Les Précurseurs Européens du Rap
21 novembre 2021Les Précurseurs Européens du Rap : parce que le Rap a rapidement posé ses valoches en Europe.
Si la simple évocation du mot « rap » te fait peur, ne pars pas de suite et donne sa chance au produit.
Oui, voyage dans le temps et l’espace musical, au pays du Rap.
Je pourrais en écrire des lignes et des lignes (un jour peut-être…), au sujet des « genres musicaux », qui constituent une classification souvent réductrice.
Parce qu’un genre musical, ben c’est un genre, en fait.
Mais ça n’est pas un tout forcément cohérent, et puis parce qu’au-delà du genre, qui est une classification générale, il y a les influences musicales (et pas que) des artistes concernés.
Notre voyage ayant pour destination le début des années 1980, je fais un coup de refresh afin de présenter brièvement la période, parce que le rap, il était tout jeune et qu’il sentait assez souvent le Funk et la Motown, qu’il tirait graphiquement parlant vers le Punk, dont il était socialement un genre d’héritier.
Oui, le rap a un papa et une maman.
SOMMAIRE :
1- Quelques mots au sujet du Rap et de ses précurseurs pas européens
2- Les Précurseurs Européens du Rap : Captain Sensible
3- Les Précurseurs Européens du Rap : Chagrin d’Amour
4- Les Précurseurs Européens du Rap : Falco
5- Le tout premier : Adriano Celentano
En 1972, avec sa chanson OVNI : « Prisencolinensinainciusol »…
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1- Quelques mots au sujet du Rap et de ses précurseurs pas européens
Peut-être que tu fais partie des personnes qui chopent un urticaire ou une diarrhée en lisant ou en entendant le mot « rap » ; pourtant, ça n’est ni sale ni nécessairement indigeste.
C’est un genre musical – tout autant qu’un mouvement social de type contestataire (même si certains qualifient le mouvement de « Hip-Hop » concernant ses aspects culturels élargis, mais moi, j’m’en branle en fait, et puis je trouve cette définition quelque peu obsolète) – qui trouve ses racines musicales dans la production US noire-américaine (notamment les maisons de disque telles que la Motown, mais aussi – et plus anciennement – la poésie de type Spoken Word, popularisée par The Last Poets), comme ils disent et dans le biotope urbain de ladite communauté, notamment certains quartiers chauds tel que le Harlem des années 1970.
Disons que socialement parlant, le rap, c’est du blues énervé.
J’ai bien précisé socialement, pas musicalement.
Et on ne reprend pas la blague du Comte de Bouderbala (cf. son sketch sur le rap) en disant qu’il y en a un qui est allé à l’école, et l’autre non…
Bande de filous 😀
Les Pères Fondateurs du Rap
En raison des racines multiples qui ont fait pousser cette branche (mon Dieu, c’est beau), je vais simplement te proposer 3 titres émanant de musiciens & groupes qui ont marqué les débuts de ce genre musical.
Herc | DJ Kool Herc / B-Boy : le papa du Hip-Hop et du Rap
Grosse ligne de basse qui ne déplairait pas à Bob Babbitt (roh, allez… ok, Bob, c’était de l’ultra-lourd), percus à gogo : les racines Motown parlent.
The Sugar Hill Band | Rapper’s Delight
Basse powa et riff de guitare funk : la marque de fabrique des débuts du rap.
Grandmaster Flash & The Furious Five | The Message
Tu retrouves ici des éléments cités précédemment, mais également un style plus syncopé au niveau de la diction, par moments, ce qui annonce une partie de l’évolution ultérieure du rap.
Et tu peux voir l’un des gaziers porter sur son épaule un Sound System.
Alors forcément, si tu es jeune, tu n’as vu cela que dans des films, des séries ou des musées.
Parce que toi, tu as un smartphone, et que ça te fait bien ricaner de voir les vioques avec leur machine qui pesait plusieurs kilos…
Tiens, pour la bonne bouche, voici une devinette qui fit les beaux jours des kid des années 1980 :
« T’sais combien de policiers il faut pour arrêter un noir à Harlem ? »
« J’sais pas… Comme pour tout le monde… 1 ou 2… »
« Nan, il en faut 3 : 1 pour le gazier, 2 pour porter son Sound System »
Allez, prends le ferry avec moi, même si tu ne t’appelles pas Bryan : nous repartons chez nous, de l’autre côté de l’Atlantique.
2- Les Précurseurs Européens du Rap : Captain Sensible
Dans les années 1980, autant sur le plan social, c’était la purge, autant sur le plan musical, la Grande-Bretagne restait une terre musicale d’une richesse exceptionnelle.
Mais qui est donc ce capitaine si sensible, ce précurseur britannique du rap ?
Raymond Burns (punaise, ça me donnerait presque envie de te causer de Pete Burns, de Dead or Alive…) de son vrai nom est un chanteur, musicien et instrumentiste – guitariste, avec une formation et un important passé en tant que bassiste.
C’est d’ailleurs armé de sa basse que – bien avant The Clash et Sex Pistols – il donne dans le punk.
Après avoir officié au sein de différents groupes, il intègre The Damned (groupe classé punk puis new-wave, truc qui ne veut pas dire grand chose, parce que la new-wave, ben c’est aussi du post-punk mais apparu pendant l’heure de gloire du punk, ce qui ne veut donc pas dire grand chose non plus, parce que tout ça, parfois, c’est de la branlette de bibliothécaire des styles musicaux), qui a notamment repris le légendaire Eloise des frères Ryan (Barry a chanté la chanson, son frère Paul s’étant retiré du devant de la scène, mais restant à l’époque actif au niveau des compositions), conférant au passage à cette chanson un statut d’œuvre proto-punk de par son interprétation haute en couleur (et donc décoiffante :p), sous des airs de ballade doucerette avec orchestre, changements de rythme et tout le toutim.
Fin’ bref, le Captain Sensible, il a punké pas mal avant de rapper de ses propres ailes, avec son fameux hit, donc, à savoir Wot!.
Depuis, il a de nouveau intégré The Damned (en 2001), et le groupe continue à tourner. Comme la Terre.
Parce punk’s not dead.
Le contexte de l’époque de « Wot! »
Wot! est un titre qui date de 1982.
Les années 1980 chez nos copains les Grand-Bretons ont été durablement – et durement – marquées par le long règne de Margaret Thatcher – AKA « La Dame de Fer » (non, son mari s’appelait pas Gaston), qui a squatté le 10 Downing Street durant 3 mandats, un record pour un premier ministre britannique au XXème siècle.
Connue pour son ouverture pro-LGBT avant l’heure, sa candeur et son amour du peuple… euh nan, c’est pas ça…
En fait, elle a laissé un héritage ambigu.
La gestion d’un pays peut avoir deux conséquences : l’amélioration de la santé du pays et l’amélioration de la santé de sa population (santé au sens large : économique, culturelle, éducationnelle etc.).
Malheureusement, si parvenir à ses fins pour une seule de ces variables est déjà difficile, contrairement à ce qu’on nous vend (mal mais à longueur de temps), concilier les 2, c’est carrément rarissime.
Alors du point de vue « j’suis un bonhomme » et amélioration de la santé du pays, ça a plutôt été une réussite : la Grand-Bretagne a repris du poil (incluant un anticommunisme frisant le maccarthysme), quasi-roulage de pelle avec les USA de Ronald (Reagan, pas Mac Donald), bond en avant du PIB etc.
Du point de vue du peuple, ne nous mentons pas, ça a été bien plus glauque : cure d’amaigrissement au niveau des dépenses publiques, répression sévère de la grève des mineurs (1984 / 1985) – grève qui n’aboutira à aucune victoire syndicale, pour ne pas dire qui aboutira à une déroute du monde ouvrier britannique, austérité dans tous les domaines ou presque.
Au niveau de la politique extérieure : Guerre des Malouines (UK : 1 | Argentine : 0*), tensions savamment entretenues vis à vis de l’Europe (I want my [fuckin’] money back) et soutien atlantiste affirmé (en fait, tu l’auras compris, le Brexit, il a commencé il y a 40 ans).
* Courte digression sur le score 1 – 0 suivi d’une égalisation…
Le génial Maradona rétablira le score à 1 – 1 à l’occasion du match match Angleterre – Argentine durant la Coupe du Monde de Football de 1986, avec un but d’escroc à la Diego, suivi d’un but d’anthologie qui mettra tout le monde d’accord quant à son génie.
Pour le plaisir et afin de clore cette digression en fanfare, avec lâcher de ballons, une explication savoureuse de Didier Roustan.
Si je te cause de tout cela, ça n’est pas pour me substituer à ton prof’ d’histoire si jamais tu es collégien ou lycéen.
C’est juste pour te dire – ou te rappeler – qu’en Grande-Bretagne, pendant que la France tontonait et se vautrait dans la bien-pensance (et prenait l’eau) avec une certaine concupiscence, le Royaume-Uni gazouillait tout en mettant des coups de fouet à sa population.
Bref, c’était tendu du slip.
Ce contexte étant posé, passons à la suite des réjouissances.
Wot! | La Chanson et la Musique
Ton oreille affutée aura reconnu un héritage très funk (riff de guitare et ligne de basse), parce que le rap de l’époque, il avait pas mal tiré du côté de la funk.
Pour ce qui concerne le dress code, ça tient plutôt du punk avec un soupçon de DIY (Do It Yourself / Fait maison).
Et là, c’est vachement logique eu égard au parcours antérieur de not’ bon Captain.
Dans la vidéo, ceci afin de rebondir sur le contexte, vers 2m47s, tu as d’ailleurs comme qui dirait une apparition presque subliminale d’un clone de la vilaine Madame Thatcher.
La note RYL pour Captain Sensible et son « Wot! » :
Parce que c’est encore jouissif, 40 ans (ou presque) après.
Tout simplement.
3- Les Précurseurs Européens du Rap : Chagrin d’Amour
Oui, notre beau pays a lui aussi donné assez rapidement dans le rap, encore plus tôt que Captain Sensible.
C’est kiki Chagrin d’Amour, ce précurseur français du rap ?
La chanson a été écrite par Philippe Bourgoin, la musique est une composition de Gérard Presgurvic.
C’est d’ailleurs ce même Gérard qui enregistrera une première version, sans succès.
Voilà toutefois un extrait de cet enregistrement :
C’est curieux le destin d’une chanson. Parfois, une maquette n’aboutit pas pour diverses raisons, alors qu’elle aurait pu faire l’objet d’un succès indéniable.
Il arrive qu’une chanson ne sorte pas au bon moment, ou que les producteurs ne sentent pas le coup, et ça fait pschiiiiiit.
Dommage, je la trouve sympa également, cette version, nettement plus teintée funk, avec des chœurs qui auraient pu être enregistrés à la Motown.
Après quelques péripéties, c’est finalement la version sauce rap qui cartonne.
Le duo est composé de Valli , une chanteuse américaine jusqu’ici inconnue en France (et qui obtiendra un autre succès, cette fois-ci solo avec « The more I see you ») et Jean-Pierre Trochu AKA Grégory Ken, qui bénéficie par contre déjà d’un beau parcours musical .
Il a en effet officié longuement en tant que musicien (guitariste accompagnateur de plusieurs groupes et participation à des comédies musicales, dont le Jesus Christ Superstar auquel l’immense Murray Head avait lui-même participé quelques années auparavant), en tant qu’accompagnateur ou que membre de divers groupes.
Gregory a malheureusement rejoint le grand mystère trop tôt, à l’âge de 49 ans.
Puisque j’ai causé du dress code de Captain Sensible, abordons la question de celui de Gregory Ken, et de sa belle gueule, et celui de la jolie Valli.
Parce que oui, Gregory, il est beau gosse, il a une belle gueule, une voix qui passe bien (très prisée en tant que voix-off). Une carrière au cinéma aurait pu s’ouvrir à lui (et ça lui a souvent été suggéré).
On dirait presque un dandy à la Bryan Ferry, avec son costard, sa cravate et ses tiags’.
Valli, elle, c’est la jolie américaine (avec un p’tit air de Danièle Gilbert – si si j’te promets), ici habillée en robe de soirée de dame qui marche pas mal dans la rue le soir (ouais parce qu’ils n’allaient pas te la présenter en guêpière, ça passait chez Kerdru tout de même).
Le contexte de l’époque de « Chacun Fait… »
Aux antipodes de celui de la Grande-Bretagne.
La chanson – dans cette version – date de 1981.
En France, c’est la première phase de l’ère François Mitterand.
Tous les artistes se disent de gauche, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
L’humeur générale du pays est plutôt à la fête.
Ça va déchanter assez vite avec la seconde phase (la période d’austérité), mais franchement, en tant que kid des années 1980, je puis témoigner du fait que ce fut globalement joyeux.
Chacun Fait (c’qui lui plait) | La Chanson et la Musique
Le texte relate la déambulation alcoolo-sexuelle d’un parisien, sous la forme d’une discussion, dans un premier temps entre le narrateur et une voix-off, puis dans un second temps avec une prostituée.
Musicalement, c’est du bon (Gérard il assure), et c’est bien produit.
La note RYL pour Chagrin d’Amour et son « Chacun fait (c’qui lui plait) » :
Parce que Gérard Presgurvic était déjà un visionnaire, et parce que c’est un très bon rap dans le contexte de la période qui nous intéresse.
4- Les Précurseurs Européens du Rap : Falco
Ce que je t’ai proposé jusqu’ici, c’est du bon, franchement.
Mais là, je vais te faire passer au niveau stratosphérique avec celui qui reste pour moi encore à ce jour le PLUS GRAND rappeur européen : Falco.
Si ce n’est le plus grand au monde.
Oui, parfois, je suis excessif, quand je kiffe. C’est pour la rime.
Falco | Der Kommissar : le premier gros hit
Falco | Rock Me Amadeus : la consécration mondiale
Qui est Falco, ce précurseur autrichien du rap ?
Un putain de génie.
Johann Hans Hölzel de son vrai nom, Falco est un musicien autrichien né en 1957 et parti rejoindre Mozart (et pas mal de monde, ne nous mentons pas) bien trop tôt, à l’âge de 40 ans.
Putain de bus !
Au niveau musique, quand il commence à faire du rap, il avait déjà un gros passé artistique.
Initié très tôt au piano (via un truc genre un orgue Bontempi – t’as pas connu ça non plus, hein :p), il a même intégré le Conservatoire de Vienne vers l’âge de 16 ans. Et l’a vite quitté parce qu’il s’y faisait chier. Les génies et l’école, ça colle souvent difficilement.
J’ai personnellement parfois utilisé cette explication (scolarité laborieuse en raison du génie) afin d’expliquer mon parcours scolaire fastidieux, avec, je l’avoue, une mauvaise foi patentée.
J’étais juste un ramier catégorie poids-lourds.
Je te remercie par avance de bien vouloir ne pas ébruiter cette confidence.
Par la suite, il se met à la basse et écume divers temples de la vie nocturne viennoise – qui ressemblait en ce temps pas mal au quartier Freidrichshain de Berlin pour son côté artistique exacerbé, en version plus… interlope :p
Parce que Falco, il a rapidement compris que la musique pouvait se marier harmonieusement avec la théâtralité – caractéristique que l’on retrouvera au sein de ses clips, et également de ses prestations live – et les arts graphiques (là pour le coup, c’est quasiment Freidrichshain).
Il y a un côté Peter Gabriel chez Falco, au niveau de l’exubérance.
Il intègre – ou participe à – différents groupes, dans une mouvance plutôt punk-rock.
Le parallèle avec Peter Gabriel se confirme d’ailleurs avec la volonté de Falco de s’envoler vers une carrière solo : il prend trop la lumière par rapport aux autres. Et il apprécie cela.
Son succès en tant qu’artiste solo est tout bonnement monumental.
Son premier « single » – Der Kommissar (initialement prévu en tant que face B, mais son producteur de l’époque eut l’idée lumineuse de « retourner la galette ») est un carton monumental (j’t’en cause plus bas).
La chanson a été cosignée par Robert Ponger et l’album Einzelhaft dont elle est extraite a été coproduit par Horst Bork.
La suite, c’est une vie typiquement rock’n’roll, avec ses hauts et ses bas.
Des hauts très hauts, avec son second énorme hit – Rock Me Amadeus – et la consécration mondiale.
Rock Me Adameus est le premier titre – et premier extrait de l’album Falco 3.
Deux autres titres connaîtront un gros succès (moindre que Rock Me Amadeus, certes) : Jeanny et Vienna Calling (titre en forme de clin d’œil au London Calling de The Clash).
Le titre Jeanny (enfin leS titreS Jeanny) fera / feront l’objet d’un billet à part entière, probablement dans le cadre de la série AdUC, pour diverses raisons, incluant une polémique assez foireuse (je trouve), qui aurait parfaitement trouvé sa place de nos jours, avec les excès (d’interprétation et de champ d’application) du pourtant nécessaire mouvement metoo.
Les bas ont été constitués de la fin d’une période d’immense succès – enfin de son ralentissement, parce que ses concerts continuaient à attirer du monde en Autriche, même après cette période, des dérives… typiques des excès du mode de vie cliché rock’n’roll et tutti quanti.
Falco – parti en République Dominicaine – meurt à l’âge de 40 ans (oui je me répète, parce que c’est vraiment trop naze qu’il soit mort si jeune), dans un accident de la circulation, son 4 x 4 ayant été percuté par un putain de bus, alors qu’il préparait son retour sur le devant de la scène musicale, laissant ainsi un immense vide.
L’Esprit de Falco est encore là, parce que l’Esprit ne Meurt Jamais
Un album posthume – The Spirit Never Dies – sortira en 2009, sous l’impulsion de son vieux complice Horst Bork.
Un mot rapide sur Horst Bork.
Il a apporté une contribution déterminante au succès de Falco, notamment en insistant sur le titre Der Kommissar.
Cet album contient ce que l’on peut qualifier d’épilogue de la saga Jeanny, les 2 titres de la même saga précédemment enregistrés ainsi que 8 titres inédits – parce que rejetés à l’époque par la maison de disques de Falco, du vivant de celui-ci, pour des raisons d’incompatibilité avec la ligne artistique, ou chronique de ces moments dans lesquels une maison de disques « explique » à un artiste qui il est…
Falco avait-il le melon ?
À l’occasion, tu pourras lire des remarques genre « ouais alors bon hein voilà quoi, il se la pétait, parfois il n’était pas cool en interview tant il se la racontait bla bla bla ».
Bullshit!
Je ne vais pas t’écrire une thèse sur « Le show-business, la notoriété et le melon », mais disons que dans une certaine mesure, cela fait partie du jeu tout autant que c’est un système auto-entretenu.
Quand tu passes ton temps à encenser quelqu’un, il y a un moment où il commence à croire en sa propre légende. Surtout s’il a déjà une tendance naturelle à se la péter.
Concernant Falco, je suis bien plus nuancé.
Oui, sans doute qu’à un moment, il se l’est pas mal jouée (tout autant qu’il en a joué, précisément).
Parce que oui, « jouer », c’est tout le résumé.
Falco était volontiers théâtral (cf. plus haut avec son parcours dans le milieu noctambule de Vienne). Il jouait, il grossissait le trait ; il s’amusait.
J’ai visionné pas mal de vidéos d’interviews (tu en trouveras aisément sur Youtube), et ce qui ressort, pour moi, c’est qu’il était surtout brillant, et avait beaucoup d’humour.
Je pense même qu’il avait de l’auto-dérision.
Voir les vidéos de ses chansons, qui sont très révélatrice de cela.
Bref, le melon, vraiment pas plus qu’un autre, mais le génie, sans aucun doute possible.
Je préfère cette photo de Falco, bien vivant, plutôt que celle de la statue.
Tenue flamboyante, beau gosse, lunettes teintées, pose qui va bien : v’là la Star.
Mais une statue, ça claque, tout de même 😀
L’Autriche | Patrie de Mozart, du Croissant et autre pays du fourrage
T’as vu, on dirait presque du BHL…
Le premier gros tube de Falco – Der Kommissar (plus de 6 millions de copies écoulées, autant dire que c’est un énorme carton) – date de 1982.
La chanson a en effet remporté un très vif succès avec plusieurs pole positions : en Autriche, puis notamment en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et – plus exotiquement – au Japon (les Japonais comptant parmi les plus grands amateurs de musique barrée), ainsi que des places sur le podium de nombreux autres charts dans le monde.
Le titre Rock Me Amadeus – quant à lui sorti en 1985 – est un hit stratosphérique (oui, c’est le mot du jour :p), au point qu’il franchit même l’Atlantique, sans ramer, et atteint le numéro 1 du Billboard Hot 100, une véritable prouesse pour une chanson (plus ou moins) germanophone tout autant que pour un artiste autrichien.
Plus ou moins germanophone, c’est parce que les textes chantés par Falco avaient une certaine tendance à mélanger l’Allemand, l’Anglais et parfois d’autres langues.
La relation avec Mozart est explicite au travers de ce titre.
Même que je développe la question au sein de ce billet.
Falco y décrit le rocker, le punk même, en Mozart, ce qui résume assez bien la vie (pour le moins dissolue) de son illustre compatriote perruqué.
Sinon, oui, l’Autriche – et plus précisément sa capitale Vienne – est bien la patrie de naissance du croissant.
D’où les viennoiseries.
Et j’ai ajouté « l’autre pays du fourrage » parce que la campagne y est somptueuse.
La scène musicale autrichienne est riche – comme celle de beaucoup de pays, ai-je envie d’ajouter – mais, là encore comme c’est le cas pour de nombreux pays, la langue locale représente un obstacle en matière d’exportation.
Ce qui, tu le noteras, n’affecte pas la production anglo-saxonne, alors que tout le monde ne parle pas Anglois, loin de là.
Problème de musicalité naturelle de la langue, peut-être – même si je trouve que l’Allemand aussi, ça sonne bien…
Mais ceci reste toutefois bien dommage, parce que nous passons à côté de pas mal de bonnes choses.
La note RYL pour Falco :
Parce que Falco était un génie et parce que je ne peux techniquement pas mettre plus de 5 étoiles (sinon j’en aurais mis bien plus).
5- Le tout premier : Adriano Celentano
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui sur le thème des précurseurs européens du rap.
C’est tout ? Pas vraiment, en fait…
Découvre cet article consacré à la chanson « Prisencolinensinainciusol » d’Adriano Celentano.
Il s’agit du premier rap européen, et la chanson est sortie en… 1972 !
Bisous mes chéris 🙂
Olivier
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Illustration Principale : Image par Pexels de Pixabay
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Sources documentaires :
Notes rédactionnelles & mises à jour :
Article mis à jour le 14/06/2023 (CG-RYL-2023).
Auteur de l’article :
- Scatman de Scatman John - 13 juin 2023
- Prisencolinensinainciusol d’Adriano Celentano - 12 juin 2023
- Svalutation d’Adriano Celentano - 12 juin 2023
Hello Christian 🙂
Déjà, ravi que cela ait pu te plaire.
Pour ce qui concerne la classification, cela peut être un long débat, ou pas.
Comme je l’ai précisé en intro, le rap pionnier a été très fortement marqué par la funk. Tu parles d’ailleurs à juste titre de Grand Master Flash et de Sugar Hill Gang ; leurs morceaux sont très inspirés de la funk.
Par exemple, le tout début de Rapper’s Delight, ça aurait pu être un morceau des Jackson Five. Et même le riff de guitare.
Mais alors pourquoi est-ce du rap, et pourquoi Wot!, Der Kommissar et Chacun Fait… ça n’en serait pas ?
Tout y est dans ces morceaux : la diction, la cadence, les influences et l’attitude (tu sais, à l’époque où les rappeurs ne se sentaient pas obligés de croiser les doigts en les agitant dans tous les sens :p).
C’est juste qu’à l’époque de la sortie de ces morceaux, « on » parlait peu du rap, et que le peu de gens qui en parlaient pensaient que ça ne pouvait émaner que d’habitants des ghettos US.
Comme quoi, en fait, ben non 😀
Et merci encore pour ton commentaire 🙂
Bon,alors là oui Olivier, effectivement j’aime le rap si tu considères tous ces titres comme tels.Pour Grand master flash et Sugar hill gang,il n’y a pas photo,j’ai adoré et il en va toujours de même après ces longues et parfois belles(en tout cas musicalement,sans conteste)années.
Pour ce qui est du reste,que de bons et merveilleux souvenirs…oui c’était mieux avant!(je fait mon vieux réac mais j’ai le droit! ;o) ).Alors quand tu me dis de venir voir ici ton post sur le rap,je comprend mieux mon aversion initiale car je ne considérait pas les autres comme du rap à part entière,pour ma part,je pense que l’on tend plus vers le Funk mais je suis loin d’avoir tes connaissances musicales.
Bref je ne regrette pas d’être venu car tous ces morceaux réveillent en moi d’excellents souvenirs,tu avais raison…
Amitiés!