous frères, nous les cavaliers modernes », j’ai enclenché la conversation.
Avec une accroche dont je te laisse apprécier l’originalité – « jolie bécane ».

Cela l’avait fait sourire, et il m’avait répondu « la tienne est sympa également ». Dans un Français parfait, mais avec un léger accent.

« Serais-tu Britannique ? ».
Je fais toujours gaffe à ne pas dire « Anglais », ça agace pas mal d’Irlandais et d’Écossais.

« Bingo dude », m’avait-il répondu en souriant, et en ajoutant « Écossais pour être précis » (comme quoi j’avais sans doute bien fait d’être large dans mon approche). « Je suis en vacances dans le coin, avec ma femme, et j’ai fait rouler la bécane, pour une fois sans elle », avait-il ajouté en souriant.

Forcément, nous avons parlé bécane. Mash, il ne connaissait pas, enfin juste le film M*A*S*H ainsi que la série dérivée.

« C’est franco-chinois, ça veut dire que c’est dessiné et prototypé en Bourgogne, mais fabriqué en Chine, comme à peu près tout le reste ».

Ça l’avait fait rire.

Et en parlant de moto, tout en vivant dans un aussi joli département, à un moment la question des road-trips est venue.


10 000 kilomètres en Europe à 20 ans


Mick m’a raconté qu’après 3 années passées dans l’armée britannique, il avait ensuite enchaîné quelques jobs dans le civil, avec un objectif : financer un road-trip en Europe, dans les années 1984 / 1985.

Je venais de créer RYL à l’époque (j’veux dire le jour où j’ai rencontré Mick, pas en 1984 / 1985), et j’avais une envie frénétique de parler de road-trip, alors je lui ai demandé de me raconter le sien.

Une fois les fonds requis réunis, il s’était acheté sa première moto, une Norton, tracé jusqu’à la côte anglaise, puis pris un ferry direction la France. Avec son sac à dos, des cartes routières, du cash et une envie de prendre du bon temps.

Il avait ensuite traversé plusieurs pays européens, la France, donc, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne, la Belgique et retour par la France. Et peut-être une incursion en Yougoslavie – « un pays magnifique mais au sein duquel régnaient des tensions importantes ».

Son road-trip avait duré près de 4 mois. Il avait pris le temps de visiter une partie des pays traversés, louant tour à tour une chambre d’hôtel, ou une chambre dans une maison d’hôte.

Il avait tenu un carnet de route – plusieurs même, pris énormément de photos et fait le plein de découverte.

Moi, je l’écoutais, vachement attentif et paradoxalement songeur en me disant qu’il avait été bien couillu de partir comme ça. Et il enchaînait avec des anecdotes généralement sympas, quelques frayeurs, et un monceau de supers souvenirs.

Puis à un moment, il m’a lancé un « Et toi ? », qui m’a laissé un peu couillon sur le coup.

Euh…

« Alors moi je fais le plein à 10 bornes de chez moi, je me prends pour Hubert Auriol quand je fais 50 bornes… Ah si, j’ai fait Paris / Les Sables-d’Olonne après avoir eu mon bac, en 125 KTM, mais bon, j’ai principalement le souvenir d’avoir eu mal au cul et de m’être cramé les poignets… ».

Ça l’avait fait sourire.

« Et alors, raconte, tu as eu des galères, rencontré des gens ? »

Oh ben des galères menues mais carrément incroyables dans mes souvenirs de gamin de presque 19 ans.
Je lui avais raconté le coup du câble d’embrayage qui avait lâché à 30 bornes de l’arrivée.

« Oh shit », m’avait-il répondu, se laissant aller dans sa langue maternelle.

« Alors tu vois, je n’ai pas grand chose de transcendant à raconter à mes lecteurs à ce sujet, et c’est bien dommage, parce que j’ai bien envie de parler de road-trip ».

C’est à ce moment-là, je m’en souviens très bien, qu’il m’a dit « on s’en fout de la distance ! Raconte ça à tes lecteurs, la vie c’est pas un concours de b… pour savoir qui a fait le plus de bornes. ».

« Tu vois, il y a plus de 30 ans, j’ai commencé la plus belle aventure de ma vie, en allant faire un tour en moto, pas longtemps après mon trip en Europe, d’ailleurs. À 15 bornes de chez moi… ».

Là, forcément, ça m’avait intrigué.

« Mais quelle aventure as-tu vécue à 15 bornes de chez toi ?! »

« J’ai rencontré celle qui est devenue ma femme. Elle était en vacances dans le coin, près de chez moi. Coup de foudre – lovers at first sight. Nous avons échangé nos adresses et nos numéros de téléphone, griffonnés sur un bout de papier. Nous nous sommes appelés, revus, et mariés, tellement c’était évident. ».

« Alors tu sais, tes 450 kilomètres en 125, raconte-les, t’es plutôt rigolo, ajoute 2 ou 3 conneries et enjolive le truc en ajoutant des détails marrants, et ça ira très bien ! ».

Mick, lui, plus de 30 ans 3 enfants après la rencontre avec sa femme, il était encore marié avec elle.

D’ailleurs, ça n’est pas longtemps après qu’il a dû repartir, sa femme l’attendait alors qu’il était parti « 20 minutes, le temps de faire rouler la bécane et de boire un verre… », et qu’il était finalement resté près de deux heures.

Je n’ai pas eu la présence d’esprit de lui demander ses coordonnées, parce que j’étais peut-être parti dans mes rêveries, j’avais même commencé à imaginer les 2 ou 3 conneries à ajouter.


L’Aventure c’est l’Aventure


« L’aventure c’est l’aventure, Olivier, alors le reste, on s’en fout ».

Je lui ai demandé s’il connaissait le film, et à mon grand étonnement, il m’avait répondu que oui.

Nous nous sommes serrés la paluche comme deux vieux potes, je l’ai regardé repartir sur sa belle anglaise, et j’avais pleins d’images sympas qui me revenaient, entre ce qu’il m’avait raconté et mes souvenirs qui remontaient.

Pas longtemps après, peut-être un mois après, j’ai écrit cet article >>

Et j’ai repensé à Mick en l’écrivant, à l’inspiration qu’il m’avait offerte, et puis à cette rencontre assez extraordinaire, ce moment d’humanité que nous pouvons vivre tous les jours, car c’est cela la plus grande des aventures.

Une rencontre tellement rafraîchissante, plus encore que mon chocolat liégeois et notre havre de paix ombragé.

Et je l’en remercie encore, avec le regret de ne pas avoir pu garder contact avec lui.

Parfois, on vit juste l’instant présent, c’est ainsi, frustrant, mais également enrichissant.


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Bonus tracks


– Youtube | Neil Young / Like a Hurricane (live) –

Neil Young avec Like a Hurricane, parce que c’est une chanson qui parle de coup de foudre, et que Mick en avait vécu un pour celle qui allait devenir sa femme.

Avec du recul, je me demande si c’était dans un bar enfumé et bondé (« Once I thought I saw you in a crowded hazy bar »)…


– Youtube | Frank Sinatra / Strangers In The Night (live) –

Là, Franck Sinatra avec « Strangers in the Night », c’est un peu la même, et un clin d’œil à celui que Mick m’avait fait avec son « lovers at first sight » :

« And ever since that night
We’ve been together
Lovers at first sight
»
– Extrait des paroles de Strangers in the Night | Auteurs : Charles Singleton et Eddie Snyder –


À mon dude Mick, à sa femme et ses enfants, sa plus grande aventure, et à tous ceux qui roulent pour le plaisir, qu’ils fassent de petites promenades ou d’incroyables road-trips.
Et forcément à mon Fiston et à sa maman, qui constituent ma plus grande aventure à moi, ici-bas.


Bisous mes chéris,

Olivier


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