Jean-Michel Jarre | L’Auteur
23 août 2022Jean-Michel Jarre | l’Auteur : Tout le monde ou presque connait Jean-Michel Jarre le compositeur, l’interprète de concerts titanesques, l’homme de goût en matière de femmes…
Mais l’auteur est moins connu. Pourtant, au milieu des années 1970, il a été plutôt prolifique dans le domaine.
Si sa carrière dans ce domaine a été assez courte, elle a été riche et a donné lieu à quelques pépites en matière de chansons à texte.
Ça tombe bien : c’est le sujet de cet article.
Séquence analyse des points & des virgules :
C’est Oxygene sans accent qu’il faut retenir. J’ai vérifié sur son site officiel.
SOMMAIRE :
1- Mais comment se fait-ce ?
Oui d’abord, pourquoi Jean-Michel a-t-il troqué son Minimoog contre une plume durant quelques années ?
2- Se libérer des contraintes de la composition
4- Gros plan sur « Faut pas Rêver »
Parce que ce texte est d’un cynisme sidérant, et que j’vais pas t’mentir, je trouve ça ignoblement bon.
Et après, je culpabilise en me disant que je suis un beau salaud. Mais le mal(e) est (ainsi) fait.
5- Bonus track
6- Conclusion
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Surtout, fais-toi plaisir ! Et à nous également, par la même occasion 🙂
1- Mais comment se fait-ce que Jean-Michel Jarre ait également été auteur ?
Lettres ou pas Lettres, telle est la question…
Oui alors, comment cela se fait-il que Jean-Michel Jarre – notre VRP mondial de la French Touch électronique – ait écrit également des textes de chansons ?
Il faut sans doute revenir aux sources, ou presque.
Si Jean-Michel tombe très jeune dans une marmite de potion musicale – plutôt grâce à sa maman qu’à son papa, malgré la carrière hollywoodienne de celui-ci (il a quitté le foyer en 1953, direction les USA – Jean-Michel avait alors 5 ans) – il a étudié la littérature comparée à la Sorbonne et a même obtenu sa licence.
Wot? Un musicien qui est allé à l’école ?
Ben oui, comme beaucoup, en fait.
Ceci explique cela : Jean-Michel est homme de partitions, mais également homme de lettres.
Cela lui a donc permis d’échapper à ce doute shakespearien : « Lettres ou pas Lettres, telle est la question ».
Quand il commence à écrire des textes, vers 1974, Jean-Michel a déjà une solide carrière derrière lui en tant que compositeur. Mais pas encore le succès retentissant qu’il a eu par la suite.
Compositions tous azimuts : pour le cinéma, la télévision, et même pour des ballets.
Ces diverses expériences l’amènent à se faire connaître, remarquer et apprécier par divers artistes et acteurs du monde de la musique.
Comme il a des lettres en plus d’avoir des talents avérés de musiciens, on lui lance le défi : écrie des textes.
Demander à un quelqu’un d’identifié comme un musicien pur jus d’écrire des textes, ça peut sembler original, vu que sur le marché, il y a un paquet d’auteurs & de paroliers.
Le truc, c’est précisément que le principe de la chanson… c’est de chanter sur la musique, et donc que de connaître et pratiquer celle-ci, ça peut grandement aider, hein.
Surtout qu’il va être amené à collaborer avec des pointures qui connaissent la musique, et là, c’est la magie qui va opérer : ça va être énorme. Une alchimie parfaite va opérer.
J’en cause au sein du chapitre 3.
2- Se libérer des contraintes de la composition
Bon, tout ce que j’écris là, c’est mon interprétation. J’suis ni biographe ni musicologue, j’suis juste questionologue qui cherche des réponses.
Je me suis donc demandé pourquoi ça avait aussi bien collé. J’veux dire en-dehors des talents manifestes du bonhomme.
La réponse que j’ai trouvée (tout seul sur mes p’tites pattes), c’est que tout en sortant de son domaine de prédilection, Jean-Michel a pu retrouver une liberté totale dans un autre domaine de création.
Il a carte blanche, et se trouve libéré de l’exercice de la composition, prêt à pénétrer la jungle des mots, tout en sachant comment les poser sur une mélodie.
Le résultat va être stupéfiant.
On en cause, on explore, derechef.
3- Jean-Michel Jarre, l’Auteur | Faits d’armes
Si la carrière de Jean-Michel Jarre en tant qu’auteur ne se résume pas à ses collaborations très fructueuses avec Christophe et Patrick Juvet, ce sont à mes yeux les plus déterminantes, et donc les deux que je vais aborder ci-après.
La collaboration avec Christophe
Rencontre intéressant s’il en est, car aussi bien Christophe que Jean-Michel, la musique et le son, c’est leur dada.
Pour autant, les 2 complices ont organisé un genre de traité de Yalta : le territoire de la composition, c’est pour Christophe, le territoire de l’écriture des textes, c’est pour Jean-Michel. Ainsi, les chansons seront bien gardées.
De mon point de vue, la raison en est simple : Christophe a son univers musical (comme ils disent dans les télé-crochets), et je ne suis pas certain qu’il soit complètement miscible avec celui de Jean-Michel, même si je répète que les 2 sont passionnés par la musique et le son.
Cela donne un Jean-Michel Jarre auteur, et le résultat est assez bluffant. Une révélation, en fait.
Eh ben voilà. Texte signé Jean-Michel Jarre.
Ah nous sommes bien loin d’Équinoxe ou d’Oxygène, n’est-il pas ? Et c’est bien normal, c’est Christophe qui s’est chargé de la composition musicale.
« Dans les squares les fleurs poétisent », c’est vachement joli, je trouve.
Cela fera peut-être hurler certains Christophiens, mais ne nous mentons pas, une part importante des gros succès de Christophe peut-être attribuée au duo : Les Mots Bleus (donc), Señorita et Les Paradis Perdus, pour citer les extraits à (énorme) succès des albums phares du chanteur à la moustache, amateur de mélodies, de sonorités, d’objets vintage, de jolies voitures états-uniennes & de leur pilotage… et d’excès de vitesse.
La collaboration s’est donc étendue sur seulement 2 albums, mais le résultat a marqué la carrière du chanteur.
La collaboration avec Patrick Juvet
Il s’agit d’une rencontre artistique entre un artiste francophone majeur de l’époque (Patrick Juvet était assez incontournable au milieu des années 1970), compositeur & mélodiste génial et largement sous-côté (notamment, Claude François lui doit « Le Lundi au Soleil » – un très gros carton à l’époque de sa sortie en 1972).
Alors bien sûr, dans les milieux one-again rock is rock et fuck the rest, surtout la variétoche, parce que ça rime avec « c’est moche », personne ou presque n’en parle.
Parce qu’il y a une imagerie de la musique qui tourne souvent à la caricature, et que la classification des genres mène à une ostracisme qui confine à l’ignorance et à l’isolationnisme de la pensée, si on peut encore parler de pensée dans un tel contexte.
La musique, c’est la musique.
Pour son album précédent – Chrysalide, Patrick s’est notamment entouré d’un génie en devenir, à savoir un certain Daniel Balavoine (qui chante même un titre sur ledit disque) et son complice Andy Scott.
Ça, c’est juste pour enfoncer le clou concernant la capacité de Patrick Juvet à s’entourer de talents divers et variés.
Certains évoquent même le fait que Patrick était un genre de David Bowie francophone (titre qui lui a bien entendu été ravi par Chris Conty 😀 – faut que je m’y mette sur cet article, punaise).
Alors bien entendu, ça en fait couiner certains, mais si tu regardes bien, il y a une facette assez glam rock, le côté légèrement ambigu côté préférences sexuelles (truc qui semble fasciner beaucoup de monde, au détriment de la musique… moi j’pars du principe que chacun fait ce qu’il veut – et peut – de son cul), et puis surtout la curiosité et l’expérimentation musicales.
Pour en (re)venir à la collaboration entre les 2 artistes, elle est – disons-le – ambivalente (ouais, je change de terme, sinon ça fait relou – vive la libre variation du champ lexical), sur plusieurs plans.
Ambivalente de par son impact sur Patrick Juvet : de très gros succès à la clef, mais aussi une histoire passionnelle asymétrique. Patrick tombe follement amoureux de Jean-Michel, mais Jean-Michel est seulement intéressé par les femmes.
Cette passion à sens unique va à la fois grandement motiver – pendant un temps – Patrick, mais par la suite le plonger dans le plus grand désarroi, faute d’écho. Et à l’issue de cette collaboration, il ne retrouvera jamais un tel succès et un tel élan – à l’exception de quelques singles, « I Love America » en tête, séquelle de son aventure US, et dû en grande partie à sa rencontre avec l’équipe artistique des Village People (Jacques Morali et Victor Willis participent à l’enregistrement de l’album), et sombrera dans une descente aux enfers et un oubli médiatique qui rappelle l’ingratitude du milieu, malgré plusieurs tentatives de come-back, sans le succès escompté et probablement mérité.
Je sais, dit ainsi, tu te demandes peut-être si tu n’es pas soudain en train de lire un article dans un de ces journaux de potins et de commérage. Je précise donc mon point de vue : cette situation va être exploitée par Jean-Michel Jarre au niveau de l’écriture des textes, dont plusieurs peuvent faire l’objet d’une double lecture.
Quand je dis « exploitée », je ne dis pas cela dans le sens où cela a été fait de manière sadique et perverse. Ce qu’un artiste produit, ça vient aussi bien de sa conscience que de son inconscient.
Je pense par exemple à « Où sont les Femmes », qui derrière cet hymne à la gloire de l’hétérosexualité peut également être interprété comme « Mais où sont donc les femmes dans ta vie, Patrick ? ».
Je ne vois là aucune vacherie, aucun tacle pas dans les règles, mais plutôt un genre de clin d’œil.
Bon allez, à la limite une petite tape sur le cul dans le vestiaire.
Après, je suis plus un peu plus circonspect concernant le titre « Faut pas Rêver », et c’est précisément l’objet du chapitre suivant.
Pas que ça soit un tacle les deux pieds décollés du sol, mais j’y lis au second degré quelques signaux façon « stop ».
4- Gros plan sur « Faut pas Rêver »
Voilà de quoi nous allons causer :
Bien entendu, des goûts et des couleurs bla bla bla (mais pourtant on ne fait que ça, dixit Fred Nieu-tseu-cheu), mais je vais le dire simplement : la mélodie est magnifique. On peut ne pas apprécier, se dire que ça n’est pas sa tasse toussa toussa, mais c’est tout de même une partoche à te faire te retourner dans ton slip.
Concentrons-nous sur le texte, the lyrics what the fuck.
Alors le Patrick, il chante un truc de mec complètement blasé, qui explique à sa chérie que c’est parce parce qu’on a tiré quelques coups ensemble qu’on va aller sur le parvis de l’église et que je vais te dire les mots bleus.
Non non non, à la manière d’un Polnareff qui chante « Viens te faire chahuter », , le truc du gazier, c’est de faire des galipettes, pas de signer un contrat.
D’ailleurs, cette perspective le rebute tellement qu’il lui dit (entre autres manifestations de désintérêt) : « Je dois peut-être te dire je t’aime / Faut pas rêver » et surtout « J’ai quelques fois envie de partir / Droit devant moi sans te prévenir » & « Je ne veux pas de nos souvenirs ».
Si tu trouves que larguer par SMS, c’est rude (je te comprends), là t’es dans la champion’s league du largage trash avec préavis. Même « Fuck it » d’Eamon (ouais, lis aussi cet article, il est rigolo), c’est finalement limite moins sordide.
Tout cela étant dit, envisageons la chanson sous un autre angle : téléportation M. Scotty, on s’casse au XIXème siècle et on change le casting.
Voilà, je pose un nouveau casting en m’appuyant sur cet élément à charge, M’sieur l’juge :
« On amarre pas un bateau ivre ». Là mon sens limité de la culture n’a tout de même pas été dépassé, j’me suis dit « p’tain, mais d’où ça vient cette référence à Rimbaud, en scred ? »
Donc, suivant mon trip, j’ai imaginé un instant que le duo Patrick et Jean-Michel devenait Arthur Rimbaud (t’sais, le gars auquel Sly a consacré une saga un cinéma : Rimbaud : Born in the USA, to go and kill the yellow man / Come back home to the refinery / Hiring man says, « Son, if it was up to me » / Rimbaud 2 : on r’tourne fumer du viet cong / Rimbaud 3 : on va casser des Russes et libérer l’Afghanistan [pour pouvoir mieux l’envahir dans une quinzaine d’années, mais cette fois, les salauds seront les Afghans parce que les cocos ils se sont barrés] / John Rimbaud : ça va chier pour les narcos du triangle d’or) et Charles Baudelaire.
Le casting étant posé… Dans la véritable histoire, Arthur a su soustraire Charles à l’attention de sa femme Mathilde (oui j’ai trouvé cette formulation assez délicate, je me surprends moi-même, au départ j’avais plutôt songé à écrire « Arthur a ken Charles mieux que Mathilde au point qu’il l’a choisi, après réflexion »), allant même récupérer son chéri dans le train qui ramenait le couple à peine reformé à Bruxelles – ouais je sais, c’est chou.
Là, j’ai l’impression que Jean-Michel Jarre l’auteur nous propose une version uchronique dans laquelle Patrick / Charles Baudelaire est raid dingue amoureux d’un Jean-Michel / Arthur Rimbaud étincelant, mais définitivement acquis à la cause des Mathilde, Charlotte, Isabelle, Anne etc…
Bon, tu l’auras compris, tout cela n’est que le fruit de mon imagination, copieusement alimentée par le texte et sa lecture entre les lignes.
Et ainsi, « No milk today, my love has gone away », et Patrick finit en ermite dans des errements.
Tout cela n’est pas un happy ending, parce qu’effectivement, il semblerait que Patrick ne s’en soit jamais remis, pas plus que Jean-Michel, dans une certaine mesure, puisqu’il n’a – à ma connaissance – plus été auteur par la suite.
Quoi qu’il en soit, leur collaboration se solde par deux albums : « Mort ou vif » et « Paris by Night », deux disques assez exceptionnels par leur côté très novateur, la clique de musiciens US (dont une partie des musiciens d’Herbie Hancock et d’autres cadors), des morceaux à la limite de la musique expérimentale – dont le titre « Paris by Night », qui, s’il n’est pas ma tasse, annonce la déferlante électro / house music de la fin des années 1980 et la suite – puis des textes ma foi super brillants.
5- Bonus track
Parce que je trouve que la thématique (et le titre) de cette chanson résume(nt) bien les séquelles de la collaboration entre Jean-Michel et Patrick.
Et puis Patrick – qui regardait beaucoup ce qui se faisait dans le domaine de la musique outre-Manche et outre-Atlantique – a souvent utilisé le falsetto (la « voix de fausset »), qui est devenue sa signature vocale. Ce qui lui fait un point commun avec le prodigieux Barry Gibbs.
Pour l’anecdote, concernant l’enregistrement de cette chanson :
Vers 3m27s, Barry quitte la cabine studio.
Sa mission : produire le bruit d’explosion. Pas de bricolage électronique ni de sampler. C’est sa voix. De mémoire, il a fait ce que souhaitait l’équipe en 2 prises, 3 max.
Les Bee Gees partagent le sort de nombreux artistes ayant donné dans le disco : on résume leur carrière à cette période, alors qu’au moment de Saturday Night Fever, ils affichent déjà près de 20 ans de carrière (oui, ils ont commencé très jeunes, au pays de Skippy le kangourou et de Crocodile Dundee), avec notamment des titres mémorables tels que I Started a Joke, Words ou encore Massachusetts.
Et puis le disco, c’est pas une maladie, d’abord.
En conclusion
Carrière courte mais intense, avec des tubes en béton, une fin précoce pour des raisons pas drôles, et qui a – me semble-t-il – laissé des traces durables.
Mais quel auteur !
Bisous mes chéris 🙂
Olivier
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Crédits :
Illustration principale : Image par Anna de Pixabay
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Sources documentaires :
Wikipedia, (Alone agin) naturally (comme chantait Gilbert O’Sullivan du temps jadis)
Pour la p’tite histoire d’Arthur, Charles & Mathilde : https://www.pariszigzag.fr/secret/histoire-insolite-paris/verlaine-et-rimbaud-5-anecdotes-sur-leur-passion-amoureuse
Notes rédactionnelles & mises à jour :
Article mis à jour le 22/01/2023 (CG-RYL-2023).
Article mis à jour le 21/12/2022 (Norme RYL-12-2022).
SÉLECTION MUSIQUE :
AUTEUR(S) DE L’ARTICLE :
- Scatman de Scatman John - 13 juin 2023
- Prisencolinensinainciusol d’Adriano Celentano - 12 juin 2023
- Svalutation d’Adriano Celentano - 12 juin 2023
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