Le Syndrome du Poisson Surgelé

Le Syndrome du Poisson Surgelé

23 août 2019 0 Par Olivier - Ride Your Life
Temps de lecture estimé : 4 minutes
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Ou plus précisément, le Syndrome du Poisson Surgelé en Bâtonnets.
Mon expert en SEO m’a cependant déconseillé les titres trop longs. Comme j’ai du mal à faire court – parfois – il m’a toutefois permis d’en sortir 1 par jour.
Ayant épuisé mon quota, je fais tout kesk’il dit, parce que c’est lui l’expert.


Salut les loulous,

Je suis d’humeur marine ce soir.

Je vais faire appel à votre imagination.

Donc…


Imaginez


Imaginez que depuis votre enfance, vous n’ayez mangé que des bâtonnets de poisson surgelé. Enfin je ne veux pas dire à l’exclusion de tout autre aliment, mais plutôt « du poisson uniquement sous forme de bâtonnets surgelés ».
Il vous faut aussi imaginer que vous n’aviez pas Internet (à priori, désormais, si), ni la télé, et que vous n’ayez jamais vu « Le Monde de Nemo » au cinéma.

Je sais, ça fait pas mal enfance décalée.

Maintenant, imaginez – encore – que juste avant de découvrir Internet, la pornographie (voui les 2 sont livrés en kit), la télévision et « Le Monde de Nemo », on vous ait demandé de dessiner un poisson (et non pas un mouton).
Je précise que l’on vous aurait fourni un crayon et une feuille de papier.

Vous auriez dessiné un bâtonnet de poisson, tout parallélépipédico-rectangulaire (non ce mot n’est pas dans le dico), et si vous êtes artiste, avec tout plein de chapelure dessus.

Ce qui aurait donc fait de vous une victime du Syndrome du Poisson Surgelé en Bâtonnets, ou encore Syndrome du Bâtonnet de Poisson Surgelé.
Les 2 formes sont admises, elle sont liées à une querelle d’interprètes.

Et accessoirement, que vous avez souffert d’une certaine forme de malbouffe, vous aurait précisé le psychologue en charge du test. Ce qui n’engage que lui.


Qu’est donc que ce Syndrome du Poisson Surgelé ?


Le Syndrome du Poisson Surgelé en Bâtonnets, c’est la limitation de notre capacité à représenter les choses par notre perception de celles-ci.

Notre perception des choses, elle est très souvent limitée à nos sens, ainsi qu’à notre intellect (au passage… à mon sens, intellect et intelligence, ça n’est pas tout à fait la même chose : l’intellect, c’est une construction, l’intelligence, une disposition).

C’est là qu’une grande scission apparaît entre les cerveaux plutôt orientés vers le concret et ceux qui ont des capacités abstraites élevées.
Notre capacité à représenter les choses en découle.

Par exemple, je parle de temps à autres dans mes billets d’intelligence (et paf, séquence auto-promotion). Ce truc qu’une vingtaine de psychologues de renom a déjà eu du mal à définir de manière consensuelle ; alors moi, vous pensez bien.
Pourtant, j’en parle. Peut-être – à l’instar du doyen de la faculté de Coluche dans l’un de ses sketchs – sans en avoir un échantillon sur moi ; mais moi au moins, je ne tente pas d’en vendre :p.
Si notre vingtaine de cadors n’est pas parvenue à s’entendre sur une définition, donc, et même si je n’en ai pas d’échantillon sur moi, je me la représente tout de même vaguement. Mais je ne saurais pas la dessiner. Cela fait appel à une capacité d’abstraction que je n’ai pas. En outre, je dessine très mal (voir catégorie « Annonces… Petites ou pas »).


De la perception à la description


Tout cela est autrement – et avec bien plus de brio – illustré par cette fable.

Notez que l’auteur de l’article écrit « allèrent voir tous un éléphant (bien que tous fussent aveugles) ». Niveau concordance des temps, c’est nickel, mais toutefois, le doute m’habite concernant la rigueur de la terminologie choisie.

Source : Wikipedia

J’en reviens à nos moutons serpents bâtonnets notre sujet.

Décrire ce que l’on perçoit, voire le représenter, c’est souvent un exercice délicat, donc.


Nous rencontrons déjà un écueil similaire à celui de la difficulté de la communication, popularisé par le talentueux Bernard Werber – auteur célèbre notamment pour sa trilogie des Fourmis.

Pour faire le parallèle avec ce qui nous intéresse, je le formulerais ainsi :

Entre :
– ce que je perçois
– ce que je veux décrire
– ce que je décris
– ce que je veux dessiner
– ce que je dessine
– ce que vous voulez percevoir
– ce que vous percevez (Perceval)
il y a au moins 7 possibilités de ne pas se comprendre.

Ma foi, cela illustre bien mon Syndrome du Poisson Surgelé en Bâtonnets.


Mais pourquoi une photo de serpent ?


En fait, j’ai lancé la requête « poisson » dans le moteur de recherche de mon dealer d’images préféré – Pixabay – et il figurait parmi les réponses. Je ne sais pas trop pourquoi.
J’ai hésité un moment entre ce superbe Python Vert (également appelé Serpent Émeraude) et un dauphin. Qui comme chacun sait n’est pas un poisson, mais ça c’est pareil, il figurait dans les réponses.


De toute façon, je suis (oui aussi) passionné par les reptiles.
Si vous êtes atteint d’ophiophobie, je vous poste la photo du dauphin tout de même.

Le Syndrome du Poisson Surgelé
– Image par Claudia Beer de Pixabay

Si les dauphins aussi vous font Flipper (le dauphin, donc), évitez d’aller en vacances au bord de la mer / de l’océan.
Préférez alors la montagne ; la haute montagne, parce que rien qu’en France, il paraît que l’on peut trouver des serpents jusqu’à (au moins, je n’ai pas creusé plus, si j’ose m’exprimer ainsi) 2 500 mètres d’altitude.
De même, je suis quasiment catégorique, vous ne trouverez pas de dauphin. Sauf peut-être s’il y a un restaurant japonais super traditionaliste, mais là de toute façon, le dauphin ne sera pas reconnaissable.


Sinon, si ce sont juste les serpents qui vous font blêmir, vous pouvez aller en Irlande (bon pas de bol tout de même, il y a un genre d’orvet là-bas, et ça ressemble bigrement à un serpent, pour les non initiés) – il n’y aurait pas de serpent là-bas – ou encore au Groenland, si Donald Trump ne parvient pas à racheter cette île au Danemark, auquel cas il risque de la transformer en un nouveau Euro-Disneyland, et s’il y a une attraction « Indiana Jones », vous êtes dans la marde (nan j’déconne, c’est pour installer des bases de missiles « pour notre sécurité »).

Pas de serpent non plus en Islande. Et Donald Trump n’a pas annoncé vouloir racheter ce pays, pour le moment (trop loin de la Russie et plus encore de la Chine, probablement).


En y réfléchissant, j’aurais également pu mettre une photo de fourmi.
Mais cela, Pixabay ne me l’a pas proposé.

Je vous souhaite d’agréables vacances.


La zebi les loulous Ride Your Lifers 🙂


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Crédits :
Illustration : Image par Michael Schwarzenberger de Pixabay

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