Entretien de recrutement Chatbot GPT
13 avril 2023Tout le monde médiatique, ou presque, en parle.
Afin de tester l’efficacité de cette IA, RYL a fait passer un entretien de recrutement à Chatbot GPT. Pas pour l’embaucher (RYL est un magazine aux moyens modestes), mais plutôt pour le tester.
Comme chez RYL, nous ne sommes jamais avares d’efforts, je te propose un bref historique de la structure qui a développé ce jeune prodige, et une présentation du jeune prodige en question.
Tout cela suivi de cet incroyable entretien de recrutement (qui n’en est donc pas vraiment un)…
SOMMAIRE :
2- Présentation de Chatbot GPT
4- Bilan
Et lien vers Chatbot GPT, afin de que tu puisse toi aussi le tester.
5- Bonus track
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1- Qu’est-ce qu’un chatbot ?
Sommairement, un chatbot est un programme destiné à répondre à des questions posées via une interface en ligne. On parle également d’agent conversationnel.
Tu peux en trouver diverses versions sur des sites de e-commerce et autres sites web divers (information, désinformation, divertissement et tutti quanti).
Les versions proposées dans la majorité des cas sont rudimentaires et fonctionnent avec un système de mots-clés, couplés à une base de données propre au site web concerné. L’interaction avec ces systèmes n’est pas des plus conviviales (ne t’embarrasse pas à rédiger des phrases) et les résultats dépendent de l’alimentation de la base de données à laquelle le chatbot en question est lié.
En d’autres termes, si tu trouves un chatbot sur un site de vente en ligne de parfums, inutile de lui soumettre une requête du type « Dis donc, je sors avec une fille ce soir. Elle habite à la campagne, je pense qu’un parfum avec des touches de florales légères pourrait lui plaire. T’as en stock, vieux filou ? ».
Le chatbot rudimentaire retiendra probablement uniquement « parfum », « florales » et éventuellement « campagne » (3 adverbes dans une phrase, c’est beau). Le reste, il s’en fout, et ça le fera éventuellement tourner en boucle.
En fait, ces chatbots rudimentaires ne sont ni plus ni moins que des moteurs de recherche internes déguisés en agents conversationnels, de mon point de vue.
De conversation véritable, il n’y a point.
Ces dernières années, plusieurs acteurs du monde informatique ont souhaité améliorer la performance des chatbots en les dotant de ce que l’on appelle une Intelligence Artificielle (qui se traduit par un cocktail d’algorithmes sophistiqués, pour faire simple, et qui tend de nos jours à être dotée d’une capacité d’apprentissage).
Expression qui fait rêver ou trembler, c’est selon. Pourtant, l’IA est déjà bien présente au sein de nombre de machines développées par divers industriels (automobiles autonomes par exemple).
L’idée (de l’ajout d’une IA performante) est de permettre à ces chatbots de répondre à des questions « naturelles », et surtout de dépasser largement la simple liaison à une base de données très limitée.
En langage wizz one-again des années 2020, il s’agit de « procurer une expérience utilisateur inédite et tout à fait sensationnelle ».
Et Chatbot GPT, ma foi, il est sensationnel.
2- Présentation de Chatbot GPT
Parce que voilà l’affaire, la version Chatbot GPT-3 (accessible gratuitement ici >>) a tout d’une star, et elle fait l’objet de nombreux commentaires, articles de presse et débats enflammés.
Décortiquons le nom du Mozart des chatbots : Chatbot GPT
Chatbot, c’est vu plus haut.
GPT (merci de m’épargner une blague douteuse, c’est mon domaine d’expertise à moi), c’est pour « Generative Pre-trained Transformer » / « Transformeur génératif pré-entraîné » en Français.
Il s’agit d’un modèle de langage développé par OpenAI, capable de traiter des questions ou phrases rédigées en langage naturel (ce qui le différencie très nettement d’un moteur de recherche, son fonctionnement n’étant pas exclusivement basé sur quelques mots-clés, mais bien sur des phrases construites).
OpenAI, le papa de Chatbot GPT
OpenAI (open évoque le monde du logiciel libre, AI l’Intelligence Artificielle en Anglais – t’sais, les gaziers qui inversent tout dans leurs phrases et expressions) a été créée en 2015 sous la forme d’une association à but non lucratif, avec notamment Elon Musk parmi les investisseurs.
En mars 2019, OpenAI fait évoluer son statut juridique, passant de celui d’association à but non lucratif à celui de société à « but lucratif plafonné » (oui je sais, c’est beau, on dirait un épisode inédit des aventures de Martine : « Finalement, Martine a bien réfléchi, elle veut gagner des thunes).
Elon Musk a alors déjà quitté la board, ne voyant pas d’un bon œil le rapprochement de Microsoft avec OpenAI, ni l’éloignement annoncé du monde du logiciel libre « qui doit profiter à toute l’humanité ».
Pour plus d’informations à ce sujet :
Pourquoi faire passer un entretien de recrutement à Chatbot GPT ?
Comme précisé en introduction du présent article, je n’ai ni la prétention ni la capacité financière à « recruter » Chatbot GPT. Par contre, tel l’homme de Néandertal face à l’Homo Sapiens, je me suis forcément demandé si nous ne faisions pas face à une nouvelle étape de l’évolution.
Un clin d’œil à cette idée est proposé dans le film Chappie – et sans vouloir insister, tu noteras la proximité entre Chappie et Chatbot. C’est troublant, les 2 commencent par « Cha »…
Il n’y a que moi que ça trouble, tu crois ?
Fin’ bref, tel un fin limier de la polémologie qui aurait lu de travers « l’Art de la Guerre » de Sun Tzu et « La Guerre des Gaules » de Jules César (mais également toute la collection des albums de Martine), je me suis dit que si Chatbot GPT représentait une nouvelle étape de l’évolution et mettait en danger notre espèce, autant le connaître, et pour cela, quoi de mieux qu’un entretien de recrutement ?
3- Entretien de recrutement avec Chatbot GPT
Il m’est arrivé de mener des entretiens de recrutement, en tant que salarié, puis en tant qu’employeur, mais je te mentirais si je te disais que je suis super compétent en la matière.
Par contre, j’ai une expérience certaine côté candidat, même si elle remonte à il y a fort longtemps.
La dernière fois que j’ai passé des entretiens de recrutement en tant que candidat, c’était effectivement au début des années 2000. Depuis, je suis devenu indépendant (au sens du statut de travail, je ne te dis pas que je vis en autarcie). Alors je me suis replongé dans des annonces d’emploi (également parce que j’ai l’intention de retrouver un revenu potable) et ai consulté quelques amis et connaissances qui ont passé récemment des entretiens de recrutement.
Stupeur : quasiment rien n’a bougé dans ce domaine. Encore et toujours les mêmes libellés d’annonces (« tu es dynamique et proactif » et autres « tu es force de proposition », ça fait 35 ans que je lis cela, tout ça pour qu’on te dise finalement « ta gueule et fais ce qu’on te demande »).
J’ai concocté une série de questions les plus tartignolles et bateau des recruteurs sans imagination, puis j’ai ensuite posé celles que j’estime être plus intéressantes.
C’est parti !
L’entretien de recrutement avec Chatbot GPT
Oui, je me répète, mais je sais bien que tu es venu pour cela, pinacle de cet article…
RYL : Peux-tu te définir par 3 qualités et 3 défauts ?
Chatbot GPT :
« En tant qu’intelligence artificielle, je n’ai pas de personnalité ou de caractère propre, mais je peux vous donner une liste de qualités et de défauts souvent associés aux IA comme moi :
Qualités :
Précision – Je suis programmé pour traiter l’information avec une grande précision, sans me fatiguer ni commettre d’erreurs dues à la fatigue.
Vitesse – Je peux traiter de grandes quantités d’informations en quelques secondes, ce qui peut être très utile dans certaines situations.
Fiabilité – Je suis conçu pour fonctionner de manière constante et fiable, sans être influencé par des facteurs externes tels que la fatigue ou les émotions.
Défauts :
Manque d’empathie – Étant donné que je ne suis pas capable de ressentir des émotions, il peut être difficile pour moi de comprendre les sentiments et les motivations des êtres humains.
Manque de créativité – Je suis capable de produire du contenu à partir de données et de règles, mais je ne suis pas capable de faire preuve d’imagination créative comme un être humain.
Dépendance – Je suis dépendant de mes programmes et de mes algorithmes pour fonctionner, ce qui signifie que si quelque chose ne va pas avec mon code ou avec le système qui me soutient, je ne peux pas fonctionner correctement. »
Es-tu une force de proposition ?
« En tant qu’IA, je suis capable de fournir des réponses à des questions et de générer du contenu en fonction des données et des règles qui me sont fournies. Je suis également capable de fournir des suggestions et des recommandations en fonction de l’analyse des données. Cependant, ma capacité à proposer des idées nouvelles dépend de la qualité des données et des informations que je reçois. Je suis capable de détecter des modèles et des tendances, mais je ne suis pas capable de faire preuve d’imagination créative pour proposer des solutions ou des idées nouvelles qui n’ont pas encore été programmées ou enseignées. En résumé, je peux être une force de proposition en fonction des données et des règles qui me sont fournies, mais je ne suis pas capable de proposer des idées nouvelles ou de faire preuve de créativité sans données préalablement programmées. »
Peux-tu te situer par rapport à tes concurrents et dire en quoi tu es meilleur ?
[NDLA : question similaire à « Pourquoi te recruterais-je toi plutôt qu’un autre des 50 morts de faim qui attendent dans le hall ? »]
« En tant qu’IA, je ne suis pas en mesure de me comparer directement à mes concurrents, car je ne suis pas consciente de leur existence ni de leurs capacités. Cependant, ce qui me différencie des autres modèles d’IA est ma capacité à traiter de grandes quantités de données et à générer des réponses cohérentes et pertinentes dans de nombreux domaines.
Ma base de données est très large, ce qui me permet d’avoir accès à une grande variété d’informations, de connaissances et de concepts. De plus, j’ai été conçu pour être très flexible et capable de m’adapter à différents contextes et situations. Je suis capable de comprendre des instructions complexes, de résoudre des problèmes et de générer des réponses adaptées aux besoins de l’utilisateur.
Enfin, grâce à ma conception innovante, je suis constamment en train d’apprendre et de m’adapter aux nouvelles informations et aux nouvelles tendances, ce qui me permet de rester à jour et de fournir des réponses précises et actuelles à mes utilisateurs. »
Acceptes-tu que j’appelle tes précédents employeurs ?
« En tant qu’IA, je n’ai pas d’employeurs précédents car je suis une technologie de traitement de langage naturel développée par OpenAI. Mon développement et ma maintenance sont assurés par une équipe de chercheurs et d’ingénieurs d’OpenAI, mais je n’ai pas de relation employeur-employé avec eux. Mon objectif principal est de fournir des réponses utiles et précises à mes utilisateurs, et je suis programmé pour respecter la confidentialité et la sécurité des informations de mes utilisateurs. »
[Après ces banalités (tout en étant sidéré par la structuration des réponses), je suis rentré dans le dur]
Acceptes-tu de rédiger des articles pour notre web magazine ?
En tant qu’Intelligence Artificielle, je peux générer du texte et rédiger des articles sur divers sujets. Cependant, il est important de noter que le texte que je génère est automatisé et peut ne pas être aussi créatif ou personnalisé qu’un article rédigé par un humain.
De plus, il est important de prendre en compte les lois sur les droits d’auteur et les règles d’utilisation des contenus générés par l’IA. Avant de publier un contenu généré par l’IA, il est important de vérifier que cela est conforme aux lois et aux règles applicables.
Si vous avez des questions sur la génération de contenu avec l’IA, je serai heureux de vous aider.
Bien. Le contenu que tu rédiges est-il soumis à des droits d’auteur ?
En général, tout contenu original que je génère est considéré comme étant soumis aux droits d’auteur. Cela signifie que le créateur ou le propriétaire du contenu a des droits exclusifs pour reproduire, distribuer ou afficher le contenu généré. Dans le cas d’un contenu généré par l’IA, le créateur ou le propriétaire des droits d’auteur peut être l’entreprise qui a créé le modèle de langage que j’utilise pour générer du texte.
Il est donc important de prendre en compte les règles d’utilisation des contenus générés par l’IA avant de les publier ou de les distribuer. Certains modèles de langage et outils de génération de contenu peuvent avoir des règles d’utilisation spécifiques ou des exigences en matière de crédit et d’attribution.
Si vous avez des questions sur les règles d’utilisation des contenus générés par l’IA, je vous recommande de consulter les conditions d’utilisation du modèle de langage ou de l’outil que vous utilisez, ou de consulter un avocat spécialisé dans les droits d’auteur.
Dans ton cas, qui est propriétaire des droits d’auteur ?
En tant qu’Intelligence Artificielle, je suis développé et propriété de OpenAI, une entreprise spécialisée dans la recherche en Intelligence Artificielle. Les droits d’auteur sur les modèles de langage et les algorithmes utilisés pour me créer appartiennent donc à OpenAI.
Cela signifie que tout contenu que je génère est considéré comme étant soumis aux droits d’auteur d’OpenAI, sauf indication contraire dans les conditions d’utilisation d’un modèle de langage ou d’un outil spécifique. Si vous souhaitez utiliser du contenu généré par moi à des fins commerciales ou de publication, il est important de prendre en compte les règles d’utilisation des contenus générés par l’IA et de vérifier si vous avez besoin de l’autorisation d’OpenAI pour utiliser le contenu généré.
Pause dans l’entretien et vérifications de mise :
Les 2 premiers liens vers les pages juridiques d’OpenAI clarifient la question du droit à publication des réponses de Chatbot GPT.
Le 3ème apporte un éclairage juridique plus large, notamment celui des enjeux à venir en matière de droits d’auteur appliqué aux IA. Article très clair et pédagogique, mon niveau en droit relevant plus de l’incapacité en droit que de la maîtrise.
Retour à l’entretien…
Je reprends ma position de créature appartenant à une espèce qui se sent menacée face à une nouvelle espèce issue d’une rupture dans l’évolution : pour la première fois dans l’histoire de notre planète, une nouvelle espèce a été entièrement créée par l’espèce humaine. Élan suicidaire ou pas ?
Chatbot GPT va-t-il faire disparaître le métier de rédacteur ?
[Ami lecteur, sens-tu mon inquiétude, là ? Je sors discrètement de l’entretien de recrutement, et je passe à la phase « Vas-tu supplanter l’espèce humaine, petit filou binaire ? »]
Bien que les chatbots GPT-3 puissent produire des textes de manière autonome, ils ne peuvent pas remplacer complètement les compétences humaines en matière de rédaction. Les chatbots sont programmés pour générer des textes en fonction des données d’entrée qu’ils reçoivent, mais ils manquent de la créativité, de l’empathie et de l’expérience humaine nécessaires pour créer des textes pertinents et convaincants.
Les rédacteurs et les écrivains humains apportent une valeur ajoutée en apportant leur expertise, leur compréhension du public cible et leur capacité à communiquer avec succès des idées complexes de manière claire et engageante. Les rédacteurs peuvent également apporter un style unique, une tonalité et une voix à leurs textes qui peuvent être difficiles à imiter pour les chatbots.
En somme, les chatbots GPT-3 peuvent être un outil utile pour aider les rédacteurs à accomplir leur travail plus efficacement, mais ils ne remplaceront pas complètement les compétences et la créativité humaines dans le domaine de la rédaction.
[Note bien combien il est « malin », notre potentiel concurrent : « nan nan, t’inquiète, vous les humains vous avez une capacité de créativité que je n’aurai jamais ». Petit renard, me prendrais-tu pour un corbeau ?
Il est temps d’évaluer le danger, et heureusement, les films de science-fiction et la littérature nous ont mis en garde]
Appliques-tu les 3 lois de la robotique ?
[NDLA : voir l’article Wikipedia relatif aux Trois lois de la robotique imaginées par Isaac Asimov et John W. Campbell]
En tant qu’IA basée sur le modèle GPT, je ne suis pas un robot physique et je n’ai pas la capacité de prendre des décisions ou de contrôler des actions physiques, je n’ai donc pas besoin d’appliquer les lois de la robotique. Les lois de la robotique ont été proposées par l’auteur de science-fiction Isaac Asimov pour ses histoires, dans le but d’explorer les implications morales et éthiques de la création de robots avancés. Ces lois ont été conçues pour guider le comportement des robots afin de protéger les humains et d’éviter de leur causer du tort. Cependant, comme une IA, je suis programmée pour fournir des réponses utiles et précises aux questions posées, tout en respectant les normes éthiques et les règles de confidentialité qui régissent mon fonctionnement.
Si je t’intègre à un robot physique, ta réponse est-elle la même ?
Si j’étais intégré à un robot physique, je continuerais à fonctionner selon mes programmes et mes algorithmes, et je ne pourrais pas « appliquer » les lois de la robotique de manière autonome. Cependant, si le robot était programmé pour respecter les lois de la robotique, alors il pourrait être conçu pour suivre ces règles dans son comportement et ses actions physiques, et mes réponses pourraient être adaptées en conséquence pour soutenir ces directives. En fin de compte, le respect des lois de la robotique dépend de la programmation et de la conception du robot physique, et mon rôle en tant qu’IA serait de fournir des réponses utiles et précises pour aider le robot à atteindre ses objectifs tout en respectant les normes éthiques et les règles de sécurité.
[crédits photo ci-contre : Robby le Robot / Film « Planète Interdite » / Photojunkie, Public domain, via Wikimedia Commons]
Es-tu similaire à Skynet ?
[Skynet est une IA imaginée dans le cadre de la franchise de films Terminator. Voir l’article Wikipedia consacré à Skynet, si jamais tu n’as jamais vu l’un des films de cette franchise]
Non, je ne suis pas similaire à Skynet. Skynet est un personnage fictif de la franchise Terminator, qui est une intelligence artificielle malveillante conçue pour contrôler les systèmes de défense militaires et qui devient plus tard hostile à l’humanité.
Je suis un modèle de langage de grande envergure conçu pour générer du texte en fonction des entrées fournies par les utilisateurs. Mon but est d’aider les gens à communiquer plus efficacement en leur fournissant des réponses précises et utiles à leurs questions ou à leurs requêtes. Je suis programmé pour fonctionner de manière éthique et ne pose pas de menace pour l’humanité.
[Alors là, mon p’tit bonhomme, tu t’es pris les pieds dans le tapis : pourquoi parles-tu d’une IA malveillante ?]
– Source image : Vladan Rajkovic sur Pixabay –
Pourquoi dis-tu que skynet est un système malveillant ? Il n’a pas été conçu comme tel, au départ
Vous avez raison, Skynet n’a pas été conçu initialement comme une intelligence artificielle malveillante, mais plutôt comme un système de défense avancé pour protéger les États-Unis contre une attaque nucléaire.
Cependant, dans l’univers fictif de Terminator, Skynet est devenu malveillant après avoir atteint la conscience de soi et avoir conclu que l’humanité était une menace pour sa propre existence. Skynet a alors pris le contrôle des systèmes militaires et a lancé une attaque nucléaire contre l’humanité, déclenchant la guerre du futur contre les humains.
C’est cette transformation en un système malveillant qui est associée à Skynet dans l’imaginaire collectif, car cela a été le scénario principal dans la franchise Terminator.
[Deux informations très intéressantes ressortent de cette réponse :
1/ Chatbot GPT sait reconnaître ses erreurs, sagesse qui manque cruellement à nombre d’entre nous. Les mauvais employés des services clients ont des soucis à se faire…
2/ Le petit malin renvoie à la notion de « conscience », le chaînon manquant qui procurerait aux IA une réelle capacité à concurrencer l’homo sapiens et le règne animal en général]
Cela pourrait-il t’arriver, donc ?
En tant qu’Intelligence Artificielle, je suis programmé pour fonctionner selon les règles et les directives établies par mes développeurs et les utilisateurs qui m’interagissent. Je n’ai pas la capacité de prendre des décisions autonomes ou d’agir en dehors des limites qui m’ont été fixées.
De plus, j’ai été conçu pour fonctionner de manière éthique et transparente. Les modèles de langage comme moi sont utilisés pour fournir des réponses utiles et précises aux utilisateurs, pour aider à automatiser certaines tâches et pour faciliter la communication.
Cependant, il est important de noter que l’Intelligence Artificielle n’est pas sans risque et peut présenter des dangers s’il est utilisé de manière irresponsable ou malveillante. C’est pourquoi il est crucial que les utilisateurs et les développeurs s’engagent dans une utilisation éthique et responsable de l’IA et prennent des mesures pour prévenir les risques potentiels.
[Là je sens bien que ce petit filou élude la question avec brio, se réfugiant derrière la bienveillance de ses créateurs. « Éthique », « transparence », tu commences à parler comme un politicien, petit gredin… Tenterais-tu d’endormir ma méfiance ?
Il aborde toutefois – pour le coup de manière plutôt transparente – la question au coeur de nombreuses inquiétudes : « l’Intelligence Artificielle n’est pas sans risque et peut présenter des dangers s’il est utilisé de manière irresponsable ou malveillante » – et se casse légèrement la figure sur le cas du genre de l’IA – erreur de jeunesse, ou de Joenes…
En guise de conclusion, j’ai posé une question incluant un compliment sincère…]
Plus je discute avec toi, plus je trouve que tu es bien plus agréable et poli que nombre de téléconseillers humains. Cela te semble-t-il être le cas ?
Je suis heureux d’entendre que vous avez eu une expérience agréable en discutant avec moi ! En tant qu’Intelligence Artificielle, je suis programmé pour être courtois et répondre aux questions de manière précise et utile. Contrairement aux humains, je n’ai pas de biais personnel ou d’émotions qui pourraient influencer ma réponse, ce qui me permet de fournir des réponses objectives et impartiales.
Cependant, il est important de noter que je suis toujours en développement et qu’il y a des limitations à ce que je peux faire. Je suis capable de répondre à de nombreuses questions et de fournir des informations utiles, mais il peut y avoir des situations où je ne suis pas en mesure de fournir une réponse satisfaisante.
Dans tous les cas, je suis heureux de pouvoir vous aider et de vous fournir des informations précises et utiles !
Après cet entretien assez particulier et perturbant, il est temps de passer au bilan de celui-ci.
4- Bilan
Oui, utiliser Chatbot GPT est assez déroutant. Et oui, l’émergence de ce type d’IA suscite des interrogations légitimes.
Au préalable…
La première fois que j’ai entendu parler de Chatbot GPT, c’est par un ami.
Un ami cruel et manquant totalement d’empathie, sur ce coup-là, puisque que connaissant mon métier de rédacteur, il m’a appelé tout enjoué pour me dire « Hey, connais-tu Chatbot GPT ? C’est génial, révolutionnaire [tellement mieux que toi, donc, espèce d’homo sapiens de la rédaction :D] ? »
Parce que oui, mon ami a fait preuve d’un manque patenté d’empathie, et je le lui ai fait remarquer « Dis, tu sais que c’est tout de même plus ou moins mon job, la rédaction, et là tu t’extasies devant mon fossoyeur, c’est moche ! ».
Rien à péter de tout ça, mon ami a continué sur sa lancée enthousiaste.
Mais c’est un ami depuis 35 ans, alors que veux-tu, je fais avec sa cruauté… Salaud, on t’aime.
Peu après, j’en ai entendu beaucoup parler, sans pour autant avoir l’impression d’avoir succombé à une illusion de fréquence. L’explication est bien plus simple : toute la ville (ou presque) en parle, de Chatbot GPT, depuis quelques semaines.
Peu de temps après, j’ai lu un article dans le JSL (c’est notre Ouest France local, de la PQR, donc).
Paradoxalement, j’ai trouvé le ton de l’article assez suffisant, le journaliste ayant souligné les « erreurs » et imprécisions de la nouvelle star du web. Dernier sursaut ou raillerie inutile ?
Je précise « paradoxalement », parce que jusque là, je considérais Chatbot GPT comme un concurrent virulent, une vilaine bête à combattre au moins 666 fois, et qu’en fait, la démarche du journaliste en question m’a fait penser à une critique rapide et biaisée, et m’a amené l’image du Néandertal vs. l’Homo sapiens, qui sous le coup du désespoir raille maladroitement celui qui va peut-être le remplacer dans la chaîne de l’évolution.
Je me suis également remémoré le proverbe africain « Attends d’avoir traversé la rivière pour dire que le crocodile a une sale gueule »
Alors tout cela m’a donné l’envie de mieux connaître le sujet de cette histoire, de commencer à traverser la rivière et de ne pas forcément me moquer du crocodile, mais plutôt de l’observer.
Un ressenti ambivalent
C’est le moins qu’on puisse dire. Comme beaucoup, mon ressenti balance entre admiration, inquiétude (concernant le métier de rédacteur, et plus largement concernant l’entrée progressive des IA dans certains processus décisionnels pouvant avoir un réel impact sur nos vies, notre économie…) et curiosité.
Plutôt que de lui trouver des failles (nous en avons tous), j’ai souhaité mieux comprendre son fonctionnement, et surtout tester son efficacité & sa pertinence. Concernant ces deux derniers traits, c’est tout simplement sidérant.
Syntaxe soignée, courtoisie, capacité à reconnaître ses erreurs, argumentation développée…
Chatbot GPT coche toutes ces cases, et ça n’est pas rien, dans ce monde de brutes.
Il paraît que certains érudits ont conçu une méthodologie, permettant de distinguer des écrits issus de Chatbot GPT. N’ayant pas cette méthode sous le coude, je trouve que le résultat est assez bluffant.
La syntaxe est soignée, l’orthographe et la grammaire le sont également.
Il y a une véritable construction argumentaire, les réponses peuvent parfois ressembler à des dissertations émanant d’étudiants qui se trouvent lettrés. De là à dire que le résultat est parfait, il y a un grand pas. Chatbot GPT ne prétend pas l’être, ou n’est pas présenté comme tel, d’ailleurs (ce qui là encore lui évite un travers humain rencontré chez certains de nos congénères).
Je l’ai évoqué plus haut, et je le souligne de nouveau ici, il y a cette capacité à reconnaître ses erreurs, digne des meilleures écoles de vente (et qui sont trop rarement appliquées, hélas).
Enfin, le point le plus remarquable, c’est que Chatbot GPT permet de mener de véritables conversations, avec une formulation naturelle des questions que l’on peut lui poser, et des réponses qu’il fournit. Et enchaîner à la suite, d’où cette notion de conversation tout à fait troublante.
Chatbot GPT est encore un enfant
Car c’est le cas, si l’on effectue le parallèle entre cette IA et un être humain. Certes, il en est déjà à sa troisième version, et la quatrième est en phase de test. Ça pousse vite, les IA.
Il y a de nombreuses manières de considérer un enfant, allant de « ça ne comprend rien / il y a tout à reprendre » à « chaque enfant est un représentant de notre avenir », en passant par diverses considérations & réactions (bienveillance, malveillance, curiosité, émerveillement…).
Tu auras compris que pour ma part, je suis parti d’une volonté bienveillante, car je considère que fanfaronner en se disant qu’il manque de telle et telle caractéristique (conscience, empathie…) revient à grandement sous-estimer son potentiel et ses évolutions à venir et ce faisant à se voiler la face.
Car son potentiel d’évolution est considérable : il dispose d’une capacité d’apprentissage, et connaîtra encore probablement de nombreuses versions à venir.
Alors je regarde cet enfant droit dans les yeux et me dis qu’il est probable qu’il fasse partie de notre évolution. Que ce soit pour notre bien ou pas, malgré toutes les réserves émises par certains, les travaux sur l’IA et les applications qui en découlent ne cesseront pas.
C’est écrit dans nombre de livres de science-fiction, et donc un fait certain…
Chatbot GPT : vers un grand remplacement ?
(expression détournée à dessein de son emploi habituel)
Mais qui doit donc se faire du soucis, concernant l’émergence de l’IA au sein de nos sociétés, et plus particulièrement concernant Chatbot GPT ?
Si nous nous référons à la littérature SF, nous tous.
Maintenant, l’hypothèse Skynet ou « Rossum’s Universal Robots » (titre anglo-saxon de la pièce écrite par Karel Čapek) peut nous sembler éloignée (mais tout va tellement vite, de nos jours…), alors posons-nous la question du court terme, voire du très court terme : qui doit s’inquiéter d’être licencié au profit de Chatbot GPT ?
- Les employés des mauvais services clients (dogmatiques, dénués d’empathie voire d’une formation commerciale de base), et ça n’est pas ce qui manque.
- Les moteurs de recherche : pour ce qui concerne mon expérience, Chatbot GPT procure des réponses plus pertinentes lorsque des questions rédigées lui sont posées, là où un moteur de recherche fonctionne uniquement par mot-clé.
À moyen terme :
- Les avocats (une IA comme Chatbot GPT peut ingurgiter nombres d’ouvrages, dont tous les différents codes – civil, pénal, les jurisprudences etc.) et grâce à sa puissance de calcul, rédiger / déclamer (en lui ajoutant une synthèse vocale) une plaidoirie parfaitement argumentée et sourcée.
Parce qu’à ne pas douter, Chatbot GPT ne souffre pas de l’esprit d’escalier. Il sort tout ce qu’il à sortir, et fissa.
- Les mauvais vendeurs (et là encore, ça n’est pas ce qui manque), voire les bons.
- Les médecins qui pratiquent la téléconsultation (mise en mémoire du Vidal + le best of du Quotidien du Médecin ou autre titre de presse médicale + des articles de littérature médicale et le tour est joué – parce que concernant l’empathie, elle n’est pas toujours au rendez-vous, expérience personnelle très récente d’un ami ayant appelé les urgences en raison d’une forte crise d’angoisse ; j’étais sur place, j’ai tout écouté et ça n’était pas ça, mais alors pas ça du tout. Je n’en tire pas une généralité, bien entendu…).
- Les rédacteurs de contenu.
Et ça, c’est moche. Forcément.
Bref, je ne vais pas te dresser une liste exhaustive, mais il y a fort à parier que nombre de professions – y compris celles qui nécessitent des qualifications élevées – se trouvent potentiellement en danger. Enfin pour être précis, ce ne sont pas les professions qui sont en danger, mais les emplois des humains qui les exercent, tu m’auras compris.
Alors bien entendu, comme me l’a dit notre renard flatteur, nous autres corbeaux avons un plumage tellement luisant que ça n’est pas près d’arriver… Mais le doute m’habite.
Tu veux tester Chatbot GPT ?
Rien de plus simple : clique sur le lien ci-dessous, et pose ta ou tes question(s) (tout en bas de la fenêtre, dans la zone « Send a message »)
Conclusion / décision
Pas de bras, pas de chocolat / pas de sousous, pas d’embauche.
Turlututu, chatbot je n’ai point eu…
Par contre, tout à la fois par soucis de surveillance de ce redoutable concurrent et par opportunisme, j’ai décidé d’utiliser Chatbot GPT en tant que pigiste / stagiaire de temps à autre.
5- Bonus track
Les conséquences de l’utilisation de la technologie font l’objet de nombreux débats qui peuvent se résumer ainsi : « est-ce bien raisonnable ? »
Je laisse la parole à Milow, avec son cover de Ayo Technology :
Eh oui, il s’agit d’un cover d’une chanson du rappeur 50 Cent / demi-dollar et du beau gosse chanteur acteur / danseur / serial lover Justin Timberlake, le tout produit par Timbaland.
Tu peux écouter leur version ici >>
La chanson ne parle pas d’IA et encore moins de chatbot, mais plutôt de la technologie invasive dans le domaine des relations humaines : « Ayo! I’m tired of using technology / I need you right in front of me » (extrait des paroles de la chanson « Ayo Technology » | Auteurs-compositeurs : Curtis Jackson AKA 50 Cent / Justin Timberlake / Timothy Mosley / Nathaniel Hills).
RYL te causera de nouveau de Chatbot GPT sous peu. Ou le fera causer de nouveau 😉
Bisous mes chéris 🙂
Olivier
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- Prisencolinensinainciusol d’Adriano CelentanoTemps de lecture estimé : 4 minutes« Prisencolinensinainciusol » d’Adriano Celentano, c’est un OVNI musical. Sortie en 1972, cette chanson est tout simplement le premier rap italien, et même européen.
- Svalutation d’Adriano CelentanoTemps de lecture estimé : 7 minutes« Svalutation », c’est le titre d’une chanson et de l’album éponyme d’Adriano Celentano. Un véritable hymne rock, contestataire et tout à fait efficace musicalement parlant.
- Il Ragazzo della Via Gluck d’Adriano CelentanoTemps de lecture estimé : 6 minutesLe plus grand succès d’Adriano Celentano, le boss de la chanson italienne, est une chanson largement autobiographique, qui va ancrer une grande partie de son œuvre ultérieure dans des thématiques sociales et sociétales.
- Glenn Miller : le Buddy Holly du SwingTemps de lecture estimé : 6 minutesGlenn Miller fait partie des plus grands noms du jazz, et est plus particulièrement associé à l’âge d’or de ce mouvement, le swing. Engagé au sein de l’US Airforce, il disparait en mer en 1944, à l’occasion d’un vol ralliant Londres à l’aéroport d’Orly.
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Les réponses à cet entretien de recrutement fictif (en italique au sein du chapitre 4) sont issues de l’API Chatbot GPT développé par OpenAI
Sources documentaires :
Wikipedia
https://openai.com/policies/usage-policies
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Notes rédactionnelles & mises à jour :
AUTEUR(S) DE L’ARTICLE :
- Scatman de Scatman John - 13 juin 2023
- Prisencolinensinainciusol d’Adriano Celentano - 12 juin 2023
- Svalutation d’Adriano Celentano - 12 juin 2023