The Tide is High par Blondie

The Tide is High par Blondie

20 février 2023 0 Par Olivier - Ride Your Life
Temps de lecture estimé : 6 minutes
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Voui, « The Tide is High » « par » Blondie, parce que c’est un cover d’une chanson d’un groupe jamaïcain : The Paragons.

Mais nous allons bien causer de la version de la bande à Debbie.


SOMMAIRE :

1- Résumé des aventures précédentes de Blondie

2- La Chanson

3- De quoi qu’ça cause ?

4- Bonus track

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1- Résumé des aventures précédentes de Blondie et présentation de la saison 1980


Du groupe Blondie, pas de celles de Martine. Quoi que, « Martine fait du Reggae », ça aurait pu être rigolo.


Résumé des épisodes précédents

Né à New-York, capitale économique des charmants États-Unis d’Amérique (United States of America en V.O. – oui, si dans not’ beau pays qui part en sucette, la république, c’est m’sieur Mélanchon, sur le continent américain, l’Amérique, c’est eux) en 1974, le groupe Blondie emmené par la madone des cœurs des adolescents de ma génération, j’ai nommé Deborah Harry, écume les clubs les plus hypes, les salles les plus groovy (j’ai comme un doute, j’me demande si ça se pluralise ainsi : « groovies »… Bon OSEF, j’donne pas des masterclass d’Anglais, et Claire est débordée) de l’univers et affole les charts (et pas que…) du monde entier, tout particulièrement avec le tubesque album « Parallel Lines » : pas moins de 6 singles en seront extraits, dont plusieurs deviendront des standards du groupe, notamment les hits stratosphériques « Sunday Girl » et « Heart of Glass ».


Épisode 2715 : début de la saison 1980

En 1980, la bande à Debbie se lance un défi, tel Buzz l’Éclair – qui a pour devise « vers l’infini et au-delà » : innover / changer ou bien encore comme disent les commentateurs zavisés en mal de termes hype « faire bouger les lignes ».

L’album s’appelle Autoamerican.
Près de 10 ans après que Neil Young ait expliqué au public anglais l’importance de la voiture dans la culture US, v’là pas que des indigènes reprennent le concept aux sur leurs propres terres.

Avec cet album, le groupe s’aventure hors de sa zone de confort – la musique pop-rock proto-crypto-punk-rock canal historique – et effleurent notamment de leurs 50 doigts élégants (oui, j’ai recompté : 5 membres du groupe ayant 2 mains à 5 doigts chacun, ça doit faire 50 doigts) notamment le hip-hop et son rap naissant, puis le reggae avec la reprise d’un titre assez peu connu sous nos latitudes (oui, c’est un euphémisme), à savoir la chanson « The Tide is High » du groupe jamaïcain The ParagonsLes Garçons Modèles » – l’équivalent de nos 2Be3).

Et t’sais quoi ? Ben ça va cartonner. De véritables rois Midas, les 5 new-yorkais.


Le contexte

Parce qu’il faut toujours resituer les événements dans leur contexte.

C’est le Grand Schtroumpf qui l’a dit. Ou son timonier, le Schtroumpf à lunettes, j’sais plus trop.

Près de 500 ans après Christophe Colomb, le monde de la musique occidentale découvre la Jamaïque et sa musique. Et là c’est un choc, parce qu’il y a du très lourd, notamment au niveau musicos.
Rendons aux Anglais ce qui est aux Anglais, c’est sans doute chez eux que les genres musicaux made in Jamaica ont fait trémousser les premiers popotins occidentaux, à grands coups de Ska, de Rocksteady et finalement de Reggae. Les oreilles de ma génération découvrent Bob Marley, Peter Tosh, Jimmy Cliff & co et leur musique (ainsi que toute la culture entourant cette musique, et quand je dis toute la culture, j’veux dire l’agriculture aussi, enfin j’me comprends).

Madness, UB40, The Police , Bernard Lavilliers, Mireille Mathieu et autres stars du moment popularisent ces musiques dans nos contrées.

OK, pour ce qui concerne Mireille, j’te baratine un brin, mais pas tant que ça, parce qu’elle a tout de même enregistré un morceau sauce reggae… mais vachement plus tard. Après, te dire si elle fumait la moquette, je n’en sais foutre rien.

Et ça nous plait, à nous les kids des années 1980. Y a pas de raison, c’est frais, ça sonne bien et puis même si tu ne comprends rien aux paroles (« Ta chanson on comprend rien, et con, tu la chantes en anglais », dixit Regg’lyss) et aux multiples références que tu n’as pas en stock, ben tu comprends rien mais la musique est sympa.


Le moment est venu d’écouter la chanson, je trouve.


2- La Chanson « The Tide is High » version Blondie


– Source : Youtube | Blondie / The Tide is High (cover The Paragons) –

Un clip gentiment barré, avec des poiscailles qui m’évoquent le film Arizona Dream, un Dark Vador à antennes et à groin métallique, puis les membres du groupe qui attendent au pied d’un immeuble, accompagnés par un violoniste. On dirait presque un groupe de mariachis.
Bref, c’est rigolo, puis pour ce qui me concerne, à partir du moment où je vois Debbie, je valide le clip.

Sinon, c’est quoi cette histoire de marée haute ?
Oui, tu l’as deviné, le moment du « De quoi qu’ça cause » est arrivé.


3- De quoi qu’ça cause ?


De la pêche aux moules ! Oué enfin si, un peu tout de même, dans la version originale.

Sinon, sommairement, l’histoire contée est celle d’une dame qui est éprise d’un beau gars que toutes les filles du quartier veulent mettre dans leur lit désirent ardemment séduire, et plus si affinités, canapés de qualité et voilà.

Mais la fille est patiente, enfin nous dit-elle, et elle attend le bon moment (quand il y aura moins de groupies qui font la queue). Elle n’abandonnera pas, elle tiendra bon malgré la tentation de se précipiter dans les bras du bel apollon qui doit fréquenter le club Apollo Theater (lieu de culte musical au sein duquel le groupe Blondie prodigua un concert resté dans les annales).

Sans doute te demandes-tu ce que cette marée haute vient faire dans cette histoire.

En fait, l’expression « the high tide », c’est un genre de synonyme de « pinacle ». Dans le business, the high tide correspond à la phase de maturité d’un marché ou d’un produit. C’est le moment durant lequel la demande est la plus haute, et donc où « l’offre » se goinfre (et fait à peu près ce qu’elle entend au niveau tarifaire, dans la limite d’acceptabilité de pratiques tarifaires élevées). C’est sensiblement ce qui est arrivé il y a quelques mois avec l’huile de tournesol et la moutarde, si je puis me permettre cette illustration tout à fait triviale, sans que ladite moutarde ne te monte au nez.

Dans le contexte de notre p’tit gars qui fait tourner la tête à toutes les minettes, disons que cela correspond au moment où il est au top de sa beaugossitude. La demande est forte, il est en position de domination qui mériterait presque une intervention légale en invoquant la Sherman Antitrust Act.

Car oui, lecteur chéri, l’un des plus grands clivages qui régisse les rapports humains, économiques et financiers, c’est « demandeur / demandé ». Quand tu es demandé, tu es le roi du monde. Quand tu es demandeur, ben t’es le valet du monde. C’est moche, mais c’est ainsi. Ça n’est pas moi qui ai fixé les règles du jeu, ne me blâme pas.

Alors sans doute vas-tu te dire que ça n’est pas bien joli-joli d’attendre les soldes du désir pour aller conquérir l’être ciblé, que tout ce langage n’est pas bien charmant, ce à quoi je vais te répondre que le marché de la drague, par définition, ça n’est pas joli-joli, et te dire une fois encore que ça n’est pas moi qui fixe les règles.
De même, ça n’est pas bien joli-joli de mettre en place une stratégie de drague aussi fourbe (et pas très ambitieuse, ne nous mentons pas, l’idée étant de vouloir ramasser les restes au moment de la marée basse), et là encore, ça n’est pas moi qui ai écrit la chanson.

Voilà pour ce qui concerne la marée haute de la capacité d’attraction d’une personne, qui – tu l’auras compris grâce à cette étude de marché – n’est pas le bon moment pour fondre sur une proie par définition très convoitée.

Et là, c’est super beau parce qu’il y a une connexion directe avec la photo de couverture : si tu veux atteindre le Mont Saint-Michel à pied, évite la marée haute. Attends la marée basse (et ne traine pas en route) !


4- Bonus track : la version originale de « The Tide is High »


– Source : Youtube | The Paragons / The Tide is High –

Le groupe The Paragons sort cette chanson en 1967, au moment de l’émergence du rocksteady dont ils constituent l’une des figures de proue.
Le rocksteady, c’est un tempo ralenti par rapport au très enlevé ska. Et les prémices du reggae, qui est en fait déjà en route.

Moi aussi je préfère la version de Blondie.

Ainsi en va-t-il des covers plus réussis que la version originale. J’dis ça mais elle est très bien cette version… Sans doute leur a-t-il manqué juste Debbie… ainsi qu’une distribution qui va bien, surtout.

En tout cas, côté public états-unien et européen et même océanien, c’est bien la version de Blondie qui va chatouiller les charts, celle des 2BE3 jamaïcains n’ayant pas rencontré un succès fracassant (une fois encore, sans doute en raison d’une absence de distribution).


Prochainement dans SFTA : un autre succès d’un autre groupe à succès, émanant d’un autre album atypique. Oui, une histoire d’autre, un peu folle.

En attendant, tu peux également lire cet autre article, consacré à la chanson « Union City Blue » de Blondie.


Bisous mes chéris 🙂

Olivier


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Sources documentaires :

Wikipedia


Notes rédactionnelles & mises à jour :

Article mis à jour le 13/03/2023 (ALPC).


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