Les Conservateurs du Patrimoine
1 décembre 2021Les Conservateurs du Patrimoine : parce que conserver le Patrimoine, qu’il soit matériel ou immatériel, c’est une réelle mission d’intérêt public.
Je ne parle donc au sein de cet article ni d’un courant politique, ni d’agents naturels ou artificiels visant à ce que ton jambon ne pourrisse pas dans les 3 jours suivant son achat.
C’est en fait à la fois une rencontre passionnante ainsi que des recherches documentaires que je suis appelé à effectuer qui m’ont amené à m’intéresser à une mission essentielle quand il s’agit de l’entretien de la mémoire – artistique, culturelle ou même industrielle – des créations humaines (et pas que).
Jusqu’ici, si j’avais un respect assez théorique – car éloigné – et finalement plutôt inconscient de la fonction de Conservateur, c’est précisément parce qu’en dehors des conservateurs des musées, je n’avais pas compris à quel point cette mission est primordiale, tout autant que difficile, dans nombre de cas.
Nombre de cas qui dépassent le seul univers de l’art (au sens classique du terme, que je trouve d’ailleurs assez restrictif) : l’industrie, les métiers, la technologie et encore bien d’autres domaines méritent que leur mémoire soit conservée.
Savoir d’où l’on vient permet de mieux savoir où nous allons. Et pas que cela.
C’est le sens de l’Histoire en tant que discipline, tout autant qu’une des missions des Conservateurs du Patrimoine.
Sommaire :
2- Les Conservateurs du Patrimoine : ils sont indispensables
3- Time is not on our/their Side
4- Aide la Recherche, c’est pour la Science
1- Les Conservateurs du Patrimoine : une rencontre déterminante
Pour être précis, il s’agit de 2 rencontres passionnantes, l’une ayant entraîné l’autre.
- La première des 2, c’est celle avec Jacques Brissé, le « Papa » du mythique premier jeu vidéo conçu en France – Le Bagnard.
J’y reviendrai au sein d’un prochain article.
- La seconde des 2, elle découle de la première : c’est Jacques Brissé qui m’a parlé du CNJV – Le Conservatoire National du Jeu Vidéo, créé à l’initiative de Bertrand Brocard.
Et j’y reviendrai également prochainement au sein d’un autre article.
Ce à quoi Bertrand m’a sensibilisé, c’est la difficulté de collecter des informations concernant des produits (et leurs fabricants / Éditeurs) pas si anciens que cela, difficulté d’autant plus grande – dans le cas qui l’intéresse – lorsque l’éditeur de jeux n’existe plus… ou que son service dédié confond archives et passage au destructeur de documents.
Donc, rien que pour m’avoir fait comprendre cela, encore un grand merci à toi, Bertrand 🙂
2- Les Conservateurs du Patrimoine : ils sont indispensables
Tout simplement.
Sans ces Conservateurs du Patrimoine, pas (presque pas) de Musées, pas de mémoire et pas de support confortable pour les chercheurs et autres thésards, qui doivent alors se transformer en archéologues.
Autant dire que cela ferait un très gros trou – pour ne pas dire que ça laisserait un vide béant – dans tous ces domaines.
Ça ne sert à rien, on arrive bien à avoir plein d’infos sur l’Égypte ancienne…
Mais à quel prix, sur le plan de la dépense d’énergie ?
« Oui hein d’abord, y a plein d’infos sur le Scribe Accroupi, qui est « vieux comme mes robes » [oui elle me fait rire, celle-là], pourtant, alors bon, hein… ».
Parce que le petit bonhomme pas en mousse, il a plus de 4 500 ans (d’après la fiche technique laissée par son sculpteur).
Alors précisément, non, le sculpteur (tout autant que le commanditaire), ben il n’a pas songé à laisser une fiche technique, et les chercheurs qui se sont intéressés à cette merveille auraient sans doute apprécié d’en trouver une, ce qui éviterait tout le conditionnel qui entoure cette œuvre.
Si je prends cet exemple, c’est notamment parce que je me souviens de mon émerveillement lorsque – vers l’âge de 11 ans – le collège au sein duquel je soufrais le martyre (parce que je détestais l’école, et qu’elle me le rendait bien) avait eu la merveilleuse idée de nous faire visiter le Musée du Louvre.
Et crois bien que j’étais à mille lieues d’imaginer que j’en parlerai au sein d’un web magazine, plus de 40 ans après…
En outre, cette sculpture constitue un véritable prodige, tant de par son esthétique très réaliste que de par les matériaux employés afin de lui donner le plus de vie possible.
Certes, plus de 4 500 ans, ça commence à faire un bail, et nous n’en sommes pas là pour tout…
Alors quoi, y aurait-il urgence pour d’aut’ choses plus récentes ?
Clairement, oui.
Mais que font-ils de toutes ces conserves ?
Pas des conserves, en fait.
Missions d’un Conservateur du Patrimoine :
- Collecter des informations et des pièces diverses.
- Classer / archiver les pièces recueillies.
- Mettre en valeur le patrimoine ainsi collecté (expositions, rénovation etc.).
- Mettre à la disposition de chercheurs, étudiants, thésards ou encore journalistes ce patrimoine.
Le patrimoine peut également être prêté, échangé – ou vendu, dans certains cas – avec des musées ou d’autres conservatoires, ou à fin d’organisation d’expositions. - Dans le cadre d’un musée : mettre à disposition du public ce patrimoine (c’est tout de même l’une des fonctions essentielles d’un musée).
À quoi sert la Conservation du Patrimoine ?
La réponse la plus évidente, je l’ai évoquée plus haut : « Savoir d’où l’on vient permet de mieux savoir où nous allons ».
Mais il n’y a pas que cela.
Au niveau d’une entreprise, la conservation du patrimoine est un enjeu déterminant, également.
Parce que le patrimoine fait partie de l’Histoire d’une entreprise, et qu’il en est sa mémoire.
Conserver le patrimoine d’une entreprise permet donc d’en retracer l’histoire, et étudier cette histoire peut permettre de comprendre ses succès, ses échecs et d’une manière générale les aléas de son marché.
La Conservation du Patrimoine présente donc un intérêt économique élevé. Et cela me semble être trop souvent négligé.
En outre, ce patrimoine peut être étudié par des étudiants, des chercheurs et autres personnes qui contribuent ainsi à cette connaissance et cette compréhension.
Il s’agit donc d’une entreprise vertueuse.
Je cause, que dis-je, je creuse la question, de l’urgence du besoin de conservation – avec ma plume webienne – au sein du chapitre suivant.
3- Les Conservateurs du Patrimoine : Time is not on our/their Side
Sans doute connais-tu cette chanson des Rolling Stones : Time is on my Side.
Nan ? Mais si… De toute façon, voici une prestation des Stones à l’occasion d’un Ed Sullivan Show :
Outre le plaisir de réécouter ce titre, ce chapitre le déforme car, si dans certains contextes, j’abonde dans le sens de la chanson, il n’en va pas de même pour la conservation, la mémoire.
Là, c’est même l’antithèse : le temps joue contre nous, et surtout contre les Conservateurs du Patrimoine.
Parce que plus le temps passe, plus les archives sont amenées à disparaître, et pire encore, leur mémoire vivante : les acteurs du secteur / domaine concerné.
Et c’est là tout le paradoxe des activités récentes : « on » songe peu à le conserver.
Pourtant, la vie des marchés et des entreprises connait des fluctuations, et dans le cas des entreprises, des disparitions.
Je ne suis pas convaincu que tous les liquidateurs judiciaires aient l’idée de fournir les conservateurs divers que notre beau pays peut connaître.
Une fois que tout ou partie du patrimoine a disparu dans les broyeuses à papier ou les incinérateurs, les recherches sont d’autant plus difficiles.
Pourquoi en parle-je ?
Alors avec toute ma candeur de web magaziniste (j’te confirme, c’est un néologisme à la limite du barbarisme – l’une de mes rares zones de confort), je souhaitais tout simplement te parler de cela ici-même.
Il se trouve qu’en ce moment, j’effectue pas mal de recherches documentaires – par exemple dans le domaine du jouet vintage – et que je découvre avec stupeur que de grandes marques semblent souffrir d’une forme d’amnésie.
Et j’attire ton attention sur le fait qu’il ne s’agit pas de jouets qui auraient été fabriqués il y a 2 000 ans (et encore moins 4 500 ans, j’dis ça presque au hasard, rapport au scribe assis en tailleur), hein.
Je te parle de jouets qui furent des stars des rayons il y a à peine 30, 40 ou 50 ans.
Eh bien je te le dis sans ambages : c’est très difficile.
Je te le concède, je suis loin d’être un fin limier en la matière, euphémisme résumant ma noobitude dans ce domaine.
J’en suis à contacter les sièges sociaux aux USA ou en Grande-Bretagne, après avoir épuisé les ressources (ou n’ayant tout simplement pas obtenu de réponse) de leurs filiales françaises, qui n’hésitent pas à te renvoyer vers leurs agences de communication (connues pour officier en tant que conservateurs du patrimoine ?).
Et vu mon niveau d’Anglais, ça va être une purge (surtout pour mes interlocuteurs, qui auront bien du mérite).
Ainsi, tout en faisant abstraction de ladite noobitude et de mon manque avéré de contacts pointus en la matière, j’ai pu effleurer la difficulté que doivent éprouver les (vrais) Conservateurs du Patrimoine.
Tout cela, ça m’a donné envie de leur rendre hommage via cet article, et de souligner l’importance cruciale de leur mission.
Et de rappeler que plus le temps passe, plus la mémoire s’efface (que c’est beau, et en plus, ça rime)
C’est précisément afin d’éviter aux Conservateurs qui s’intéressent à des œuvres & réalisations humaines bien plus récentes que le Scribe Accroupi – par exemple – d’avoir à se transformer en archéologues que j’insiste sur le fait le temps presse, en fait.
Donc il faut agir dès maintenant, même si les sujets concernés n’ont pas plusieurs millénaires.
4- Aide la Recherche, c’est pour la Science
Tout non limier que je sois, je tiens tout de même quelque chose de Columbo : je fouine, et je reviens volontiers à la charge.
En outre, je n’hésite pas à demander de l’aide.
Parce que seul, on arrive pas à grand chose.
Appel à Contribution
Toi – ou tes darons, ta tatie, ton tonton ou qui sais-je encore – qui a travaillé dans l’un des domaines suivants, je te demande un coup de main.
- Jeux Vidéo :
Là, c’est pour mon camarade Bertrand, du CNJV.
Si donc tu as travaillé (ou qu’un membre de ta famille l’a fait) chez un concepteur / éditeur / revendeur de jeux vidéo disparus entretemps, et que tu disposes d’archives à ce sujet, tu peux directement contacter le CNJV – clique sur ce lien à cet effet >>
Bertrand saura très bien t’expliquer ce dont il a besoin.
Et en ce cas, n’hésite pas à dire que tu viens de la part d’Olivier de Ride Your Life.
Oui c’est pour mon ego, bien entendu. Tu peux aussi m’envoyer des Pepitos.
- Jouets Vintage :
Si tu as travaillé (ou qu’un membre de ta famille est dans ce cas, hein, c’est la même) chez Mattel à l’époque des merveilleux jouets Big Jim… Tu m’intéresses !
De même si tu as travaillé chez Ceji Arbois, du temps formidables jouets Action Joe, tu m’intéresses également.
Soyons fous : tu as de la famille de l’autre côté de la Manche (ou tu as toi-même travaillé là-bas), qui aurait travaillé chez Matchbox : fais-moi plaiz’, ici encore, je suis preneur. Pour être précis, je recherche des infos sur les Fighting Furies.
Je bosse de mon côté sur ces sujets, armé de ma lampe de spéléologue et de mon instinct limité de fin limier (et tu auras compris que je rame tout autant que je suis un noob), mais toute aide serait la bienvenue, donc merci de me contacter 🙂
C’est pour l’Art, la Science et plus encore, tout autant que pour la beauté du geste.
Merci d’avance.
Bisous mes chéris 🙂
Olivier
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Crédits :
Illustration Principale : Image par cocoparisienne de Pixabay
Vidéos et Musique : Youtube et les ayants droit
Les marques & personnages cités demeurent l’entière propriété de leurs détenteurs respectifs et/ou de leurs créateurs
Sources documentaires :
Wikipedia
CNJV (Conservatoire National du Jeu Vidéo)
Auteur de l’article :
- Scatman de Scatman John - 13 juin 2023
- Prisencolinensinainciusol d’Adriano Celentano - 12 juin 2023
- Svalutation d’Adriano Celentano - 12 juin 2023
Le voilà, le billet sur le Conservatoire National du Jeu Vidéo :
https://ride-your-life.fr/vintage/jeux-vintage/memoire-du-jeu-video-en-france-le-cnjv/13/12/2021/
Bonsoir Claude,
Je découvre tout cela, en fait, depuis peu.
Cet univers qui m’était inconnu : celui de la conservation du patrimoine au travers de la conservation de la mémoire ; et comme vous le dites fort justement, ça n’arrive pas tout seul.
Alors je fouille. Le web, mais pas que. Armé de ma pioche, de ma lampe frontale et d’une qualité qui me semble nécessaire dans le cadre de cette entreprise : le sens de l’abnégation 😀
Encore bravo pour ce que vous faites, et merci pour votre commentaire.
Au plaisir de vous relire 🙂
Bonsoir, oui les conservateurs et les archivistes ne sont pas tous forcément des gens « poussiéreux ». Les archives, les œuvres, les objets, il faut déjà les collecter…
Et pour cela, cela ne suffit pas d’attendre que tout tombe tout cuit… Il faut aller un peu partout visiter des sites, aller voir et parler avec des tas de gens et parfois, parfois, on tombe sur de très bonnes choses…
C’est un travail de longue haleine, il faut essaimer, sans aucune garantie de récolte…
Ensuite, il y a d’autres gisements d’archives : celles qui sont déjà archivées mais qui sont mal identifiées, mal répertoriées, mal indexées ou même pas du tout inventoriées… Et là aussi, l’on puisse redécouvrir de véritables trésors ! Bref, lorsque l’on en vraiment envie, il y a toujours à faire aux archives…
Un exemple de conservation du patrimoine (par un bénévole) au sein de ce billet :
https://ride-your-life.fr/divers/technologie-telecommunications/lhistoire-oubliee-de-la-telephonie-mobile/08/12/2021/