Les Gueules de Méchants du Cinéma

Les Gueules de Méchants du Cinéma

29 novembre 2021 0 Par Olivier - Ride Your Life
Temps de lecture estimé : 21 minutes
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Les Gueules de Méchants du Cinéma : le Méchant dans une histoire, c’est souvent celui qui donne plus de relief au(x) Gentil(s).

Tantôt utilisé comme épice, comme condiment ou même comme ingrédient principal, le méchant au cinéma a connu des incarnations plus ou moins emblématiques, au cinéma comme dans la littérature.

Mais ici et maintenant, nous n’allons nous intéresser au cinéma.

Puis de toute façon, j’suis pas assez culturisé pour causer littérature, alors bon, wala koa.


Coucou nous r’voilà à parler de cinéma !

Causons des Méchants et autres « gueules de gros durs » du Cinéma…


Pourquoi donc ?

Parce que le méchant est en effet – comme écrit au début de cet article – tour à tour l’épice, le condiment voire l’ingrédient principal de l’intrigue d’un film.

Ouais j’me répète, mais je trouve que cette phrase est super canon.
C’était la séquence d’autokiff.

Parfois, il arrive même qu’il soit consubstantiels du (ou des) gentil(s).
Parce que les 2 facettes – gentil / méchant – sont en nous, et que nous montrons par intermittence chacune d’entre elles, certes à des degrés divers, pour la plupart d’entre nous (sauf les profils d’archanges ou à l’inverse de purs enfoirés façon mal absolu – choisis les tiens :p).

Parce que le cinéma nous a offert nombre de « gueules » tout au long de son histoire, et que parmi celles-ci, il y a eu de pures gueules de méchants, j’effectue ci-après un tour d’horizon de celles qui m’ont le plus marqué.


SOMMAIRE :


1- Pourquoi y a-t-il des méchants au Cinéma ?

2- Gueules de Méchants du Cinéma : les Occasionnels

3- Gueules de Méchants du Cinéma : les Abonnés

4- La plus iconique Gueule de Méchant du Cinéma US

En Savoir Plus >>

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Surtout, fais-toi plaisir ! Et à nous également, par la même occasion 🙂


1- Pourquoi y a-t-il des méchants au Cinéma ?


Dans une histoire, le méchant est parfois créé / imaginé comme la réaction à un gentil, ou encore, le gentil est souvent créé / imaginé afin de venir lutter contre le méchant.

D’où la photo principale de cet article : Dark Vador, méchant aussi charismatique qu’emblématique de la saga Star Wars, est un excellent exemple de méchant du cinéma… avec – derrière son impact jusque là inégalé pour un méchant – un personnage bâti en nuances de gris, là ou le clivage gentil / méchant est souvent très binaire (ce qui, je te le concède est intrinsèque à la notion même de clivage…).

Dark Vador est ainsi totalement consubstantiel de Luke Skywalker.
Et vice-versa, forcément.

Je développerai bien plus profondément – au sein d’un prochain article (ou pas…) – le thème des Personnages de Méchants du Cinéma.

Note de Will : ouais ouais, nous l’attendons encore…

Cela étant dit, je précise donc qu’à l’occasion de cet article, je vais m’intéresser à quelques acteurs qui ont incarné les méchants et/ou les durs du cinéma, plus qu’à leurs personnages de méchants.
Même si pour certains, j’en causerai, parce que je ne vais pas te mentir, il y en a qui méritent que l’on s’attarde sur leur cas.


2- Gueules de Méchants du Cinéma : les Occasionnels


Attention : ce chapitre comporte une teneur élevée en spoil du film « La Nuit du Chasseur », ainsi que du film « Les Nerfs à Vif ».


Si certains acteurs ont fait de leur gueule de méchant un genre de fond de commerce (ou que le manque d’imagination de certains directeurs de casting ou réalisateurs les ont enfermés dans ce type de rôle), il y a eu des acteurs qui ont joué un – ou plusieurs – rôle(s) de méchant(s), sans que cela soit leur marque de fabrique.

Il s’agit plutôt de la démonstration de l’étendue de leur palette de jeu : quand un acteur que tu apprécies beaucoup incarne un méchant, et que sur le moment, tu te mets à le détester, cela signifie que c’est plutôt un bon acteur.

Retour sur quelques rôles de méchants occasionnels tout à fait marquants.


Arnold Schwarzenneger dans « Terminator » : le rôle sous-estimé

Si le film Terminator de James Cameron (t’sais, le gars qui a dit « y en a marre de tous ces films de super-héros avec des effets à la con » et qui a pondu « Alita: Battle Angel » pas longtemps après) a laissé son empreinte dans l’histoire du cinéma dit de science-fiction, je trouve que la performance d’Arnold Schwarzenneger y est excellente.

Parce qu’autant tu peux t’immerger à coups de rencontres, de lectures diverses et autres biographies concernant des personnes vivantes ou ayant vécu… autant pour jouer le rôle d’une machine, il faut une certaine imagination et un véritable talent d’acteur.

Pour l’anecdote, des responsables du studio Orion Pictures avaient d’abord proposé le rôle de… Kyle Reese à Schwarzy.

Cameron faisant son difficile (le casting, c’est pas son truc, heureusement qu’il est conseillé), il ne voyait pas not’ Autrichien légende du body-building dans le rôle de Kyle Reese.

À sa décharge, il est vrai que si Arnold avait joué ce personnage, trouver un acteur qui aurait pu camper un T 800 terrifiant aurait été – graphiquement parlant – délicat (il n’y avait pas énormément de gabarits de ce type dans l’industrie du cinéma, à cette époque).
Ce qui vaut à James Cameron et de ma part l’absolution pour son péché initial de mécréance.

Le studio avait envisagé – parmi d’autres prospects – de louer les se(r)vices d’O. J. Simpson pour le rôle de Terminator ; et là je me sens obligé de citer l’ami Wikipedia tellement c’est cocasse :

« mais Cameron ne trouva pas qu’il était crédible dans le rôle d’un tueur »
– Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Terminator#Pr%C3%A9-production_et_choix_des_acteurs –

Quand on se réfère à la très triste réalité, la nuit du 11 juin 1994 au 12 juin 1994, l’histoire lui donnera cyniquement tort.

Du grand Mendez (avec un « z », pas avec un « s », bordel, l’acteur joue un Portugais, pas un Espagnol)… euh Cameron 😀

Toutefois, à l’occasion d’un RdV convenu avec Schwarzy, Cameron sera finalement convaincu d’avoir trouvé LE Terminator, tel qu’Arnold lui-même l’avait imaginé.

Parce que OUI, Schwarzy avait lu le script envoyé par son agent, et, s’il avait de lui-même écarté le rôle de Kyle, il a eu l’idée de génie de se voir en Terminator, et s’est projeté dedans tant et si bien qu’il a déroulé le RdV de manière tout à fait persuasive.

Pour ma part, je trouve que le job est parfaitement accompli.

Rien que pour cela, tu peux voir ou revoir Terminator.

– Source : Youtube | Bande Annonce de Terminator –

Alors oui, la voix-off est… euh… datée ? Ok, elle produit un effet naze, parce que c’était une mauvaise habitude, à cette époque.


Jean-Claude Van Damme dans « Replicant » : psychopathe et tueur froid

S’il est un mec que je surkiffe dans le monde du cinéma, c’est (mon) Jean-Claude.
Et – afin de dissiper tout malentendu éventuel – c’est totalement premier degré.

Je publierai d’ailleurs un article relatif à une sélection de 10 films de JCVD à voir absolument d’ici peu.

Pour en revenir à son rôle de Edward « La Torche » Garotte dans Replicant, Jean-Claude y révèle une fois de plus son intérêt pour le thème de la gémellité – ou la notion de « double », et une fois encore sa capacité à camper des méchants bien sadiques.

La Torche – rien à voir avec le Johnny Storm des Quatre Fantastiques – est un tueur en série qui prend un plaisir malsain à faire rôtir ses victimes.
On retrouve pour ce rôle un JCVD aux cheveux longs et bouclés, ce qui me rappelle presque son personnage dans Chasse à l’Homme (film qui permettra à John Woo de faire ses débuts à Hollywood grâce à Jean-Claude, grand connaisseur du cinéma Hong-Kongais – ce que ce bouffi ingrat de Woo oubliera assez rapidement).

Ce salopard donne du fil à retordre (et des cendres à ramasser) à un policier aussi têtu que colérique et grincheux – interprété par Michael Rooker (qui joue également le personnage de Yondu, le papa adoptif bleu de Star-Lord dans Les Gardiens de la Galaxie).

Il est ensuite contacté par une des nombreuses agences top-secret trop pétées des USA, qui lui propose ni plus ni moins de s’adjoindre les services d’un Replicant, un genre de clone, du tueur enflammé.

Une nouvelle fois (après Double Impact), Jean-Claude va se bastonner contre lui-même, et son double maléfique est carrément flippant, donc, en matière de tueur en série glaçant (si j’ose m’exprimer ainsi).

– Source : Youtube | Bande Annonce de Replicant –

J’avoue avoir lâché un jeu de mots foireux en écrivant « tueur froid » et « glaçant » (regarde le film pour comprendre).


Harvey Keitel dans « Copland » : le salaud corrompu

Avec cette performance du musculeux Harvey Keitel, nous entrons dans le club des salopards cyniques, qui renvoient les méchants de Serpico au rang de caricatures (et pourtant, Dieu sait que je kiffe le film en question).

Copland, c’est un monument dans la carrière de Sylvester Stallone.

Outre notre Sly préféré, il y a un putain de casting de salopards, allant de la vermine corrompue (avec notamment Robert Patrick, le T 1000 de Terminator 2) jusqu’au ripou cocaïnomane en quête de rédemption, magnifiquement interprété par un Ray Liotta au top de sa forme.

Le rôle du chef des enfoirés dans Copland – que dis-je, leur leader spirituel – est tenu par Harvey Keitel.
Qui a – ne nous racontons pas d’histoires – une belle et pure gueule de salaud de cinéma.

Je l’avais découvert à l’occasion du très dérangeant, subversif et génial Bad Lieutenant d’Abel Ferrara, œuvre coup de poing s’il en est. Encore une rôle d’anti-héros en quête de rédemption.

– Source : Youtube | Bande Annonce de Copland –

Copland, dont Jean-Claude a dit « s’il [Sly] avait fait 2 ou 3 films comme ça à la suite, ça serait devenu Clint Eastwood ».
Eh ben comme souvent, j’suis d’accord.


Robert de Niro dans « Les Nerfs à Vif » : le tueur psychopathe

Je cause ici du remake de 1991 par Martin Scorcese, avec Nick Nolte et Robert de Niro en têtes d’affiche.

Je ne saurais établir de comparaison avec le film de 1962… parce que je ne l’ai pas vu.
Ce qui n’est pas bien grave vu que l’objet de ce passage n’est pas de comparer les deux :p

Robert de Niro joue le rôle de Max Cady (tu sors si tu ajoutes « est-ce qu’il joue le rôle d’un employé de superette »…), un repris de justesse incarcéré 14 ans pour un viol sur mineure.
Le truc, c’est qu’il en veut à son avocat de l’époque – Sam Bowden, joué par Nick Nolte, alors tout jeune avocat, qui avait disons légèrement dissimulé certaines informations concernant la victime, jugeant qu’elles auraient pu influencer le jury en faveur du violeur – qui reste un putain de violeur, de surcroît d’une mineure, soit dit en passant.

Fin’ bref, Max il n’est pas content, limite il se sent victime d’une erreur judiciaire (pour rappel, c’est un psychopathe), et il va le faire savoir à son ancien avocat, jusqu’à vouloir les transformer – lui et sa famille – en guacamole (putain, je voulais la placer depuis longtemps, celle-là).

Au début, il harcèle moralement Sam, se rappelant à son mauvais souvenir, puis, petit à petit, transforme sa vie en enfer.

Parce que tel un psychopathe doublé d’un pervers narcissique qui sait se montrer charmeur et sous un jour très sociable en public, il se révèle en véritable psychopathe dès que la porte se referme.

Il y a une montée en puissance qui va donc du harcèlement façon « je vais te faire peur », jusqu’à un affrontement final en eaux troubles, en passant par une scène d’une violence inouïe dans son genre.

Je fais parfois la blague – généralement en parlant d’un nanar (voir article sur L’Influence de Star Wars) – du genre « à ne pas regarder si tu es une femme enceinte ou une personne fragile », mais dans la cas présent, c’est une vraie consigne : si tu détestes la violence, évite ce film, notamment pour une scène assez insoutenable, durant laquelle Max Cady viole une collègue de Sam. Vraiment, scène – et film – à ne pas regarder si comme moi, tu es une âme sensible.

Au niveau de la préparation physique, la forme de Robert de Niro rappelle celle qu’il avait au moment du tournage de Raging Bull (enfin avant la partie du film abordant la déchéance de la vie de Jake LaMotta et la prise de près de 30 kilos par Robert pour représenter au mieux cette période), en version tatouée, ce qui constituait encore un marqueur très bad boy à l’époque (maintenant, même tes grands-darons sont tatoués, j’suis sûr :p).

Bref, le grand Robert (alors non, pas de blague concernant un certain dictionnaire, hein…) campe un méchant de cinéma flippant, glauque, et que tu n’as pas vraiment envie de rencontrer en tête-à-tête.

– Source : Youtube | Bande Annonce de « Les Nerfs à Vif (1991) » –

Robert Mitchum dans « La Nuit du Chasseur » : le tueur froid

ATTENTION : gros spoil’ du film !

Robert Mitchum, c’est l’un de mes acteurs (états-uniens) fétiches du cinéma US d’après-guerre, si ce n’est mon préféré, avec Humphrey Bogart.

À noter que Robert a tenu le rôle de Max Cady dans la première version de « Les Nerfs à Vif » de 1962… et figure également au casting du remake de 1991, tout comme Gregory Peck et Martin Balsam (non, je me refuse à tout jeu de mot avec un certain vinaigre).
Si c’est pas du clin d’œil de beau gosse, ça…

Dans La Nuit du Chasseur, Robert interprète le rôle d’un prédicateur auto-proclamé – Harry Powell, pseudo-révérend et authentique serial-killer.
En effet, quand il ne trompe pas les foules de croyants, n’astique pas sa collection de couteaux et ne joue pas au bonneteau, il estourbit au couteau (mais sans jongler, à cette occasion) ses pauvres conquêtes féminines, sous le prétexte de rendre ainsi la justice au nom du tout-puissant, à l’encontre de femmes de mauvaise vie (oui, quand tu es un tueur, tu peux être amené à avoir une imagination débordante et à utiliser les motifs les plus foireux pour justifier tes exactions).

À l’occasion d’une courte incarcération, il fait la connaissance – en la personne de son colocataire carcéral – d’un braqueur de banque nommé Ben Harper (non… il ne joue pas de guitare…) ayant mis de côté un joli magot (pour l’époque). Le bougre commet la bêtise de révéler au pasteur serial-killer que seuls ses enfants savent où est planqué le magot.

Son coturne d’infortune finit par vérifier la loi de la gravité, accroché au bout d’une corde, terminant sa vie comme un pendule.

Libéré peu de temps après, le révérend tatoué – parce que oui, putain, ça aussi ça a fait sensation : Robert Mitchum arbore dans le film des tatouages sur la main : L O V E et H A T E, truc sensationnel à l’époque – décide d’aller dérober les dollars planqués.

Pour ce faire, il va séduire – jusqu’à l’épouser – la désormais veuve Harper, afin de pouvoir endormir la confiance des enfants, détenteurs du secret du magot.
Mais voilà, le petit John (le fiston) comprend que beau-papa est en fait rien qu’un enculé et refuse de lui dire où est le brouzouf.

John aura confirmation du fait que beau-papa, c’est rien qu’une enculé, puisque le sinistre pasteur zigouille sa pôv’ maman, expliquant une énième fois que c’est parce que c’était une pécheresse – oui, à défaut de sweet, il a de la suite dans les idées.

Maintenant que je t’ai bien spoilé le film, sache que l’interprétation de l’immense Robert (ça te passera l’envie de me faire le coup du dico, petit filou…) est magistrale, et l’image de ses 2 poings fermés mettant en valeur les tatouages sur ses doigts est tout simplement devenue emblématique.
Ce qui te donne une excellente raison de regarder ce film de légende. Malgré le spoil
.

– Source : Youtube | Bande Annonce de « LA Nuit du Chasseur » –

3- Gueules de Méchants du Cinéma : les Abonnés


Nous rentrons ici dans le vif du sujet – jusqu’à nous y mettre les nerfs (à vif, donc).

Retour sur des acteurs qui ont plus ou moins souvent endossé des rôles de méchants et/ou gros durs, avec bien souvent une certaine jubilation tout à fait palpable.


Danny Trejo

La seule évocation de Danny Trejo me fait penser au fait qu’il faisait rire ma Mamma chérie, quand elle le voyait dans les publicités pour les produits Old El Paso.

La série de publicités centrées autour de Danny est d’ailleurs un aveu de son statut de gueule de méchant iconique.

Outre son physique body-buildé et ses nombreux tatouages (t’sais, ça fait bad-boy, hein… enfin ça, c’était avant. Maintenant, même certaines vendeuses de prêt à porter des boutiques de luxe sont tatouées :p), ses traits caractéristiques en font une gueule rêvée pour jouer les dessoudeurs, équarrisseurs et autres zigouillateurs.

Mieux que ça : Danny a un CV avant cinéma qui donne une substance aux personnages qu’il va ensuite incarner avec jubilation, et une dose certaine de réalisme, même s’il donne volontiers dans la caricature.

Né dans un quartier défavorisé de la Cité des Anges (ville gigantesque qui ne se résume pas à Hollywood, Bel Air, Sunset Boulevard et Malibu – la plage préférée d’Arlette), Danny embrasse assez rapidement une carrière d’authentique gangsta. De la petite délinquance au trafic (et à la consommation) d’héroïne et de cocaïne, en passant par divers braquages, il a eu comme qui dirait une carrière assez transversale dans le domaine.
En parallèle, il devient un boxeur doué et assez réputé, dont la carrière connaîtra un coup d’arrêt via une lourde peine de prison.

En effet, le point d’orgue de la première partie de sa vie – et début de sa rédemption (oui, tiens, encore) : une condamnation à une peine de plus de 10 ans de prison.

Si les débuts de cette longue peine se soldent par plusieurs embrouilles l’ayant mené au mitard – il a même failli encourir la peine de mort, il va se remettre en question.
Avec une volonté qui force le respect, Danny va véritablement entamer sa réhabilitation. Pas sans mal, le passé est là, mais il va continuer à boxer, à se faire les biscottos, et surtout réfléchir à sa vie future. Et même trouver la foi.

Sa peine devait officiellement prendre fin en 1972, mais en raison de sa forte implication au sein de divers organismes de réhabilitation, il bénéficie finalement d’une libération anticipée en 1969, après avoir purgé 5 années sur les 10 ans de sa peine initiale.

Gueules de Méchants du Cinéma : Danny Trejo
– Source : Flickr user Jadefyr, CC BY-SA 3.0 http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/, via Wikimedia Commons –

Ça n’a pas été simple, ça n’a pas été rose, mais il fait de son mieux pour se tenir loin de ce qui l’a plongé là où il ne voulait plus jamais retourner. C’est à dire non seulement la conséquence – la prison – mais la base de ce qui l’y avait conduit.

Après avoir galéré plus de 10 ans entre un emploi dans la construction et des jobs précaires, en conservant une immense capacité de résistance à la facilité, il rencontre un figurant de cinéma vers 1985 – et là, c’est un coup favorable du sort – qui l’aide à mettre le pied à l’étrier dans ce monde qui sans le savoir, n’attendait que lui pour jouer les méchants.

Hollywood a trouvé une putain de gueule de méchant, avec un bonhomme qui a un CV en béton pour ce qui est de l’inspiration.

Le paradoxe, c’est que si Danny a joué de nombreux rôles de méchants, c’est un rôle bien plus… aiguisé 😀 et positif qui lui sera offert par son cousin éloigné Robert Rodriguez dans la série de films Machete.
Ici encore, le destin est assez incroyable…

L’histoire du film Machete tient presque à un « gag » : la bande annonce d’un film à l’époque imaginaire – Machete, donc – avec un Danny Trejo jouant le rôle d’un gentil tueur à gage (si si ça existe… y a même des services gouvernementaux pour ça) au début du film Planète Terreur (Grindhouse en V.O.).

Devant l’insistance des fans, le film Machete sera finalement bel et bien tourné.


– Source : Youtube | Bande Annonce (bidon… ou pas) de Machete dans Planète Terreur (Grindhouse en V.O.) –

Je te mets le lien, mais il faudra que tu ailles sur Youtube (et que tu sois majeur(e)) pour pouvoir t’en délecter.

They just fucked with the wrong Mexican!

Danny explique parfois que s’il joue souvent des méchants qui meurent systématiquement, c’est afin de montrer aux jeunes tentés de faire carrière dans la délinquance que c’est un très mauvais plan, au final.

Tout cela peut sembler un brin bisounours, mais depuis la fin des années 1960, il s’emploie – en marge de son activité professionnelle – à œuvrer à la réhabilitation de délinquants, et plus encore, donc, à dissuader les jeunes attirés par la mythologie des gangs (argent facile, vie trépidante, appartenance à un groupe qui fait peur etc.).
Rien que pour cela, Danny mérite une statue à son effigie.

Tout cela, c’est the fuckin’ history of Danny Trejo.


Gary Oldman

Affirmer que Gary Oldman a essentiellement tenu des rôles de méchant constituerait une caricature et une vilaine réduction de sa très longue carrière, ce sont tout de même des rôles remarqués tout autant que remarquables de méchants qui l’ont propulsé sur le devant de la scène internationale et lui ont permis d’acquérir une dimension de superstar du cinéma.

Photo de Gary Oldman par Gage Skidmore
– Source : Gage Skidmore, CC BY-SA 3.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0, via Wikimedia Commons

Si Gary Oldman a su autant intéresser nombre de réalisateurs et directeurs de casting pour des rôles de méchant, c’est en raison de son immense talent d’acteur.
Acteur très investi dans ses rôles, au point de s’immerger dans l’univers des personnages qu’il est amené à jouer, à l’instar d’un Robert de Niro ou d’un Tom Cruise, pour ne citer qu’eux.

Du tueur façon idiot utile dans JFK au terroriste spatial grotesque (magnifié par les costumes de Jean-Paul Gaultier) du Cinquième Élément en passant par le très inspiré Comte Dracula du film de Coppola, Gary a su interpréter des méchants tantôt très froids, tantôt outranciers, jusqu’à sa composition magistrale d’un vampire presque charmant et totalement charmeur, ancien chevalier héroïque, veuf inconsolable et amoureux transi de celle qu’il considère comme la réincarnation de sa défunte femme.

Sans vouloir être taquin, c’que j’veux dire, c’est que c’est pas Michael Ironside

Pourtant, il n’a pas une « gueule » qui fait peur, au départ.

Certes, là il prend la pose à l’occasion du Wondercon de 1994, mais reconnaissons qu’il ne fait pas peur, même aux grands-mères, sur ce coup-là…

Pourtant, il est brillant dans tous ses rôles de méchant.

Tout comme il compose un magnifique Commissaire Gordon dans les Batman de Christopher Nolan, à l’opposé.

Un vrai et grand acteur, en fait, tout simplement.

Paradoxalement, son rôle dans le Dracula version Francis Ford Coppola – qui enfonce le clou après sa performance en tant que Lee Harvey Oswald dans le JFK d’Oliver Stone – éclaire le personnage phare de Bram Stoker sous un jour bien plus humain qu’à l’occasion des interprétations cinématographiques précédentes.

Et à ce moment précis, ça sent la digression (asssez courte, promis)…

En effet, jusqu’à ce film, Dracula était globalement réduit à un personnage surnaturel doté d’un gout de chiottes en matière vestimentaire et à une fâcheuse propension à saigner ses victimes, laissant de côté son histoire, ou la réduisant à la portion congrue. Même s’il y eut quelques exceptions en matière de nuances de gris.

Le second meilleur Dracula étant celui composé par Andréas Voutsinas dans « Les Charlots contre Dracula » 😀
Roh… OK, je mythonne, mais je kiffe les Charlots, que veux-tu…

La raison des nombreuses divergences d’opinion quant au personnage de Dracula trouve sa source en grande partie dans la structure même du livre de Bram Stoker, qui tire vers le roman épistolaire (enfin j’me comprends), Dracula étant essentiellement décrit au travers de chroniques tenues par divers protagonistes ayant croisé la route de la chauve-souris XXL.

Mais tu as raison, nous nous éloignons du sujet.


– Source : Youtube | Bande Annonce (en Anglais) de Dracula (F. F. Coppola / 1992) –

Désolé pour le fait que je poste la B.A. en Anglais… mais le doublage en Français, je le trouve mal joué (pour la B.A., uniquement).

La voix-off me donne l’impression qu’elle présente une parodie…
Désolé M’sieur Jean-Pierre Moulin, mais je ne t’ai pas trouvé super inspiré sur ce coup-là (par contre, dans le film, super job, comme d’habitude).


Michel Constantin

Je n’oublie pas le cinéma français, qui a eu son lot de gueules, et s’il y a bien un acteur qui notamment de par son physique assez atypique pour l’époque – d’aucuns diraient qu’il avait un physique de colosse – s’est souvent vu attribuer des rôles de méchant et/ou de gros dur, c’est le très grand Michel Constantin.

Constantin Hokhloff en 1924 à Paris, il est le fils d’un « Russe Blanc » et d’une Polonaise.

Sportif de haut niveau (volley), ouvrier chez Renault devenu entrepreneur, il s’initie également au journalisme en tant que pigiste pour le journal l’Équipe.

À force de rencontres, il met un pied dans le monde du cinéma grâce à un premier rôle de figurant.

Ce sont José Giovanni (encore un membre de la famille du cinéma avec un CV étonnant) et Jean Becker qui lui offrent son premier véritable rôle – premier rôle du film, d’ailleurs. Un rôle de voyou incarcéré qui, avec quelques complices, fomente une évasion depuis la prison de La Santé.

Remarqué pour sa gueule – précisément – et son gabarit impressionnant, il intéresse alors de nombreux réalisateurs & directeurs de casting en quête de costauds.
C’est la très grande époque du polar à la française – celui-là même sur lequel les réalisateurs états-uniens lorgnaient avec admiration, et les rôles de truands et autres gros bras ne vont pas manquer.

Dans la vie privée – non, je ne l’ai pas connu personnellement (je le déplore), il avait la réputation d’un homme discret et gentil, aux antipodes des rudes gaillards qu’il interprétait à l’écran.

Mais bon sang, quelle gueule magnifique !


– Source : Youtube | Extrait du film « Ne nous Fâchons pas » –

Ça n’est pas un rôle de méchant qu’il joue dans ce film (de « gros dur », par contre, oui), mais je suis un grand sentimental, et cette scène, elle est mythique.
Tout comme le film : casting de rêve (Lino Ventura, Michel Constantin, Mireille Darc, Jean Lefebvre, André Pousse, Robert Dalban…), réalisateur fabuleux (Georges Lautner), coscénariste et dialoguiste de légende (Michel Audiard), et cascades réglées par Gil Delamare (malheureusement décédé prématurément, un peu plus d’un mois après la sortie du film, en réalisant une cascade dans le cadre du tournage d’un autre film).


Autre exemple dans le cinéma français : André Pousse

Je (re)bondis tel un guépard sur cet autre immense acteur, suite à l’évocation de son nom qui figure au casting de « Ne Nous Fâchons pas».

André Pousse : vrai gentil qui a joué les méchants
– Source : Georges Biard, CC BY-SA 3.0 https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0, via Wikimedia Commons –

André Pousse est encore un de ces acteurs au parcours riche et diversifié : ancien sportif de haut niveau (cycliste) reconverti en agent d’acteurs, il a également animé les nuits parisiennes – et est d’ailleurs le créateur d’une boîte de nuit mythique à Paris – La Locomotive (la Loco pour les intimes).

Le cinéma finit par lui ouvrir ses portes, et André y mènera une longue carrière qui, si elle n’est pas aussi prolifique que celle d’autres grands noms du cinéma abonnés aux « seconds rôles », laissera une image durable dans la mémoire des cinéphiles et du grand public, dont je suis.

Le terme « second rôle » est réducteur – limite moche ou tout du moins trompeur, parce que beaucoup d’acteurs spécialisés dans les seconds rôles en ont souvent été la délicate épice qui leur a donné tant de saveur.

J’veux dire que quand tu manges du poulet au curry, le curry est aussi important que le poulet, en fait, au niveau de la saveur. Sinon tu dis que tu as mangé du poulet.

Sa gouaille parisienne n’a jamais éclipsé ce qui transparaissait du bonhomme. À savoir l’éducation et l’élégance d’un homme qui savait être viril sans pour autant confondre ce trait de caractère avec une dispense des bonnes manières et du respect des dames.

Il parlait bien, il parlait juste, et personnellement, toutes les interviews de lui que j’ai pu voir & entendre me laissent un agréable souvenir teinté de nostalgie.

Pour mieux t’en rendre compte, tu peux par exemple visionner cette vidéo, issue des interviews bidons de Hugues Delatte, alias Raphaël Mezrahi.

André a également mené une carrière dans le domaine de la restauration, à Paris.
Il avait ouvert un p’tit coin de Paris – le Napoléon Chaix – où il retrouvait notamment ses copains acteurs et amateurs de bonne bouffe roborative, dans une ambiance fort sympathique.

Je ne développe pas plus que cela, pourtant le bonhomme le mériterait lui aussi. Peut-être à l’occasion d’un autre article, qui sait ?


Les acteurs Français & Hollywood ces dernières années…

À noter également depuis quelques années – pour ne pas dire quelques décennies – le simple fait d’être Français suffit à te qualifier d’office pour un rôle de méchant dans le cinéma US.
Avant cela, le Français pouvait être la représentation type de l’homme qui a la classe, de l’élégant, mais aussi du lâche et/ou du nigaud (cf. la série Papa Schultz).

Le french bashing des années doubleyou Bush (fortement aggravé suite au refus de Jacques Chirac de lui emboîter le pas à l’occasion de la seconde foire à l’armement « Guerre du Golfe »), devenu une mauvaise habitude, a contribué à cette dérive, pour ne pas dire qu’elle en est la genèse.

Tu vas voir qu’un de ces jours ils vont nous expliquer qu’harvey weinstein est Français d’origine…


Sans aucunement vouloir minimiser les performances et carrières de tous ces incroyables salopards du cinéma, je vais maintenant t’emmener dans une autre galaxie : la Champion’s League ou – au choix – vers le champion des champions, le champion du monde poids-lourds, le Rocky Marciano (parce que resté pendant très longtemps le seul champion du monde poids-lourds à s’être retiré invaincu) des Gueules de Méchants du Cinéma…


4- Jack Palance : la plus iconique Gueule de Méchant du Cinéma


Tout simplement.

Pour quelqu’un de ma génération, Jack Palance, c’était vraiment LA gueule de méchant du cinéma US.


Encore un CV surprenant…

Volodymyr Palahniuk de son vrai nom, Jack est un immigré ukrainien issu d’une famille très modeste.

Après avoir imité son papa en devenant mineur, il devient boxeur, servi par un physique de titan, et tout le côté dur au mal que l’on connait aux combattants issus des pays de l’Est, quand on s’intéresse à ce domaine.

C’est finalement le cinéma qui lui permettra d’exploiter au mieux tous ses nombreux talents.


Une Gueule avec une histoire…

Ce beau gars doit son visage anguleux et couvert de cicatrices à une rude carrière de boxeur dans ses jeunes années, ainsi – selon les versions – qu’à un accident de la vie.

Pas un de ces accidents que tu peux avoir en faisant le con sur un véhicule pour casse-cou – ne te méprends pas sur ce que je veux dire : personne ne mérite d’avoir le corps abimé suite à un moment d’égarement.

Mais Jack Palance, il fait partie de ces personnages qui ont eu plusieurs vies.

Dont une vie de soldat – engagé volontaire – durant la Seconde Guerre Mondiale, à l’instar d’un Jean Gabin.

L’histoire souvent reportée veut effectivement qu’il ait eu un grave accident d’avion, alors qu’il était apprenti-pilote pour la US Air Force, et qu’il doive son visage particulier aux nombreuses opérations de chirurgie réparatrice auxquelles il aurait été contraint.

Si j’écris tout cela au conditionnel, c’est parce que certains biographes l’ont remise en question… et que Jack lui même a déclaré « Studio press agents make up anything they want to, and reporters go along with it. One flack created the legend that I had been blown up in an air crash during the war, and my face had to be put back together by way of plastic surgery. If it is a « bionic face », why didn’t they do a better job of it? », ce qui peut sensiblement être traduit par « Les attachés de presse des studios inventent tout ce qu’ils veulent, et les journalistes relaient leurs histoires. Un abus de ce genre a créé la légende selon laquelle j’avais été défiguré à l’occasion d’un accident d’avion pendant la guerre, et que mon visage a dû être reconstruit par chirurgie plastique. S’il s’agit d’un « visage bionique », pourquoi ne l’ont-ils mieux réussi ? ».

Rien que cela, c’est du grand Jack.

Les Gueules de Méchants du Cinéma
– Source : 20th Century Fox, Public domain, via Wikimedia Commons –

Une reconnaissance tardive

Par le « métier », même s’il la plus que bien servi au long de sa carrière.
Plus de 80 films, principalement dans les années 1950 à 1970.

Le public est bien plus fin connaisseur, et surtout, ne trempe pas dans l’entre-soi du cinéma : cela faisait déjà longtemps que nous, nous le kiffions. Ou le détestions, mais avec admiration.

Ce sont pourtant ses performances dans deux films des années 1980 et du début des années 1990 qui vont enfin lui permettre d’obtenir cette reconnaissance officielle par ses pairs.

Son rôle dans le film « La Vie, l’Amour, les Vaches » est tout bonnement jubilatoire et lui a permis de confirmer qu’il était vraiment un grand acteur..


– Source : Youtube | Extrait du film « La Vie, l’Amour, les Vaches » (1991 – « City Slickers » en V.O.) –

Dans ce film (que je te recommande vivement, si tu n’as pas encore eu l’occasion de le regarder), Jack ne joue pas un méchant.
Il endosse le rôle d’un vieux cow-boy, rustre et cynique (et jouant parfaitement de son passé cinématographique), qui se transforme en un genre de guide spirituel aux yeux des citadins venus à la campagne afin de démontrer que ça ne les gêne pas de marcher dans la boue (allez, un clin d’œil à Michel Delpech, tiens : « on dirait qu’ça t’gêne de marcher dans la boue » / Le Loir-et-Cher).

Pourtant, ce rôle résume assez justement le rapport que Jack a entretenu avec sa propre histoire, pour ne pas dire sa légende : beaucoup d’humour et d’auto-dérision. Et un talent certain pour brouiller les pistes. Un modèle d’anti-mytho, d’une certaine manière.

Alors histoire contée par lui-même à la manière d’un Tom Carbone, envie de brouiller les pistes par pudeur ou simple plaisir de semer le doute… je ne sais pas, pour tout te dire.

Et c’est bien, de laisser – voire d’entretenir – cette part de doute en te moquant des histoires colportées sur ton compte, quand tu deviens une légende.
Parce qu’à n’en point douter, Jack Palance est l’une des nombreuses légendes du cinéma 🙂

Ce merveilleux film a valu au grand Jack le second Oscar – catégorie « Meilleur Second Rôle » de sa carrière de plus de 50 ans, 2 ans après avoir reçu un Oscar d’Honneur pour l’ensemble de sa carrière, comme le veut la formule…

50 ans pour qu’ils s’aperçoivent que Jack était un grand d’Hollywood…
Rah la la…


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Au-delà de leur « gueule », ce qui se détache, c’est aussi le parcours pour le moins étonnant de plusieurs de ces acteurs.

Entre des CV divers, des accidents de la vie et des rencontres déterminantes pour leur carrière, tous ces acteurs ont marqué le cinéma par leur physique, mais également par leur parcours hors-normes. Et leurs prestations à l’écran.


Bisous mes chéris 🙂

Olivier



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Article mis à jour le 8/02/2023 (CG-RYL-2023).


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