19 de Paul Hardcastle
1 juin 2023Le 17 février 1985, le musicien Britannique Paul Hardcastle crée la sensation avec son titre « 19 » (nineteen).
Sensation parce que d’une part, il écoule environ 8 millions de copies de ce single, et d’autre part parce que le texte est en très grande partie un sample d’un extrait (de la voix off) du documentaire « Vietnam Requiem » consacré aux conséquences psychologiques et psychiatriques de la guerre du Vietnam, narré par Peter Thomas.
Il y a également quelques passages chantés par des choristes, intercalés entre différents passages du sample.
Ambiance…
La chanson commence par ces paroles (audibles entre 3m30s et 3m46s dans le documentaire)
« In 1965 Vietnam seemed like just another foreign war, but it wasn’t
It was different in many ways, as so were those that did the fighting
In World War II the average age of the combat soldier was twenty-six
In Vietnam he was nineteen »
– Source : documentaire « Vietnam Requiem » de William Couturié et Jonas McCord / narration : Peter Thomas –
« En 1965, la guerre du Vietnam ressemblait à n’importe quelle autre guerre en terre étrangère, mais n’avait rien à voir.
Elle était différente, pour bien des raisons, et les combattants aussi étaient différents.
Durant la seconde guerre mondiale, l’âge moyen du soldat était de 26 ans.
Au Vietnam, il avait 19 ans »
Voilà, le décors est planté.
SOMMAIRE :
1- La chanson
2- Le documentaire « Vietnam Requiem »
Les séquelles sociétales résultant de la guerre du Vietnam.
3- L’âge moyen des combattants US durant la guerre du Vietnam
4- L’adaptation en Français
Par… surprise !
5- Bonus tracks
Avec notamment l’un des plus grands succès du « Réveil Clairvoyant de la Croyance »…
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1- La chanson « 19 » de Paul Hardcastle
Il faut cliquer sur la vidéo afin de l’ouvrir sur Youtube, en raison du système de protection des mineurs.
La Direction te remercie pour ta compréhension 🙂
2- Le documentaire « Vietnam Requiem »
La guerre du Vietnam demeure un traumatisme majeur au sein de la société états-unienne, et ce pour de nombreuses raisons (« la guerre du Vietnam ressemblait à n’importe quelle autre guerre, mais n’avait rien à voir » – ah ça c’est sûr, il avait bien raison, Peter Thomas).
Elle a laissé des séquelles absolument terribles au sein du pays : guerre incomprise et jugée illégitime (grand débat : qu’est-ce qu’une guerre légitime ?) par une grande partie de la population et notamment de la jeunesse, désespoir profond affectant les vétérans (c’est le sujet principal du documentaire) et formalisation du TSPT…
Je ne m’étendrai pas plus que cela au sujet du vaste écran de fumée ayant couvert la montée en puissance du conflit aux USA, mais tu peux consulter cet article Wikipedia consacré aux « Incidents du golfe du Tonkin » afin d’y voir plus clair. Et de comprendre en partie la suite des conflits déclenchés par les USA durant la seconde moitié du XXème siècle (la fiole de talc agitée par Colin Powell à l’ONU – ou « comment ruiner la réputation d’un militaire d’exception en acceptant une compromission par loyauté envers son pays », c’est dans la même veine).
Le propos des réalisateurs
William Couturié et Jonas McCord, les deux réalisateurs de « Vietnam Requiem », ont centré leur documentaire sur le cas de 5 vétérans, alors tous incarcérés pour des crimes & délits commis après leur démobilisation. Aucun d’entre eux n’avait d’antécédents judiciaires avant celle-ci.
Le documentaire commence ainsi : « This is the story of five men who are victims of war » / « C’est l’histoire de cinq hommes qui sont des victimes de la guerre ».
Nous découvrons les cas de Duane Maybee, James McAllister, Kenneth Patterson, Raymond Baker et Albert Dobbs, tous multi-décorés. Ces cinq soldats incarnent le profond mal-être qui a affecté les vétérans de la guerre du Vietnam, qui après avoir vécu la plus longue guerre jamais menée par les USA et son lot d’abominations, ont été accueillis comme des parias. Cf. le film « Rambo »
Ils ont tous les cinq commis des crimes (attaques à main armée etc.), ne parvenant ni à retrouver une place dans la société (qui ne voulait pas leur en laisser, soyons clairs), ni à guérir de leurs blessures psychologiques.
Si le documentaire t’intéresse, tu peux le trouver sur Youtube.
3- L’âge moyen des combattants US durant la guerre du Vietnam : 19 ans
C’est tout le sujet de la chanson.
Pourquoi une telle différence par rapport aux guerres précédentes ?
Comme l’explique Peter Thomas entre 3m30s et 3m46s, l’âge moyen des soldats US durant la guerre du Vietnam était inférieur de 6 ans à celui des soldats US durant la seconde guerre mondiale (19 ans contre 26 ans).
Cela s’explique par deux phénomènes : la mise en place de la conscription (service militaire obligatoire) au moment de cette guerre, et sa nature asymétrique.
Ce type de conflit consiste dans la confrontation entre un pays disposant d’une armée surpuissante et un ennemi disposant de moyens sommaires et appliquant des méthodes de guérilla, qui ont tendance à épuiser les troupes de l’armée d’en face, si puissante soit-elle. D’où un besoin de troupes mobiles, fréquemment relevées et capables de… courir, ou au moins se déplacer rapidement. Et des séquelles psychologiques terribles, quand tu n’y laisses pas ta peau.
Si au sein de la société US de l’époque il a existé une forte contestation impliquant notamment la jeunesse (voir par exemple l’article Wikipedia sur la fusillade de l’université d’État de Kent, même si celle-ci résultait d’une contestation contre l’intervention des USA au Cambodge, qui était une extension du théâtre d’opération de la guerre du Vietnam), une partie de celle-ci n’a pas pu échapper à la conscription (sauf les Fortunate Sons… voir Bonus track), et par ailleurs, de nombreux volontaires ont devancé l’appel (beaucoup d’engagés volontaires avec 17 ans à peine).
Un autre sujet délicat
Le documentaire, pas plus que la chanson 19 de Paul Hardcastle ne font pas mention d’un autre sujet ayant affecté la société états-unienne à l’occasion de la guerre du Vietnam : la surreprésentation des afro-américains au sein du contingent déployé par les USA.
Il y a plusieurs raisons à cet égard (sociologiques notamment), et ce phénomène fait partie des nombreux aspects douloureux de cette guerre pour les USA.
Mais ceci est une autre histoire.
4- L’adaptation en Français de « 19 » de Paul Hardcastle
Eh oui, c’est le grand Yves Mourousi qui s’est collé à l’exercice de l’adaptation en Français.
C’est d’ailleurs Paul Hardcastle qui a insisté pour que ce soit lui qui assure la voix off au sein de la version française.
5- Bonus tracks
« Fortunate Son » de Creedence Clearwater Revival
Outre le fait qu’il s’agit d’un monument de la musique rock, cette chanson traite d’un sujet récurent : depuis belle lurette, ce ne sont plus les « élite » qui font la guerre, et leurs rejetons y échappent très généralement.
« Fortunate Son » est une chanson qui a été largement utilisée par les opposants à la guerre, et reste également fortement attachée à la guerre du Vietnam (dans des films, des séries…), à l’instar de « Paint it Black » de The Rolling Stones.
The Rolling Stones / « Paint it Black »
Born in the USA
Voilà, le crochet par un épisode sinistre de l’histoire du XXème siècle prend fin ici.
Prochainement : un autre exemple de sampling musical : « Fool’s Overture » de Supertramp.
Bisous mes chéris 🙂
Olivier
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Sources documentaires :
Wikipedia
Notes rédactionnelles & mises à jour :
Joyeux anniversaire Papa 🙂
Jusqu’à la rédaction de cet autre article, j’ignorais que la ville de Union City dans le New-Jersey était née le même jour que toi…
AUTEUR(S) DE L’ARTICLE :
CEO (Chauffeur Et Ouvrier) & auteur à mes heures non perdues sur Ride Your Life.
Motard, tatoué, sous perfusion de musique, passionné d'arts-martiaux, de BD et d'écriture.
Moniteur bénévole de boxe pieds-poings.
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