Le Sampling Musical : samplons, c’est super !

Le Sampling Musical : samplons, c’est super !

31 mai 2023 0 Par Olivier - Ride Your Life
Temps de lecture estimé : 5 minutes
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Le Sampling Musical existe depuis plusieurs décennies.

Jetons un coup d’œil dans le rétro afin de connaître les précurseurs du genre, et de savoir de quoi nous parlons.
Auparavant, une définition simple, et bien entendu le débat autour de la langue : doit-on dire « sampling » ou « échantillonnage » ?


SOMMAIRE :

1- Définition
Tant qu’à faire, histoire de savoir de quoi nous causons.

2- Sampling ou Échantillonnage ?
En Anglais ou en Français ? What’s the right word?

3- Un p’tit bout d’histoire
Avec quelques références, dont certaines donneront lieu à d’autres articles.

4- Sampling musical : pour quoi faire ?
S’agit-il de sampler des sonorités, des paroles (généralement, des extraits de discours) ou de la musique, docteur ?

5- Bonus Track

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1- Sampling Musical | Définition


Le sampling, ou échantillonnage, consiste à utiliser un extrait d’un enregistrement existant (qu’il s’agisse d’un discours, de sonorités diverses ou encore d’une musique ou d’une chanson) au sein d’une nouvelle chanson – ou d’une pièce musicale – enregistrée. L’utilisation de ces samples / échantillons permet d’incorporer des éléments sonores préexistants dans une nouvelle composition, créant ainsi de nouvelles textures, mélodies ou rythmes.

Depuis les années 1980, le sampling est très fréquemment utilisé par de nombreux musiciens, tout particulièrement dans le domaine du hip-hop / rap et dans la musique dite électronique.


2- Sampling ou Échantillonnage ?


Telle est la question…

Tu auras compris qu’échantillonnage est le mot Français pour désigner le « sampling ».

Je n’ai aucun soucis avec le fait d’employer des anglicismes, et je pense d’ailleurs que le véritable combat en faveur de la langue française ne consiste pas à batailler pour traduire tous les anglicismes en Français (mais bien plus à s’efforcer d’écrire et de parler le mieux qu’il soit possible notre belle langue), mais sur ce coup-là, il ne s’agit pas d’adapter un néologisme. Il s’agit de choisir entre deux mots – un en Anglais et un en Français – qui ont la même signification.

Employer « échantillonnage » serait donc de bon aloi – et tu verras dans le chapitre suivant qu’en outre, c’est vraisemblablement un musicien français qui a été le premier à utiliser cette technique – mais l’usage courant est d’employer le mot en Anglais. Parce que ce sont des artistes anglo-saxons qui ont massivement utilisé le sampling, notamment dans le rap.


3- Un p’tit bout d’histoire

(loin d’être exhaustif, mais les bases sont là)


Cocorico !

En fouillant l’histoire du sampling musical, il s’avère que le compositeur français Pierre Schaeffer est reconnu comme étant le précurseur en la matière.

Pierre était un (presque) tout-à-tout : en sus de son bagage technique (ingénieur et chercheur en acoustique appliquée au domaine musical), il était musicien et compositeur.
Dès les années 1940, il a développé le concept de « Musique Concrète » (sommairement : la musique concrète est une forme de composition musicale basée sur l’utilisation de sons concrets préenregistrés et transformés, plutôt que sur des instruments traditionnels), puis a fondé en 1958 le GRM (Groupe de Recherches Musicales).

La musique concrète a eu une grande influence sur le développement des instruments dits électroniques, notamment les synthétiseurs (puis les échantillonneurs / samplers).

Pierre Schaeffer a beaucoup travaillé sur l’enregistrement de sonorités (notamment de bruits de trains), qu’il a ensuite intégrées à des oeuvres musicales existantes ou de sa composition.

Un exemple :

– Source : Youtube | Bilude / Pierre Schaeffer –

Le morceau de départ est le Prélude II de J.S. Bach.

Par la suite, de nombreux musiciens ont appliqué les principes de la musique concrète et de l’échantillonnage, notamment les compositeurs et groupes de musique dite électronique (par exemple : Kraftwerk ou Jean-Michel Jarre, qui cite d’ailleurs l’influence de Pierre Schaeffer sur son propre travail et sur son approche de la musique), et plus récemment le mouvement hip-hop / rap, en passant par des artistes en quête de sonorités nouvelles.

Kate Bush, Stevie Wonder, Peter Gabriel, Daniel Balavoine et tant d’autres ont utilisé des samplers / échantillonneurs dans le cadre de certaines de leurs compositions.


Quelques exemples

Voici quelques exemples (qui feront l’objet d’un développement à l’occasion d’articles dédiés) :

  • « Fool’s Overture » de Supertramp, avec le sample du discours communément nommé « We shall fight on the beaches » (ou parfois « We shall defend our island ») de Winston Churchill. Total masterpiece…
  • « Babooshka » de Kate Bush (la magicienne des sons), avec l’utilisation d’un synthétiseur / sampler Fairlight CMI afin de reproduire le bruit du verre brisé.
  • « 19 » de Paul Hardcastle, avec le sample de la voix de Peter Thomas, narrateur du documentaire « Vietnam Requiem ».
  • « Walk this Way » de Run-DMC, avec le sample du riff de guitare de la version originale de Aerosmith.

À suivre ces prochaines semaines, donc 🙂

En attendant, tu peux lire (ou relire) notre article sur la chanson « Video Killed the Radio Star » de The Buggles : il y a du Fairlight (mais pas de la rumba) dans l’air… et un certain Hans Zimmer dans la vidéo de l’époque.


4- Sampling musical : pour quoi faire ?


Oui d’abord… « Euh… pour quoi faire ? »

– Source : Youtube | Les Inconnus – Extrait du sketch « La Z.U.P. » (« Eh Manu, tu descends ? ») –

Bien. Passons.

L’idée est la suivante : dans le domaine de la chanson, le sampling peut porter sur du texte (des discours généralement, ou des extraits d’interventions radio / TV), des sonorités ou bien sur de la musique.


Le sampling de discours

Il semble que le vieux lion Winston Churchill soit une superstar dans ce domaine, tant il y a de chansons qui proposent un sample de son discours « We shall fight on the beaches ».

L’idée du sample de discours est d’intégrer un élément narratif au sein d’une pièce musicale, souvent pour en renforcer le propos (le discours de Churchill est un genre d’hymne à la résistance, qui peut-être décliné à volonté) ou – tendance plus récente – à apporter une dimension comique (cf. les nombreux memes sur Internet).


Le sampling de sonorités

C’est par là que tout a commencé, et le mouvement perdure encore de nos jours.

Il peut s’agir de bruits naturels (chants de baleines, bruit du vente…) ou de bruits issus de créations humaines (dans les exemples cités plus haut : bruits de train, de verre brisé…).


Le sampling de chanson / de musique

(d’un extrait de chanson / musique, donc….)

Dans ce domaine, il y a deux cas de figure : le sampling réglo (avec demande d’autorisation des ayants droit), et le sampling crapuleux (sans demande d’autorisation, avec très généralement, par la suite, une action en justice en règle, surtout si le titre connait un certain succès).

Cas de figure crapuleux : un exemple ici >>

Dans un autre registre, que je ne qualifierais pas de crapuleux (mais bien plus de candide / maladroit), il y a le cas célèbre du titre « Rockollection » de Laurent Voulzy.
Un léger oubli de demande d’autorisation pour les nombreux samples de chansons utilisés au sein du titre ont induit un gel des droits d’auteurs durant plusieurs années. L’affaire s’est soldée par un règlement amiable (ce qui en langage codé signifie « donne-nous des thunes, beaucoup de thunes, et nous seront quittes »).
J’insiste sur le fait que je reste persuadé que tout cela a été fait sans aucune intention malicieuse – d’ailleurs cette chanson est un véritable hommage aux titres rechantés. Mais se pose la question du devoir de conseil des maisons de disques, tout de même…
Cela dit, ça n’était pas du sample (Lolo n’a pas samplé des enregistrements, mais chanté des extraits avec sa bande).

Cela se passe mieux quand tu demandes et que tu obtiens l’accord de l’artiste dont tu repompes (en samplant ou en copiant) un bout de chanson.

Voyons cela de suite avec Marshall Mathers (3ème du nom), la meilleure friandise du rap US de ces 3 dernières décennies, qui a samplé le titre « Thank You » de Dido à l’occasion de son premier très gros tube mondial, « Stan ».


5- Bonus Track


– Source : Youtube | Eminem ft. Dido – Stan (version longue) –

Là, tout est réglo jusqu’au bout des charentaises : Dido figure même dans le clip officiel.



Voilà mes chéris, la série sur le sampling musical est lancée.
Quatre nouveau nœuds au cordon de ma souris ont été ajoutés 🙂


Bisous et see you bientôt 🙂

Olivier


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