Harvest de Neil Young : 10 cartes postales
9 novembre 2025« Harvest » de Neil Young, c’est le disque qui m’a fait découvrir celui qui est devenu MON musicien de prédilection.
Voilà un moment que j’ai eu envie de publier une série d’articles sur ce disque phénoménal.
Oui, une série, pas juste un article.
Les reviews, c’est chiant…
Les « reviews » d’albums, généralement, ça m’ennuie. Leurs auteurs s’acharnent souvent à valider l’entièreté d’un disque, et moi je trouve souvent que 70% des chansons qui composent un album, c’est du remplissage qui ne m’intéresse pas.
Eh oui, je suis ce genre de bonhomme qui préfère les compilations (qui me permettent d’apprécier plusieurs morceaux, au moins).
Les albums, je trouve que ça a souvent un côté « l’industrie du disque veut que je publie un truc avec 10 ou 12 chansons alors que sincèrement, j’en trouve 1 ou 2 sympathiques, le reste, je l’ai écrit parce que la production me l’a demandé. Mais j’y ai mis tout mon cœur de rocker, j’te l’jure sur la tête de l’amant de ma femme ! ».
C’est mon regard, j’en conviens.
Mais… il y a 3 albums qui font exception à cela : « Harvest », donc, puis « Fragile » de Francis Cabrel et « La Vieille » de Michel Sardou.
Joyeux anniversaire à Harvest de Neil Young !
Donc en ce jour magnifique, je me lance avec la complicité de mon ami Rudy, nouveau venu au sein de la rédaction, dont les connaissances musicales ne sont concurrencées que par celles de mon copain Patrick de « Rock & Roll Bordel ».
Concernant Harvest, l’idée qui me trotte dans la tête depuis très longtemps, c’est de chroniquer chaque chanson. Il y en a 10 ce qui nous fait – si tu comptes bien – 11 articles avec celui-ci. Pour un album. Pas une review écrite au bistrot du coin. Vois-tu l’effort terrible ?
« Quand on aime… »
J’ai réfléchi à un genre de fil rouge, et assez rapidement, j’ai décidé que chaque chanson serait un genre de carte postale. Pas que d’Alabama – oh la la, le jeu de mots que je tiens à saluer : « Cartes Postales d’Alabama », le titre de l’adaptation en Français de « Sweet Home Alabama » De Lynrd Skynrd, et tu comprendras le lien quand nous parlerons… de la chanson Alabama.
SOMMAIRE :
1- 1er février 1972 : sortie de « Harvest » de Neil Young
2- Pourquoi des « Cartes Postales » ?
(Parce que Francis Cabrel ?)
3- Qu’arrive-t-il quand on enferme un bison ?
… dans un enclos parce qu’il est malade ? (Ne tente pas de reproduire l’expérience chez toi).
OU ; « Histoire d’une créativité débridée parce que v’là le mal de dos ».
4- Harvest : un enregistrement épique
5-Track-list
Le programme des réjouissances de l’album Harvest de Neil Young.
6- Conclusion : Harvest, c’est d’la bombe !
Picétou.
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1- 1er février 1972 : sortie de « Harvest » de Neil Young
Oui, donc joyeux anniversaire à cet album.
Nous ne sommes pas le 1er février, donc WTF avec cet anniversaire.
Eh bien j’ai décidé d’aller plus loin que Lewis Caroll et son Heumpty Deumpty qui célèbre les non-anniversaires. Avec moi, c’est happy birthday Harvest, tous les jours.
Ceci étant dit, nous allons causer du contexte, que dis-je, de la genèse de ce disque de 10 titres, qui a marqué l’histoire de la musique. Pas de la country, pas du rock, pas de la folk. De la musique. Period!
Mais avant cela, un p’tit passage par la Pony Express façon Neil (mais pas par la Laponie).
2- Pourquoi des « Cartes Postales » ?
Parce que c’est joli, c’est timbré et ça resserre les liens. Comme la bonne musique de Neil.
Et également parce que si tu veux, je m’accroche à mon concept de carte postale comme une moule d’élevage s’accroche à son bouchot.
Puis je trouve que dans ce disque – tout particulièrement – Neil chronique les USA, son humeur, ses pensées du moment et [tut] – un bonus qui sera révélé à l’occasion de la publication du dernier titre – « Words (Between the Lines of Age) »
Peu avant les faits – OK, cela ressemble au procès-verbal d’un OPJ, mais ça n’est pas mon intention – Neil s’est acheté un ranch – le « Broken Arrow Ranch », grâce aux thunes qu’il a pu accumuler en tournant avec CSN, devenu CSN & Y durant un moment. Groupe de légende avec en tête 4 musiciens tout aussi légendaires, tous de forte-têtes qui ont passé quelques décennies à gâcher leurs talents respectifs en se cherchant des poux dans leurs cheveux longs.
Fin’ bref, Neil est devenu un genre de fermier musicien (si si, ça existe, la preuve) et s’est chibré le dos en se prenant pour Hulk. Il a déplacé une lourde pièce de bois et « crac le dos » (cousin de « Flip-flap la girafe », mais au destin moins sombre). Il en résulte une obligation de porter un corset et de limiter le port de charges lourds (dont les rondins de bois ET les guitares électriques).
Neil est en plein boum créatif, il a un tempérament de bison et se retrouve pour ainsi dire cloitré au milieu des champs (d’où cette image absolument parlante qui illustre le présent article).
Et donc…
3- Qu’arrive-t-il quand on enferme un bison ?
Je te vois venir petit filou : tu commences à te dire que j’ai fumé la moquette avec ce truc du bison…
Sauf si tu as lu les quelques lignes ci-dessus.
Donc notre Neil-bison au top de sa créativité, après avoir ruminé quelque temps, il écrit, il compose, et il roucoule également avec Carrie Snodgress, sa muse de l’époque.
Il a déjà une solide carrière, à 25 ans à peine.
Son jeu de guitare impressionnant, sa polyvalence (chant, guitare, banjo, piano, orgue), sa voix caractéristique, son songwriting percutant — tout ça fait de lui un p’tit gars qui va compter dans l’histoire de la musique.
Not’ bison pas zombie va s’adjoindre les services d’un groupe de talentueux musiciens pas fermiers – « The Stray Gators » – dont notamment Jack Nitzche – arrangeur et producteur de génie – et Ben Keith – guitariste adepte de la pedal steel guitar, des pointures dans leurs genres respectifs.
Je ne nie pas le talent des autres musiciens, mais voici pourquoi j’en parle moins : Neil est plutôt du genre artiste monolithique. Ceux qui l’accompagnent… l’accompagnent, mais ne sont pas là pour briller. Ils font le job. Très bien, très proprement.
Neil a besoin de diriger sa musique, pas par égocentrisme, mais parce qu’il a une vision claire de ce qu’il veut, de l’instrumentation à l’enregistrement.
Cela explique probablement la malédiction du groupes CSN & Y : trop de génies dans la bouteille, et pour le coup, des soucis d’ego.
Côté formation musicale, Neil est un autodidacte.
Hank Williams l’a marqué durablement. Il va même racheter sa guitare Martin D28 (dont l’achat recèle son lot d’hypothèses – voir crédits).
Les Stones et les Beatles l’ont inspiré, puis Jimi Hendrix l’a libéré du peu de conventions dont il s’était embarrassé : il va jouer de la musique – pas des partoches, mais de l’émotion. Quelque chose de viscéral.
Cela amènera quelques cuistres à parfois penser – et pire : le dire voire l’écrire – qu’il n’est pas un grand technicien – chose qui me fait LOLer bouche grande ouverte.
Ceux qui pensent cela confondent économie de notes et talent limité (j’en reparlerai au sein d’une série d’articles sur les guitaristes, section « Tireurs d’élite » – mais avant j’ai 11 articles à finaliser, vois-tu, donc séquence teasing). Ou « branleur de manche » et guitariste.
« Music in Emotion in Motion »
Cette jolie allitération – « Emotion in Motion », je l’ai empruntée à Ric Ocasek, qui partageait le chant du groupe The Cars avec le (très) regretté Benjamin Orr. Mais ne le répète à personne. C’est entre nous.
La technique, le bon musicien la met au service de son art : la musique. Il n’inverse pas les choses.
Neil, c’est « play the best, fuck the rest ».
Passons à l’enregistrement de la galette du bonheur, parce qu’il a été atypique, pour ne pas dire épique.
4- Harvest : un enregistrement épique
Si beaucoup d’artistes – lorsqu’ils se collent à l’exercice d’enregistrement d’un disque – réservent un studio, rassemblent des musicos et vas-y que j’te colle des horaires de postier (sans offense pour les artistes de cette noble profession) ou de stakhanovistes (au choix).
Neil, pour sa part, il a décidé de faire les choses à sa sauce, parce que tu ne vas pas coller du auto / boulot / studio à un bison qui a ruminé des mois durant.
Il décide donc d’enregistrer une partie des morceaux depuis la grange de son ranch, d’autres en studio, puis 2 avec… pas moins que le London Symphony Orchestra.
Voui mon copain. Il a appelé Queenie Liz et lui a dit « bouge pas Liz, ça va rocker au LSO ». Dans une certaine mesure, nous pouvons dire qu’il a effectué un grand roque non conventionnel entre le fou et la Reine, mais sans échec.
Après tout, de par sa nationalité d’origine (canadienne), Neil est aussi un sujet de sa royale majesté.
Je ne peux m’empêcher de penser (avec délectation) à la surprise des musiciens du LSO qui ont vu débarquer dans leur auditorium une bande de chevelus puis à Jack le vilain posant ses fesses sur le tabouret du piano dudit orchestre.
« So shocking my good Lord… but so good »
Neil à l’assaut du London Symphony Orchestra !
Neil Young a fait un choix audacieux en faisant appel au London Symphony Orchestra pour enregistrer deux chansons de « Harvest » (« A Man Needs a Maid » et « There’s a World »). À l’époque, les collaborations entre artistes rock/folk et orchestres symphoniques prestigieux comme le LSO étaient rarissimes. Si les Moody Blues avaient ouvert la voie en 1967 avec « Days of Future Passed », ils avaient travaillé avec le London Festival Orchestra, pas le LSO. Neil Young a donc été un des premiers artistes folk-rock à oser enregistrer avec l’orchestre symphonique le plus prestigieux au monde.
Il fallait tout de même avoir une grosse paire (d’oreilles ?) pour faire cela, me diras-tu.
Un bison, le Neil, j’te dis.
Depuis, cela semble être devenu une habitude bien plus fréquente. Pas uniquement avec le LSO, mais bien avec de nombreux enregistrements ou prestations live de groupes de pop-rock avec orchestre symphonique.
Je pense qu’il est temps de passer à la…
5-Track-list : le programme des réjouissances de l’album Harvest de Neil Young
1- Out on the Weekend
Ballade pour une balade.
2- Harvest [publication prochainement]
C’est tout de même la chanson titre de l’album. Et le mot n’apparait qu’une fois dans la chanson…
3- A Man Needs a Maid
Disclaimer: ceci n’est pas un hymne machiste ! C’est un hommage à Carrie Snodgress.
Et comme dirait (presque) l’homme de ma vie : « Femme Carrie, à moitié dans mon lit »
4- Heart of Gold
Neil devient mineur… en Mi mineur, et ceci afin de trouver un cœur en or.
5- Are you ready for the Country?
Tu n’es peut-être pas prêt pour ce que cette chanson signifie, et combien elle reste actuelle…
6- Old Man
Neil est Young, mais chante tout de même « I’m getting old »…
7- There’s a World
Chanson paraît-il mal aimée… Personnellement, certains passages me terrifiaient, et d’autres me rassuraient. Maintenant, j’écris à son sujet, cela me sert de thérapie.
8- Alabama
Neil vs. les sudistes qui brûlent des croix : round 2 !
9- The Needle and the Damage Done
Ça va piquer : chanson à la thématique lourde… et prophétique concernant Danny Whitten…
10- Words (between the lines of Age)
Texte jugé énigmatique… et qui conclut pourtant avec brio le voyage dans lequel Neil nous emmène.
Les liens seront ajoutés au fil de la publication des articles.
La direction te remercie pour ta patience et ta compréhension 🙂
6- Harvest, c’est d’la bombe envoyée par carte postale !
L’image de la carte postale est en cours de production.
Une fois encore, la direction te remercie pour toussa toussa, hein 🙂
Voui ben voilà, c’est tout pour aujourd’hui.
Si tu pensais lire une review, toutes mes excuses : ceci est simplement un teasing qui te plonge dans le contexte. Une présentation sommaire. Un sommaire.
Et tous mes remerciements à mon ami Rudy, sans lequel j’aurais peut-être encore passé 2 ans sans rien publier… Parce que notre collaboration (l’équivalent de 100 pages TTX de chat) m’a redonné l’envie d’écrire.
Bisous mes chéris, et à très vite !
Rudy & Olivier

EN SAVOIR PLUS :
Article Wikipedia de l’article consacré à l’album « Harvest » de Neil Young >>
Article Wikipedia consacré à Neil Young >>
Article Wikipedia consacré à Carrie Snodgress >>
En Anglois dans le texte…
Article Wikipedia consacré au groupe « The Stray Gators » >>
Article Wikipedia consacré au groupe Crosby, Stills, Nash and Young >>
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llustration principale : Image par Leo de Pixabay
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Sources documentaires :
Wikipedia
45 ans d’écoute
https://www.ultimate-guitar.com/articles/features/
the_story_of_the_martin_d-28_used_by_hank_williams_bob_dylan_and_neil_young-164340
Notes rédactionnelles & mises à jour :
RAS, c’est tout frais.
À LIRE ÉGALEMENT SUR RYL :
AUTEUR(S) DE L’ARTICLE :
- Out on the Weekend – Neil Young | Harvest #1 - 9 novembre 2025
- Harvest de Neil Young : 10 cartes postales - 9 novembre 2025
- Scatman de Scatman John - 13 juin 2023


Hey Patrick,
Merci !!!
D’après les informations en ma possession, le sublime « Harvest Moon » – comme tu le dis si bien – devrait faire l’objet d’une publication ici-même, peut-être même sous la forme d’un article « Bonus track », car cette chanson prolonge le titre de « Harvest », comme une séquelle apaisée de l’appel du pied de Neil via la chanson titre.
Bises et à bientôt 🙂
Ah ben, espoirs et attentes sont récompensés de belle manière. Du coup je vais me replonger dans ce monument qui, dans les années 70, trônait chez tous les babas et pour lequel Neil a payé très cher un succès mérité. Et comme je suis bon, généreux et magnanime, dans la foulée je me aussi me mettre entre les esgourdes le sublime Harvest Moon (1992).