Out on the Weekend – Neil Young | Harvest #1

Out on the Weekend – Neil Young | Harvest #1

9 novembre 2025 0 Par Olivier - Ride Your Life
Temps de lecture estimé : 6 minutes

Et c’est parti direction L.A. avec « Out on the Weekend » de Neil Young, premier titre de l’album « Harvest » sorti en 1972.

Cette chanson, c’est une ballade pour une balade. Un tip pour un road trip.


SOMMAIRE :

1- La carte postale
Affranchie, comme nos esprits, bien entendu.

2- « Out on the Weekend » : contexte, enregistrement et ambiance
Ou la joie teintée de mélancolie et d’envie d’évasion.

3- De quoi qu’ça cause ?
De weekend ? De pick-up US. Voui, mais pas que…

4- La chanson « Out on the Weekend »
Oui, tout de même, il serait bon de l’écouter.

5- Anecdotes
Parce qu’une chanson que l’on apprécie vit en nous.

Actualités | Abonnement | Articles récents >>

Auteur(s) de l’article | Likes | Partage | Commentaires >>
Fais-toi plaiz’, like, partage et commente, ça nous fera plaisir également. Merci pour ta contribution 🙂


1- La carte postale


Out on the Weekend - Neil Young | Harvest #1

2- « Out on the Weekend » : contexte, enregistrement et ambiance


Une chanson née de l’amour (et du mal de dos)

Neil écrit « Out on the Weekend » fin 1970 / début 1971, en pleine histoire d’amour avec l’actrice Carrie Snodgress. Cette chanson, comme « Harvest » et « Heart of Gold », est directement inspirée par cette relation.

Mais voilà le paradoxe : la chanson sonne parfois triste, alors qu’elle est supposée parler de joie.

Neil l’expliquera lui-même dans le livre Zero To Sixty : concernant les vers « Can’t relate to joy / He tries to speak and / Can’t begin to say », il dira : « Cela signifie simplement que je suis heureux au point de ne pas pouvoir tout exprimer. Mais… la façon dont je l’ai écrit sonne triste »

Un bonheur tellement intense qu’il ne trouve pas les mots. Ça te parle ?


Première mondiale : la BBC, février 1971

Neil joue « Out on the Weekend » pour la toute première fois à la BBC en février 1971, un an avant la sortie de Harvest. La chanson est déjà complète à 90%, même si contrairement à la version finale, il commence par le refrain.

Quatre jours plus tard, il la rejoue au Royal Festival Hall de Londres, puis disparaît pendant un an pour finir l’album, tourner son film Journey Through the Past, et se faire opérer du dos.


L’enregistrement à Nashville : avril 1971

En avril 1971, Neil débarque au Quadrafonic Sound Studio de Nashville. Il enregistre « Out on the Weekend » avec les Stray Gators — son nouveau groupe d’adoption.

Et là, petite anecdote savoureuse : Kenny Buttrey, le batteur, jouait trop chargé à la hi-hat pour le goût de Neil.

La solution de Kenny ? « S’asseoir sur sa main droite pendant toute la prise ».

Voui mon copain. Il a joué la chanson entière en s’asseyant sur sa main pour ne pas la bouger.

Rock’n’roll de haute volée. Ou « Rock’n’roll bordel », dirait mon copain Patrick de l’excellent blog du même nom (le nom du blog, c’est .« Rock’n’roll bordel », pas « Patrick ». Patrick, c’est juste le prénom du taulier. T’vois l’truc ?). Ceci est juste une mise au point, comme le chantait la belle Jackie, du temps jadis).


Le style musical : ballade country-folk

Les genres musicaux, je trouve cela très aliénant. Mais voilà, j’en parle tout de même. Il parait que c’est super important de classer les choses. Ou de les mettre dans des cases.

Alors je vais te parler de l’ambiance musicale, surtout.

Le pattern de batterie de Kenny Buttrey est volontairement simple : un jeu binaire, régulier, hypnotique. Grosse caisse sur les temps 1 et 3. Caisse claire sur les 2 et 4. Charleston épuré (merci la main coincée sous les fesses). Rien de complexe. Rien de chargé. Juste un groove droit qui roule comme la route, et laisse Neil rêver tout haut.

Ça c’est une analyse technique de Rudy, parce que moi je n’aurais jamais su exprimer cela de cette manière.
Je lui ai juste dit « c’est vachement binaire, hein Rudy ? »

Il faut souligner que le jeu de Ben Keith remplit parfaitement le contrat.

Écoute bien : son jeu n’est pas uniforme.
Sur les couplets, la pedal steel est légère, aérienne. Elle accompagne Neil sans l’étouffer. La route défile.
Sur le refrain (« See the lonely boy »), elle devient lancinante, répétitive. Elle pèse et souligne le doute, la mélancolie, l’impossibilité de « ressentir la joie» .
Ben Keith ne joue pas juste des notes. Il renforce les émotions du texte.

Là, Rudy m’a dit « c’est bien, tu as capté le truc ». J’suis super fier de moi.

Parce que oui, tout cela renforce l’aspect paradoxal du texte. c’est du Neil pur jus. À la vas-y que je t’embrouille.
Et c’est parfaitement accompagné.

L’ambiance globale ? Résignation, peut-être même épuisement.

D’aucuns, de nos jours, parleraient aussi de résilience, le pendant psychologique du mot « gourmand », qu’une publicité sur 2 à peu près utilise pour mettre en avant les produits alimentaires qu’elle est supposée promouvoir.
Plus un reportage sur une starlette qui a survécu au retour à l’anonymat sans que la voix off évoque la résilience.
Je crois la variation du champ lexical est en train de crever. J’ai tellement hâte d’entendre parler d’aliments gourmands et résilients.

Un homme qui fuit la grande ville, qui voyage, mais qui réfléchit à son passé avec une « joie à laquelle il ne peut pas se relier, flottant dans une sorte de tristesse rêveuse ».


La ligne culte de « Out on the Weekend »

« Think I’ll pack it in and buy a pickup »

Le critique Johnny Rogan décrit cette ligne d’ouverture comme « une des meilleures expressions de Neil Young sur la lassitude décontractée d’une star ».

Prendre un pickup et se casser. Fuir. Rouler. Respirer. Méditer.

Enfin fais tout de même gaffe en roulant…

C’est exactement ce que cette chanson raconte.
Tu veux des détails ?

Let’s go!


3- De quoi qu’ça cause ?


J’ai tout de même l’impression de t’avoir à peu près tout dit au sein du chapitre précédent, mais là nous allons tenter de décortiquer le texte, au risque d’une certaine redondance avec le chapitre précédent.

Mais comme me disait mon copain Pascal – informaticien de son métier – « la redondance, c’est la base de la sécurité ».

Voilà donc not’ Neil qui s’envole… euh s’enroule ? direction L.A. dans un pick-up acheté pour l’occasion, après avoir bouclé ses valoches. Voilà pour le premier couplet.

Second couplet : ah ben v’là l’ombre planante de Carrie (Snodgress, pas la jeune fille du film d’horreur) qui nous arrive droit dans les oreilles.

Le refrain, tiens.
Neil est donc le p’tit gars solitaire – « See the lonely boy » – qui ne peut pas relier sa rêverie carrienne à la joie qu’elle devrait lui susciter. Il ne trouve pas les mots.

Troisième couplet : Neil espère rester l’hôte du cœur (et du lit en laiton, dixit Google trad) de la belle Carrie – « […] trying to stay up / Somewhere in her head ».

Quatrième couplet : la rêverie devient plus positive (tu vois la progression narrative : la fuite liée au doute, puis la foi en l’être aimé, et tout cela n’est pas incompatible, parce que le doute est inhérent à la foi).

Puis de nouveau le refrain, retour au doute parce que souvent, quand tu es amoureux, tu alternes entre les 2 états – foi et doute.

Voilà l’idée, mon copain !


4- La chanson « Out on the Weekend »


Avec la première interprétation live devant un parterre de citoyens so british…
Réactions contenues, mais enthousiastes. Nous sommes bien au Royaume-Uni en 1972.

– Source : Youtube | Neil Young / Out on the Weekend (live @ BBC – 1971) –

Note au passage ces 2 faits : cette version débute avec le refrain, contrairement à la version studio et… Neil tease « Old Man » en commençant à conter l’histoire du Broken Arrow Ranch.


Cet enregistrement apporte une texture musicale forcément différente puisque jouée avec les Stray Gators, avec notamment la pedal steel guitar de Ben Keith, qui durant le refrain renforce l’ambiance mélancolique, là où elle est plus légère durant les autres parties de la chanson (quand elle y est, hein).


5- Anecdotes personnelles


« Parce qu’une chanson que l’on apprécie vit en nous »

Je l’ai déjà écrit dans le sommaire, mais là, vois-tu, je donne dans l’auto-citation et l’auto-satisfaction, donc voilà, hein.


La route vers l’océan avec l’homme de ma vie

Du temps jadis, quand mon Fiston d’amour était encore un p’tit gars, Harvest tournait pour ainsi dire en boucle dans la voiture.
Ayant évoqué avec lui la présente série d’articles, il m’a dit « Pour moi, Out on the Weekend, c’est la route vers Lacanau, au milieu des forêts de pins ». Et généralement, nous y allions le weekend.

Quel doux souvenir qui vit encore en nos deux cœurs 🙂

Love you, Son.


Autre décor, autre ambiance

Il y a une quinzaine d’années, dans les hauteurs de Grasse, environ à 1 000 mètres d’altitude.
Séjour chez le frère qui me fit découvrir Harvest.
Je roule, seul dans ma voiture, Harvest dans le lecteur de CD, et je vis la chanson.
Ma Carrie de l’époque s’est évanouie, je ne me souviens même pas si je songeais à elle, mais j’étais ce lonely boy, mais pas si lonely parce que Neil me faisait planer. La route forestière me faisait penser aux Rocky Mountains de mon imagination.
C’était doux, apaisant.


Deux routes. Deux époques. Une même chanson.
C’est ça aussi, une bonne chanson telle que « Out on the Weekend » : elle nous accompagne, elle vit en nous, elle s’adapte à nos vies.


What’s next?


Eh bien si je suis bien la track-list, nous aborderons sous peu la chanson titre : Harvest.


Bisous mes chéris,

Oliver (avec l’aide précieuse de Rudy, qui me relit et me trouve une foule de sources et m’aide à mettre mes idées au clair.



L’ACTU SUR RYL :


SUIVRE RYL (en toute simplicité) :


En renseignant ton adresse mail dans le champ ci-dessous et en cliquant sur le bouton « Abonne-toi à RYL par mail », tu recevras une notification à cette adresse à l’occasion de la publication de chaque nouvel article. Nous ne te spammerons pas (en clair, nous n’utiliserons pas cette adresse mail pour t’envoyer de la pub, et ne la cèderons à aucun tiers) !



CRÉDITS | SOURCES | MISES À JOUR :

Crédits :

llustration principale : Images générées par Chatbot GPT
Musique et vidéo : Youtube et les ayants droit
Les sociétés, personnages et marques cités demeurent l’entière propriété de leurs détenteurs respectifs

Auteurs-compositeurs de la chanson « » : Neil & Young


Sources Documentaires :

Wikipedia / Out on the Weekend >>
Songfacts
Magazine Rolling Stone >>
Tips from the Top: The Making of Neil Young’s Harvest >>
The Genius Of… Harvest by Neil Young >>


Notes rédactionnelles & mises à jour :

RAS – c’est frais.


AUTEUR(S) DE L’ARTICLE :

Olivier - Ride Your Life
Les derniers articles par Olivier - Ride Your Life (tout voir)